dimanche 20 décembre 2015

Outlaw - 2007 - Nick LOVE

De retour d'Irak, un vétéran anglais ne reconnait plus son pays. Il va prendre les armes, fonder un gang de vigilantes et nettoyer les rues.

Un film anglais avec Sean BEAN en mode auto-défense qui marche sur les traces de Robert DE NIRO dans Taxi Driver.

Le résultat est assez réussi, surtout dans son approche des justiciers: les hommes qui constituent ce groupe ont chacun leurs propres raisons pour prendre les armes et procéder à un nettoyage en règle. Frustration sociale ou professionnelle, perte de confiance dans le système judiciaire, stress-post traumatique... On n'est pas dans le vigilantisme bas-du-front. Leurs portraits et leur motivations sont crédibles, aidés par un excellent casting. On comprend ces hommes, même si on ne peut les excuser. L'une des bonnes idées du film est de montrer le décalage entre l'image qu'ils donnent dans les médias et la réalité: on les fait passer pour des robins des bois alors qu'ils ne restent jamais que des criminels. Ils sont très loin de former un groupe uni par un idéal de loyauté et deviennent peu à peu les voyous qu'ils étaient censés combattre.

En terme de mise en scène, c'est efficace et carré. La bande son est très travaillée avec une gestion de la musique qui donne une ambiance assez froide et déshumanisée.

Une bonne surprise!

Sinon, comme dans chacun de ses films, Sean BEAN meurt, mais ça c'est normal!

dimanche 13 décembre 2015

Déviation mortelle - 1981 - Richard FRANKLIN

Titre original: Road Games

Sur les routes de l'outback, un camionneur affronte un tueur en série.

On est en présence d'une version australienne des slashers qui inondaient les écrans de cinéma au début des années 80. Déviation Mortelle emploie d'ailleurs l'actrice-phare de cette époque, Jamie LEE CURTIS. Ce film essaie de mélanger l'ambiance de Duel (les grands espaces, la poursuite) avec la figure du tueur en série (les jeunes filles attaquées, le tueur inconnu). Quelque part, cela préfigure Wolf Creek qui sera tourné plus de 20 ans après.

Cela pouvait donner quelque chose d'intéressant, mais le résultat est décevant à mes yeux. Le problème est que le réalisateur hésite constamment entre plusieurs genres pour au final n'en retenir aucun. Les premières scènes évoquent le giallo italien (cf: affiche). Puis l'ambiance tourne peu à peu au film de rednecks australien à la Razorback. Le tout est plus ou moins comique, avec un ton qui oscille constamment entre sérieux et parodie. Pendant ce temps, on a droit à quelque scènes qui évoquent vaguement le tueur que ce soit par quelques dialogues ou quelques arrières-plans. Il faut attendre une heure pour que le sujet soit réellement traité et que le film commence à décoller. On est très loin d'un Hitcher! Le film n'est pas bâclé (les acteurs sont corrects, la mise en scène tient la route) mais il est très mal ficelé.

Grant PAGE
Pour la petite anecdote inutile, le rôle du tueur est tenu par Grant PAGE, célèbre cascadeur australien qui travaillera notamment sur Mad Max et un bon paquet de film de l'Ozploitation.


dimanche 29 novembre 2015

Attention, Les Enfants Regardent - 1978 - Serge LEROY

Quatre enfants passent l'été seuls, loin de leurs parents retenus à l'étranger pour des raisons professionnelles. Ils tuent accidentellement la gouvernante censée les garder. Un homme les a vu faire.

Un film signé par Serge LEROY, également auteur de l'excellent La Traque avec Jean-Pierre MARIELLE. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on est en présence d'une curiosité. En le regardant, j'ai pensé à ¿Quién puede matar a un niño? (connu en France sous le catastrophique titre Les Révoltés de l'an 2000), mais comme s'il était raconté du point de vue des enfants. C'est d'ailleurs l'aspect le plus dérangeant de ce film, c'est qu'il donne des explications (sans justifier) sur le comportement des enfants et leurs actes monstrueux.

D'un point de vue technique, le film se distingue par sa très brillante direction d'acteurs des enfants. Ces derniers sont tous très crédibles. Ce qui est d'autant plus remarquable qu'il est dur de diriger un comédien de cet âge et que la France n'a pas cette culture de l'enfant-acteur comme les États-Unis.

Je ne sais pas ce qu'a voulu dire Serge LEROY: une critique de la société de consommation en montrant des jeunes décervelés par la télé? Faire sa version de Sa majesté des mouches? Le film hésite constamment entre comédie noire, policier et horreur. Le propos est trouble et d'autant plus intéressant.

Il y a également une 70's touch qui n'est pas désagréable. Que ce soit dans les vêtements, les programmes télé ou les dialogues, tout sent la France Giscardienne. D'ailleurs, on aperçoit l'animatrice Dorothée brièvement lors d'un JT.

Sinon, Alain DELON ne joue ici qu'un rôle assez secondaire et n'a certainement été embauché que pour rajouter son nom sur l'affiche. Il n'est pas mauvais dans son rôle, loin de là, mais n'est pas l'intérêt de ce film.

La Saga Death Wish

Ayant vu Kinitje, Sujets tabous récemment, j'ai eu envie de me replonger dans la saga Death Wish. Symboles de l'auto-défense bas-du-front, ces films firent de Charles BRONSON un idole du film d'action en même temps qu'ils l'enfermèrent dans un même type de rôle. Cependant, cette saga mérite mieux que sa réputation.









Un justicier dans la ville - 1974 - Michael WINNER 

Titre original: Death Wish

Paul KERSEY, un architecte new-yorkais, voit sa femme assassinée et sa fille violée par des voyous. Pris d'une folie homicide, il va se lancer dans une croisade personnelle pour nettoyer les rues de la racaille.

Considéré comme le prototype du vigilantisme urbain, ce film fut extrêmement mal reçu par la critique qui y vit une exaltation du fascisme. Pourtant, en contextualisant et avec du recul, le propos est plus ambigu.

Les années 70 virent la crise économique frapper violemment New York. La ville fut au bord de la faillite, contraignant à sabrer dans les dépenses, notamment dans les services de police qui durent licencier plusieurs milliers de policiers. La délinquance augmenta fortement et il fallut plusieurs années et l'arrivée d'un maire à poigne comme GUILIANI pour que la Grosse Pomme redevienne un havre de paix et de prospérité.

De nombreux films illustrèrent cette déliquescence urbaine, Taxi Driver en tête qui nous plonge dans la tête d'un vétéran du Viet Nam qui subit de plein fouet la violence citadine. Mais Death Wish fut l'un des premiers à en parler.

La personnalité de KERSEY est trouble et beaucoup de choses n'ont pas dû être comprises à la sortie du film. Il nous est présenté comme un homme sympathique, avec des convictions libérales (au sens américain du terme): s'il ne nie pas les problèmes de délinquance, la manière forte n'est pas pour lui la bonne méthode. Le spectateur s'identifie tout naturellement à Paul KERSEY. On est d'autant plus mal à l'aise lorsqu'on voit ce brave homme tuer sans réel motif.  Même s'il est légitimement traumatisé, il ne s'agit pas d'une vengeance, mais d'une chasse. Paul KERSEY ne met pas à traquer les agresseurs de sa famille (on n'en entendra d'ailleurs plus parler dans le film). Il frappe au hasard de ses déambulations nocturnes, d'abord maladroitement, puis il met progressivement en place des guet-apens. On a pas réellement d'explications sur sa violence: objecteur de conscience lors de son service militaire, bien intégré socialement, KERSEY a parfaitement conscience de ce qu'il fait et n'a pas de motif valable au fond. Loin de se limiter à un plaidoyer pour la justice personnelle, Death Wish dresse en fait le portrait en creux d'un authentique malade mental dont la violence couvait certainement depuis longtemps. Le dernier plan du film est assez représentatif de son état d'esprit à ce moment: il a pris goût au sang et va continuer à massacrer dans les rues.


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Un justicier dans la ville - 1982 - Michael WINNER

Titre original: Death Wish 2

Huit ans après les évènements de New York, Paul KERSEY vit désormais à Los Angeles. Suite à une banale altercation dans un parc d'attractions, des voyous violent et tuent sa fille. Le justicier reprend les armes.

Le premier volet est un drame urbain qui montre la dérive d'un homme pacifique. Celui est un peu plus brut de décoffrage et un petit peu moins subtil. Ceci est dû principalement à un homme, Menahem GOLAN. Entres autres méfaits cinématographiques, le studio Cannon a acheté à Paramount et Dino DE LAURENTIS la licence Death Wish. Le film est donc à l'image de son nouveau producteur.

Cependant, Death Wish 2 est-il mauvais? Évidemment, tout l'aspect psychologique du précédent opus a disparu. KERSEY agit comme tout bon vigilante et massacre un par un les bourreaux de sa fille. Cependant, le film est assez sombre et éprouvant. La réalisation est efficace et offre un vision saisissante des bas-fonds de Los Angeles. La bande de loubards est réellement effrayante et on croit à la menace qui s'en dégage. On peut trouver leur look un peu 80's, mais c’est l'époque qui veut ça. BRONSON est toujours aussi monolithique, mais son jeu a toujours été ainsi.
Le jeune homme avec les lunettes roses, c'est Laurence FISHBURNE

Si le film est loin d'être un chef-d’œuvre, il est à prendre pour ce qu'il est: un film d'autodéfense bourrin et efficace. Sur cet aspect, c'est réussi.









 
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Une affiche très classe! Je le pense!
Le Justicier de New York - 1985 - Michael WINNER

Titre original: Death Wish3

De retour à New York, KERSEY voit son meilleur ami tué par des voyous qui terrorisent un quartier. Évidemment, il ne va pas leur offrir des friandises.

Le film est critiqué sur Nanarland et je suis plutôt d'accord avec l'avis du chroniqueur. La saga commence à virer vers le nawak'. Il y a en fait trois gros problèmes. Premièrement, le film a été tourné à Londres pour des questions de budget. De ce fait, toute l'action a été concentrée autour d'un pâté de maisons en ruine censé représenter les bas-fonds de la Grosse Pomme. Il n'a certainement pas été possible, pour des questions de coûts, de créer plus de décors. On est ainsi très loin des bas-fonds glauques des précédents opus qui contribuaient à l'ambiance et à la réussite des films.

Le deuxième problème vient de la bande de voyous: outre le fait qu'ils n'ont pas un look très agressif et réaliste (voir même ridicule), leur comportement est assez incompréhensible. Sont-ils du quartier ou s'agit-il d'une bande venue d'ailleurs? Aucun ne parait y habiter réellement, ils ont juste un squat où ils trainent. Ils sont assez nombreux et ça parait surprenant qu'aucun ne vienne du coin. Surtout que la fin du film voit les survivants quitter la zone, comme s'ils ne faisaient que passer. Cela parait être un détail, mais ça n'aide vraiment pas à les rendre crédibles.


Le troisième problème est que le film ne respecte pas une base du vigilante movie: le combat du justicier doit être solitaire. Il peut recevoir une aide ponctuelle, ou tout au moins une tolérance de la part des autorités, mais cela doit être avant tout l'histoire d'un homme seul contre tous. Sinon, il ne sert à rien si les pauvres gens terrorisés peuvent agir par eux-mêmes. Ici, les habitants prennent les armes pour aider KERSEY et les flics font le coup de feu à ses côtés.


Mais ce ne sont, au fond que des détails. Le plus gros défaut (ou qualité selon les points de vues) c'est que Michael WINNER a réellement pété un câble. Les deux premiers volets étaient assez réalistes sur quasiment tous les aspects. Que ce soit les scènes d'action, le comportement de la police, le spectateur pouvait croire à ce qu'il voyait, il n'y avait rien de too much. Pour Death Wish 3, il met une mitrailleuse lourde entre les mains de BRONSON qui dégomme les loubards par paquets de douze. Les pièges tendus ressemblent à du Tom et Jerry et le duel final se fait au bazooka! Quand on voit le reste de la filmo de WINNER composée d'excellents films (Le Flingueur, Les Collines de la Terreur...), on se dit qu'il a du se passer quelque chose pour qu'il commette ceci et mette autant d'énormités à l'écran. Ras-le-bol des cousins GOLAN-GLOBUS d'où une volonté de saboter le film? Conscience que son script était de la merde? Mystère! Mais paradoxalement, toutes ces énormités en font un spectacle assez drôle et très divertissant.

 
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Le Justicier braque les dealers - 1987 - Jack LEE THOMPSON

Titre original: Death Wish 4 - The Crackdown

Paul KERSEY vit désormais à Los Angeles avec une nouvelle compagne. Lorsque la fille de cette dernière est victime d'une overdose, KERSEY va régler son compte au dealer. Il va alors faire la rencontre d'un homme qui va lui proposer un marché.

Michael WINNER a laissé la place à Jack LEE THOMPSON, vétéran du cinéma d'action qui aura signé notamment Les Canons de Navaronne, Les Nerfs à Vifs ou La Conquête de la Planète des Singes. Les cousins GOLAN et GLOBUS sont toujours producteurs. Soyons clair, le film n'est pas un chef-d’œuvre et n'a plus grand chose à voir avec un vigilante movie. THOMPSON et BRONSON sont bien fatigués et  clairement trop vieux pour ces conneries. Mais le résultat n'est pas si désagréable. Le script essaie d'être un peu plus malin que d'habitude et la mise en scène, si elle est parfois brouillonne (cf: la fusillade entre les bandes), sait être efficace (cf: la scène d'ouverture). Il y a également une touche très 80's qui donne un certain cachet au film. On passe un moment sympathique même s'il n'est pas inoubliable.


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Le Justicier: L'Ultime Combat - 1995 - Allan A. GOLDSTEIN

Titre original: Death Wish 5: The Face of Death

Paul KERSEY vit à New York avec sa nouvelle compagne. Elle est l'ex-épouse d'un truand notoire contre lequel elle doit témoigner.


Clairement le volet le plus faible de la saga. Le plus récent et celui qui a le plus mal vieilli.

Le problème de ce film est visible dès les premières secondes: il a été produit par 21st Century Film Corporation, modeste compagnie cinématographique qui fut reprise en main par Menahem GOLAN après la faillite de la Cannon. Si cette dernière disposait de moyens financiers assez conséquents, ce n'est pas le cas du nouveau studio. Ce dernier volet du Justicier fait irrémédiablement fauché. Le tournage a eu lieu à Toronto alors que l'action est censée se passer à New York. Même si le réalisateur essaie de camoufler la cité canadienne, on se rend compte rapidement que quelque chose ne va pas. La ville est très loin de dégager l'ambiance sale et dégradée des précédents films.

Le reste du film est assez mauvais: le script est banal, les acteurs pas franchement charismatiques et handicapés par une garde-robe grotesque. La mise en scène est assez catastrophique surtout lorsque l'on compare à ce que THOMPSON avait réussi à faire huit ans auparavant. Elle donne l'impression que l'on regarde une mauvaise série policière des années 90 avec de vilains filtres bleus pour l'ambiance nocturne, . Quand à BRONSON, on est triste pour lui tant il n'est plus crédible dans le personnage.

Un triste épisode pour finir une saga qui vaut mieux que ce que l'on pense.

samedi 21 novembre 2015

David Lansky - 1989

Les aventures du commissaire David LANDSKY, flic aux méthodes plutôt expéditives et à l'allure de biker.

Il s'agit d'une série en 4 épisodes, produites par Christian FECHNER. A l'époque, notre rockeur national essayait une carrière d'acteur et tournait notamment avec GODARD ou COSTAS-GAVRAS.Il campe ici un personnage à mi-chemin entre L'Inspecteur Harry et Cobra avec STALLONE

Cette série n'est pas très bonne pour principalement deux raisons. La première c'est que Johnny HALLYDAY, malgré un charisme évident ne sait pas jouer. Il n'est pas crédible un seul instant en policier, il se pose devant la caméra et se contente de faire du Johnny. Ce constat est d'autant plus cruel qu'il est entouré d'acteurs professionnels qui ne font que souligner son non-jeu.
 
L'autre gros problème est le même que l'on rencontre dans beaucoup de séries policières françaises: les auteurs n'ont pas compris les codes du polar hard-boiled. Un personnage de flic aux méthodes de dur-à-cuir ne peut marcher si on se contente de lui donner une tendance à tabasser les suspects et à sortir son arme. Il faut expliquer le pourquoi de cette attitude. A titre d'exemple, si le personnage d'Harry CALLAHAN est réussi et fascinant, ce n'est pas parce qu’il règle les problèmes grâce à son 357 magnum. C'est parce qu’il croit à son métier et à la notion de justice, même s'il est désabusé par les institutions. Il ne s'agit pas justifier ses méthodes, mais de donner une raison. Sinon, le personnage n'est pas crédible. L'autre possibilité avec ce type de héros, c'est de jouer sur le second degré comme l'a fait STALLONE sur le film Cobra. Mais de l'ironie à la caricature, le pas est vite franchi.

En terme de mise en scène et de scénario, c'est très basique. Le seul intérêt étant les seconds rôles plutôt sympathiques tenus par une belle brochette d'acteurs (André WILMS, Samuel FULLER...), mais c'est peu.

Vraiment pas bon!

Kinjite, Sujets Tabous - 1989 - Jack LEE THOMPSON

Un policier enquête sur l'enlèvement de la fille d'un cadre japonais expatrié à Los Angeles.

La fin de la carrière de Charles BRONSON est assez triste. Après avoir tourné d'excellents films comme Death Wish, Les 7 Mercenaires ou La Grande Evasion, il fut abonné aux productions de la fameuse Cannon. Je n'ai jamais trouvé de renseignements expliquant cette chute. Problèmes d'argent? Contrats piégés? Ou simple j'menfoutisme de la part d'un acteur dont la carrière était derrière lui?

Dans Kinjite, Sujet Tabous, il joue son personnage habituel de flics aux méthodes violentes. L'histoire est assez confuse, mêlant plusieurs intrigues dont aucune n'est réellement développée et encore moins aboutie. On a l'impression que des bouts de différents scripts ont été assemblés maladroitement avec des morceaux de scotchs pour que le tout tienne a peu près. BRONSON, malgré son charisme, y est assez pitoyable: il est beaucoup trop vieux pour jouer au flic bagarreur. Le voir se castagner avec des voyous ayant vingt ans de moins et autant de kilos de muscles en plus n'est absolument pas crédible.

Mais le vrai (et seul) intérêt du film est dans sa bêtise assez phénoménale: outre un racisme anti-japonais assez ridicule, Charles BRONSON emploie ici des méthodes tellement outrées que cela ridiculise totalement le personnage et fait sombrer le film dans un abyme de conneries. Je ne veux rien révéler car je ne veux pas vous gâcher le plaisir du visionnage, mais en comparaison, Judge DREDD et Harry CALLAHAN font figure de chiffes molles. Malheureusement, malgré ces excès d'absurdités et un voyeurisme assez grossier et crapoteux, le film est assez chiant. On est loin d'un Brigade des Mœurs dont chaque scène surpassait la précédente dans la débilité.

Très con et et (un peu) jouissif!

Soleil Rouge - 1971 - Terence YOUNG

Dans l'Ouest Américain, un aventurier et un samouraï se lance à la recherche d'un bandit.

Une curiosité que ce Soleil Rouge. Le casting réunit notre plus grande star française (Alain DELON), l'acteur fétiche de KUROSAWA (Toshiro MIFUNE) le dur-à-cuir du cinéma américain (Charles BRONSON) ainsi qu'une ex-James BOND Girl (Ursula ANDRESS). Le scénario est une classique chasse au trésor dans les territoires arides du Far-West et le film emprunte beaucoup aux codes Western Spaghetti (héros cyniques et individualistes, violence omniprésente, musique de Ennio MORRICONE...).

Quel est le résultat à l'écran? Le film est mis en scène par Terence YOUNG (auteur des trois premiers James BOND), c'est-à-dire un faiseur efficace, mais sans grande personnalité. L'histoire se suit sans problème et est très agréable à regarder, mais essentiellement grâce à son casting cinq étoiles. C'est dommage, car un autre réalisateur aurait pu jouer plus intelligemment, notamment, sur la confrontation entre l’aventurier sans scrupules et le samouraï obéissant à son code d'honneur. On a un simple film d'aventures efficace, mais sans relief. Le matériel de base était plutôt intéressant à la base mais a été exploité trop simplement.

Sympathique, mais sans plus!

mercredi 4 novembre 2015

Stringer, La Mort en Direct - 1999 - Klaus BIERDERMANN


Filo, un gars un peu paumé devient un stringer, un de ces journalistes qui errent la nuit à la recherche de faits divers sordides.

Le face-à-face entre Elie SEMOUN et Burt REYNOLDS, vous en rêviez? (Sérieusement, vous en rêviez?) Quelqu'un a osé le faire! Ce film se veut être une version moderne de Taxi Driver avec un héros dont les errances dans les bas-fonds de New York vont le pousser au bord de la folie.

Ce n'est pas très réussi, principalement à cause d'une mise en scène qui évoque plus la publicité que le cinéma. Le film n'arrive pas à être réellement oppressant et à montrer de façon crédible le côté glauque de la nuit new-yorkaise. On ne croit pas que la violence dont Filo est le témoin va le faire basculer. La ville ne dégage plus ce sentiment de malaise et d'insécurité. On n'est plus dans le New York sale des années 70 victime de la crise économique, mais dans celui de GIULIANI où l'ordre et la prospérité règne.
L'autre gros problème, c'est le casting et la direction d'acteurs. Malgré le talent indéniable d'Elie SEMOUN, il n'est pas très convaincant dans son rôle et n'aurait jamais du se le voir proposer. Le personnage n'est pas mal écrit, mais Elie SEMOUN n'arrive pas à le rendre crédible à l'écran. On est très loin de Travis BICKLE (Taxi Driver) ou de Lambert (Tchao Pantin).

Un film dont le concept est alléchant sur le papier mais qui n'arrive pas à concrétiser ses promesses à l'écran.

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Un des seconds rôles est tenu par Anna THOMSON, qui jouait le rôle principal de Sue perdue dans Manhattan, un film avec des thèmes assez proches de Stringer (l'errance d'un personnage au sein d'une ville agressive), mais autrement plus réussi.
Anna THOMSON

samedi 31 octobre 2015

Brigade des Moeurs - 1985 - Max PECAS

Un policier de la Brigade des Mœurs enquête sur le meurtre de travestis au Bois de Boulogne par un groupe de motards. 

Réalisé par Max PECAS, habitué des comédies tropéziennes (Deux Enfoirés à Saint-Tropez, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez...), ce film est une sorte d'OVNI du cinéma français. Ultra-violent, extrêmement vulgaire, Brigade des Moeurs concentre un nombre d'excès incroyables impossibles à montrer aujourd'hui. On est là en présence d'un bel exemple de cinéma d'exploitation à la française. Il y a également cette ambiance du Paris sale des années 80 qu'on ne retrouve plus de nos jours.

Après, que vaut le film en tant que tel? Pour être honnête, ce n'est pas très palpitant: la mise en scène est très moyenne, les acteurs pas super convaincants, le scénario basique. S'agit-il pour autant d'un nanar ou d'un navet? Oui et non: si Max PECAS échoue à donner une version française de Cruising, il livre ici un film assez distrayant par ses excès. Au final, ce n'est jamais que ce que Max PECAS désirait, et sur cet aspect le film peut être considéré comme une petite réussite.



Les Longs Manteaux - 1986 - Gilles BEHAT

En Amérique du Sud, dans les années 1980, un géologue français en mission croise la route de la fille d'un prisonnier politique aux prises avec un groupe para-militaire d’extrême-droite, les Longs manteaux.

Un film réalisé par Gilles BEHAT (également auteur de Rue Barbare) dont je n'avais jamais entendu parler avant qu'il ne soit diffusé à la Cinémathèque dans le cadre d'une soirée Cinéma Bis. Après visionnage, je comprends pourquoi ce film est un peu oublié de nos jours: terriblement lent, les évènements mettent une heure à se mettre en place. Tout est mou, mal raconté et ennuyeux. Les scènes sont beaucoup trop longues, le montage peu dynamique et la mise en scène enchaine les clichés (le gros plan sur les bottes de méchants qui sortent de la voiture devrait être interdit!). Le scénario n'est pas pire qu'un autre, mais il est beaucoup trop mal exploité.
  
La seule chose à sauver est Bernard GIRAUDEAU. Cet acteur possédait un réel charisme et une vraie présence à l'écran. Il permet au film d'éviter de totalement sombrer.

Notons également la présence de Robert CHARLEBOIS dont on se demande ce qu'il fait là, tant il ne sert à rien dans l'intrigue. Son personnage est d'ailleurs symptomatique du problème du film: s'apesantir sur des choses qui ne servent pas le récit.

mercredi 28 octobre 2015

Les Princes de la Ville - 1993 - Taylor HACKFORD

Titre original: Blood In, Blood Out

Dans le Los Angeles des années 70, l'histoire de trois cousins d'origine mexicaine issus des bas-fonds et qui connaitront des destins très différents.

On sent que les auteurs ont voulu faire une grande épopée criminelle sur les latinos comme Les Affranchis ou Le Parrain pour les Siciliens. Le matériau de base est intéressant: les protagonistes ont des personnalités intéressantes et on s'attache à eux. L'ambiance est est assez prenante surtout pour la partie qui se déroule au sein de la prison de San Quentin (partie avec les différents gangs de prison qui a certainement dû influencer Tom FONTANA pour l'excellente série OZ).

Le gros problème de ce film réside dans la mise en scène qui, sans être mauvaise, est très plan-plan. Il n'y a pas le souffle épique indispensable à ce genre d'histoire, si on s'intéresse aux héros on ne s'inquiète pas forcément pour eux. Le réalisateur a d'ailleurs une fâcheuse tendance à très mal utiliser la musique pour souligner les effets dramatiques, ce qui aboutit la plupart du temps à l'inverse de l'effet escompté.

Dans l'ensemble, le film est plutôt bon, mais il aurait pu être mieux.

mardi 20 octobre 2015

Le Retour des Dix-huit Hommes de Bronze - 1978 - Joseph KUO

Une histoire d'initiation au sein du temple de Shaolin. 

J'ai vu ce film dans le cadre d'une soirée Cinéma Bis à la Cinémathèque, en double programme avec Le Fauve Noir du Kung Fu en première partie. Je pensais que le film suivant allait être du même acabit, mais ici il s'agit d'une série B plus que correcte. Le scénario n'est pas exceptionnel, mais la mise en scène tient la route, les acteurs sont corrects et les combats spectaculaires.

Le personnage principal est assez intéressant: il s'agit d'un prince qui accède au pouvoir suite à une trahison. Après avoir perdu un combat, il décide de rejoindre le temple de Shaolin. Pendant tout le film, le spectateur on espère que l'enseignement des moines lui sera bénéfique et qu'il deviendra quelqu'un de bien. Malheureusement, le film ne se termine pas sur quelque chose de positif et le final s'avère assez sombre.

Le Retour des Dix-huit hommes de Bronze est un bon exemple film de kung-fu à l'ancienne, avec ses défauts et ses qualités. Pour être honnête, il faut être client de ce genre de produit, sinon on s'ennuie ou on le trouve ridicule. Alors qu'il s'agit d'un film bis sympathique et un peu désuet.

dimanche 18 octobre 2015

Le Fauve Noir du Kung Fu - 1973 - Ho CHAN

Emprisonné injustement pour trafic de drogue, un homme s'évade pour se venger des truands qui ont causé sa perte.

Sur le papier, un tel pitch peut donner lieu à une série B sympathique. Mais dans le cas présent, le résultat est très loin de ce qu'on pouvait attendre. Dès les premières minutes, on voit ce qui va nanardiser le film: le doublage français. Si les doubleurs sont dans l'ensemble pas très motivés, celui du héros est particulièrement soporifique et détruit irrémédiablement le peu de crédibilité qu'aurait pu avoir le film. Ajoutons à cela les habituels craquages des traducteurs qui font n'importe quoi.

Si la VF atomise le film, le matériel n'était pas, à la base très bon: le scénario est assez ridicule avec un nombre assez conséquents de trous, d'absurdités et de raccourcis scénaristiques. La réalisation est à la ramasse avec des combats mal filmés qui ne mettent pas en valeur les capacités martiales des acteurs. Le montage est catastrophique avec un combat final incompréhensible. Quand à l'acteur principal, il est absolument anti-charismatique! Il y a également un nombre de scènes ridicules assez conséquents comme l'évasion de la prison ou la poursuite finale.

Un nanar assez sympathique et très rigolo!

mardi 13 octobre 2015

Soif de Sang - 1979 - Ron HARDY

Titre original: Thirst

Une jeune femme, Kate DAVIS est enlevé par une mystérieuse organisation et retenue prisonnière dans une clinique. On lui apprend qu'elle est une descendante de la comtesse Bathory.

Il s'agit d'un film de vampire australien qui nous propose une vision moderne du mythe. On n'a pas affaire à des créatures de la nuit vêtues d'une cape et errant dans des châteaux gothiques. Le vampire est un industriel élevant des humains d'une façon scientifique et médicale pour en faire réserves vivantes de sang. Le film comporte très peu d’éléments réellement fantastiques, tout est globalement réaliste et crédible. D'ailleurs, la nature même des "vampires" du film n'est pas réellement tranchée et on ne peut affirmer s'il s'agit d'êtres surnaturels ou de simples cinglés.

Le film va principalement se focaliser sur le combat de l'héroïne qui devra accepter, ou non, sa nature monstrueuse. La mise en scène est très efficace pour suggérer le désordre mental de Kate: on sent le malaise qui envahit peu à peu ce personnage, que son équilibre mental est instable et qu'elle risque de basculer dans la folie.

Si l'ambiance du film est très réussie, il y a quelques problèmes de rythmes qui peuvent ennuyer le spectateur. Mais globalement, on a une très bonne relecture de la figure du vampire. 

lundi 5 octobre 2015

Siege - 1984 - Paul DONOVAN & Maureen O'CONNELL

Titre original: Self Defense

Halifax, Canada...
Lors d'une grève de la police, un groupe de fascistes attaque un bar fréquenté par des homosexuels. Un homme est accidentellement tué. Les brutes décident d'éliminer tous les témoins, mais l'un d'eux réussit à s'enfuir et à se réfugier dans un appartement. Le siège va commencer...

Film peu connu, Siege est dans la lignée d’œuvres des années 70 comme Assault On Precinct 13, Death Wish ou The Warriors. Ces films présentent la ville comme un cauchemar violent et oppressif, comme le résultat de la prospérité et de l'urbanisation rapide de l'après-guerre. Siege s'inscrit dans un contexte réaliste avec ces rues sombres et désertes. L'ambiance est réellement oppressante et ce contexte de grève de la police fait penser que tout peut arriver.

Mais la grande force de Siege est d'avoir humanisé la menace: on sait pourquoi les assaillants agissent, ils ont un nom, chacun a sa propre personnalité. C'est la grande différence avec Assault On Precinct 13 auquel le pitch fait inévitablement penser. Les assaillants ne sont pas des silhouettes quasi-surnaturelles, mais des êtres humains, ce qui rend d'ailleurs le film plus effrayant: on sait que si l'assaut réussit, les assiégés vont passer un très mauvais quart d'heure.

Il y a certes quelques éléments un peu ridicules comme l'aveugle qui dispose d'une ouïe tellement aigüe qu'il peut entendre la moindre conversation à 300 mètres à la ronde. De même, avoir quelques informations supplémentaires sur les assiégés n'auraient pas été inutiles: une ou deux scènes d'explication pour expliquer les liens entre les personnages auraient permis qu'on s'y attache un peu plus. Mais globalement, ça ne gâche pas notre plaisir.

Excellent série B!

Satan's Sadists - 1969 - Al ADAMSON

L'histoire d'un groupe de bikers ultra-violents.

Il doit y avoir tous les clichés de la Bikesploitation: des motards (évidemment!), le désert californien, un couple de touristes dans une cadillac décapotable, l'ambiance hippie des sixties, des meurtres et agressions violentes, un vétéran du Viet-Nam, une serveuse d'un restaurant perdu, de la drogue...

Al ADAMSON traîne une réputation de deuxième plus mauvais réalisateur de tout les temps après Ed WOOD. Je ne sais pas si c'est mérité, je n'ai vu aucun de ces autres films. En ce qui concerne Satan's Sadists, force est de reconnaitre que l'on est présence d'un bon film. Ce qui en fait la force, c'est qu'ADAMSON a réussi à montrer un gang de motards crédibles et menaçants. Que ce soit dans le look, les dialogues ou les acteurs, on croit à ces cinglés motorisés et à la violence qui s'en dégage.

Évidemment, il y a des choses qui ne sont pas réussies en terme de réalisation. Certaines scènes sont assez mal filmés et quelques effets de réalisation font cheap, mais le tout tient la route.

Un petit classique à redécouvrir.

vendredi 2 octobre 2015

Ennemis intimes - 1987 - Denis AMAR

Dans un cinéma ultra-moderne situé au bord d'une falaise, deux hommes sont assiégés par une bande de voyous.

Un film assez étrange! Réalisé par Denis AMAR, également auteur de L'Addition, on est en présence d'un espèce d’Ovni du cinéma français comme on ne pouvait en faire que dans les années 80. Le pitch peut faire penser à une version française d'Assaut!. On peut également penser à un espèce de Mad Max, avec ces hordes de voyous sur des véhicules tunés. Le titre suggère aussi que Denis AMAR a voulu filmer un grand duel psychologique entre deux personnages et montrer comment ils vont devoir s'unir.

Qu'a voulu faire le réalisateur? Rien n'est clair, les enjeux étant très mal posés et le script assez embrouillé, mais le spectacle est quand même cool. Je ne sais où le film a été tourné, mais le décor est réellement impressionnant. Les acteurs assurent le spectacle et les scènes d'actions sont réussies. Curieusement, le film fait très daté, mais pas comme un polar français de cette époque, on ne retrouve pas les clichés habituels. Cela évoque plutôt à un post-apo italien, mais contemporain: plusieurs référence sont faites au Rideau de Fer et à la Guerre Froide.

Bref, ça ressemble à tout et à rien en même temps, c'est donc indispensable. En plus le film existe en DVD, donc pas d'excuse.

Thierry REY
Pour la petite anecdote, le chef des truands est incarné par Thierry REY, un ancien judoka, champion olympique en 1980 à Moscou.


jeudi 1 octobre 2015

Cours après moi sherif - 1977 - Hal NEEDHAM

Titre original: Smokey and the Bandit

Un routier surnommé le Bandit, accepte de ramener au Texas 400 cartons de bière. Poursuivi par un shérif, il va croiser une jeune mariée qui s'est enfui le jour de ses noces.

On a tendance à oublier la star que fût Burt REYNOLDS à la fin des années 70. Icône virile du cinéma américain, il n'était pas n'importe quel mec, il était le mec. Chacun de ses films était un succès et, à titre d’exemple Cours après moi sherif a été numéro deux au box-office US en 1977, juste après Star Wars.

Presque quarante ans après, on comprend pourquoi il est un peu tombé aux oubliettes: Cours après moi sherif est l'exemple type du film de studio mis en scène par un Yes Man. Ce n'est pas mal fait, c'est fait sans le moindre talent. A aucun moment, on ne sent que le héros ne va rencontrer la moindre difficulté dans ce qu'il accomplit. Évidement, on sait dans ce genre de film que le héros gagne à la fin, mais ici chacune des difficultés que le héros rencontre est résolue en une scène. Il n'y a pas de construction dramatique, pas d'enjeux réellement posés. Burt va réussir, et au final on s'en fout. Surtout qu'en terme de mise en scène, c'est propre, mais pas folichon et très plan-plan. Quand on voit les scènes de poursuite de films comme Duel ou Point Limite Zero, on qu'on les compare à celles de Cours après moi sherif, on se rend compte que le réalisateur ne sait absolument comment dynamiser un récit.


Assez décevant!

Oui, Burt, c'est un mec, un vrai!

mercredi 30 septembre 2015

Une affaire de femmes - 1988 - Claude CHABROL

Pendant la guerre, Marie, une jeune mère de famille se met à pratiquer des avortements, d'abord pour rendre service puis par gout pour l'argent. 

Lorsque que l'on parle de CHABROL, on pense immédiatement à la bourgeoisie de province comme étant son sujet de prédilection. Cependant, il s'agit plus du décor que du thème de ses films à proprement parler.

Dans Une affaire de femmes, CHABROL se penche sur le sort des prolétaires abandonnés à eux-mêmes durant la guerre. Marie, l'héroïne, vit misérablement avec ses deux enfants. Elle n'est pas heureuse avec son mari, prisonnier de guerre récemment libéré. Ce qu'elle voudrait Marie, c'est être chanteuse.

Il y a un côté Madame Bovary chez Marie. Les deux personnages mènent une existence qu'elles jugent médiocre. Chacune va avoir recours à des actes délictueux, voire criminels, pour sortir de leur condition. Elle est consciente que ce qu'elle fait est mal, mais elle ne voit pas d'autre solution. CHABROL ne juge pas Marie, il sait qu'elle a ses raisons et qu'elle n'est pas la pire personne de son époque.

C'est dur, c'est cruel et ça donne un film magnifique.

Meurtre au 43ième étage - 1978 - John CARPENTER

Titre original: Someone's Watching Me!

Une jeune femme emménage dans un building ultra-moderne de Los Angeles. Peu à peu, elle va se rendre compte que quelqu'un l'observe. 


Il s'agit d'un téléfilm diffusé sur NBC et non d'un film de cinéma. CARPENTER ne disposait certainement pas des moyens financiers et de la même liberté de ton que pour le grand écran, mais il a su s'approprier le sujet pour en faire un objet assez curieux, mais pas inintéressant. Plus qu'un film policier, il s'agit plutôt d'un version américaine du Giallo, ce genre italien très en vogue à l'époque: dans ce type de films le thème récurrent est une femme observée par un tueur dont on ignore l'identité. CARPENTER y mélange des sujets typiques des années 70 (les grand ensembles urbains, la technologie aliénante dans la vie quotidienne) à ses thèmes favoris (résister aux forces du mal alors que l'on est prisonnier d'un espace clos). Je ne sais pas entre Halloween ou de ce film, lequel a été tourné en premier, mais Someone's Watching Me! fait penser à une sorte de brouillon de la première apparition de Michael MYERS.

Après, tout est loin d'être parfait, et on sent que CARPENTER ne pouvait pas faire ce qu'il souhaitait. Tout reste assez sage et  on est loin des meilleures œuvres de BIG John. Cependant, Someone's Watching Me! est assez intéressant et mérite qu'on s'y attarde.

mercredi 16 septembre 2015

American Grindhouse - 2010 - Elijah DRENNER

L'histoire du cinéma d'exploitation américain des premiers films de Thomas EDISON jusqu'aux années 70.

Tout d'abord de quoi parle-t-on lorsque l'on parle de cinéma d'exploitation? Entre cinéma de genre, cinéma populaire, série B, les expressions sont parfois confuses. Ce documentaire propose une définition assez claire: le public veut quelque chose à l'écran (des monstres, du cul, de la drogue, des bikers...), un producteur va donc s'arranger pour le lui proposer afin de lui vendre des tickets.

Cette définition a notamment plusieurs mérites: tout d'abord elle n'a pas de préjugés sur la qualité de l’œuvre (American Grindhouse parle aussi bien de nanars que d'authentiques réussites artistiques). Ensuite elle rappelle indirectement que le film d'exploitation peut être tout autant issu d'un studio traditionnel (Universal, Columbia...) que du circuit des sociétés indépendantes, même le premier cas est moins fréquent. Enfin, elle souligne la différence avec un studio traditionnel qui vend surtout des stars et des noms sur l'affiche.

Kim MORGAN
American Grindhouse aborde le sujet d'une manière chronologique en faisant appel à différents intervenants réalisateurs (John LANDIS, Joe DANTE, William LUSTIG...) ou critiques/historiens du cinéma (notamment une certaine Kim MORGAN qui gagnerait à être connue). Le film est très classique dans son approche, ce qui a le mérite de rester très lisible et compréhensible pour le spectateur. Il commence avec Traffic In Souls (1913), une production Universal sur la traite des blanches et s'achève sur Les Dents de la Mer (1975) qui marque le début du blockbuster. L'une des grandes qualités de ce documentaire, c'est qu'il arrive à mettre les choses en perspective en expliquant l'influence d’évènements socio-économiques et le contexte de l'époque (notamment la lutte pour les droits civiques et la libération sexuelle).

On est en présence d'un documentaire qui enrichira votre To Watch List et fourmille d'anecdotes passionnantes.
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dimanche 6 septembre 2015

Raspoutine, le moine fou - 1966 - Don SHARP

Titre original: Rasputin, the Mad Monk

L'histoire de RASPOUTINE, pope défroqué qui gravit peu à peu les marches du pouvoir auprès de la famille du Tsar de Russie.

Christopher LEE pour incarner RASPOUTINE! Quelle excellente idée de casting! Qui mieux que lui pouvait incarner cet aventurier mystique devenu un mythe source de tant de fantasmes.

Un film avec un très bonne idée à la base, mais qui au final ne donne pas grand chose. La vision du personnage n'est pas très intéressante, il est représenté comme un ambitieux débarqué de sa campagne, très porté sur l'alcool et les femmes. Le problème de ce film, c'est qu'il traite de la personnalité de RASPOUTINE, alors que ce qui est intéressant, c'est la fascination et l'attraction qu'il exerce sur les autres.

En termes de réalisation, il n'y a rien d’extraordinaire. Il s'agit d'une reconstitution historique comme on les faisait dans les années 60. Il n'y a pas de recherche en terme de mise en scène. La seule scène un tant soit peu intéressante est l'agression au vitriol que subit le frère d'une victime de RASPOUTINE: durant ce passage, son visage et sa silhouette baigne dans l'obscurité ce qui en fait un être entre le divin et l'humain.

Un film très moyen qui serait passé aux oubliettes de l'histoire sans la présence de son acteur principal.  

Une fille... pour le diable - 1975 - Peter SYKES

Titre original: To the Devil a Daughter

Un prêtre excommunié a pris la tête d'une secte adepte de rituels occultes et de sacrifices de jeunes filles. 


Christopher LEE en gourou d'un culte satanique est un excellent choix de casting. Cet immense acteur avait prouvé dans The Wicker Man que son charisme et son talent en faisait un leader maléfique évident. Une fille ... pour le diable est dans la lignée des films d'horreur des années 70 comme La Malédiction ou Rosemary's Baby: l'histoire commence dans un cadre contemporain classique, puis vire peu à peu vers le gothique et le surnaturel.
La réalisation est très efficace: les plans sont très travaillés (débullage de la caméra, caméra shaky...) et aident à mettre en place un sentiment de malaise. Le montage est également réussi comme la scène d'accouchement qui alterne les plans de l'héroïne et de la femme enceinte. Les effets spéciaux sont, au final, assez peu présents mais bien utilisés: même s'ils apparaissent comme vieillots au spectateur contemporain, ils ne sont pas ridicules.

Le personnage de Christopher LEE est assez intéressant: il ne s'agit pas d'un simple adorateur de Satan, mais d'un ancien homme d’Église avec ses convictions. Il n'est pas représenté comme un dépravé, mais comme un homme avec ses propres convictions. Il croit à la Toute-puissance de l'Homme au lieu de celle de Dieu. Il y a peut-être une critique de certains dogmes libertaires à la mode à l'époque.

Un bon film qui joue avant tout sur une ambiance angoissante et non sur les jumpscares. Il peut ne pas plaire au spectateur contemporain, mais reste agréable.

mardi 1 septembre 2015

The Wild One - 1953 - László BENEDEK

Titre français: L’Équipée Sauvage

Un groupe de motards débarque dans une petite ville américaine. A leur tête, Johnny.

Sorti avant même le premier disque d'Elvis PRESLEY, The Wild One invente tous les mythes de la culture Rock: motos, blouson de cuir noir, rébellion, esprit de bande ... . Le plus grand atout de ce film est évidemment Marlon BRANDO: son charisme fait merveille dans le rôle du chef des bikers.

Mais le film est aussi beaucoup plus malin qu'il n'y parait dans la description de Johnny et des Black Rebels. Si ce derniers apparaissent comme sympathiques au premier abord, ils n'en restent pas moins des voyous capables de grandes violences: la scène où ils poursuivent la petite amie de Johnny n'est pas sans évoquer un viol collectif. De même, Marlon BRANDO n'incarne pas un héros réellement positif: on sent qu'il a eu un passé difficile dont on ne sait pas grand chose et qui le pousse à une vie de marginal. Mais sa révolte ne sert rien ni personne et semble avant tout dirigée contre lui-même. Ceci est d'ailleurs illustré par la fameuse réplique: 


Mildred: Hey, Johnny, what are you rebelling against? / Hé, Johnny, tu te rebelles contre quoi? 
Johnny: What've you got? / Tu proposes quoi?

Sa haine de la police va d'ailleurs  l'éloigner de celle qui l'aime. Au final, sa rébellion ne va le mener à rien.
Il reprendra la route comme un cow-boy, seul.

All the beetles missed you Johnny!
Mais le vrai rebelle, celui qui reste un pur blouson noir, c'est Lee MARVIN: son personnage de Chino est réellement autodestructeur et semble pouvoir exploser à tout moment. Si Johnny incarne quelque part des notions d'ordre et d'autorité comme les héros des westerns, Chino est l'authentique petite frappe en rupture avec la société.

mercredi 26 août 2015

The Loveless - 1982 - Kathryn BIGELOW & Monty MONTGOMERY


Dans les années 50, un groupe de motards en route vers Daytona doit faire un arrêt forcé dans une petite ville. Leur présence ne va pas aller sans poser quelques problèmes.

Premier film co-réalisé par Katheryn BIGELOW (Point Break, Zero Dark Thirty...) et par Monty MONTGOMERY (habituellement producteur, il s'agit de son unique réalisation). Le chef du gang est interprété par Willem DAFOE, dans un de ses tous premiers rôles. Il y montre déjà toute l'étendue de son charisme et de son talent en petite frappe motorisée. L'esthétique est très travaillée avec une bande-son qui restitue bien l'époque. Malgré un budget qu'on sent étriqué, la mise en scène réussit à créer une véritable ambiance.

Cependant, malgré l'excellent travail de réalisation, le film est un peu décevant: il ne se passe grand chose à l'écran, les évènements sont assez prévisibles et pas palpitants. Si les plans sont très travaillés au niveau du cadrage, ils sont également beaucoup trop longs. De même le script a tendance à multiplier les sous-intrigues sans les développer. Le film est court (1h20) mais parait assez long.

Une curiosité, a voir au moins une fois.

lundi 24 août 2015

Without warning - 1980 - Greydon CLARK


Titre français : Terreur extra-terrestre

Dans un coin paumé des Etats-Unis, une créature venue de l'Espace sème la terreur en massacrant tous ceux qu'elle croise.

Tourné sept ans avant Predator, ce film est considéré par beaucoup comme ayant inspiré le chef-d’œuvre de MC TIERNAN. Outre, le pitch, ces deux films partagent Kevin Peter HALL dans le rôle de l'extra-terrestre tueur. 
 
A part ça, les deux films n'ont pas grand chose en commun. Predator commençait comme un film de guerre classique et évoluait vers le survival horrifique. Without warning reste sur les chemins balisés du navet bien chiant. Les personnages sont assez énervants, l'action se traine en longueur et les FX ont pris un sacré coup de vieux; ils ne devaient d'ailleurs déjà pas être exceptionnels à l'époque.


Kevin Peter HALL
Le réalisateur ne sait pas quel ton donner à son film: on ne sait pas si on est en train de regarder une comédie horrifique ou un film angoissant. Martin LANDAU et Jack PALANCE (sur)jouent des péquenauds hystériques et cassent le peu d'ambiance que le réalisateur pouvait espérer mettre en place. Mais leur cabotinage ne tirent même pas le film vers les sentiers du nanar, tout cela reste bien lourd et indigeste.

Un film franchement pénible, ennuyeux qui ne doit sa petite renommée qu'à la présence de quelques stars égarées et au fait qu'il ait anticipé de très loin Predator.



Salvage - 2009 - Lawrence GOUGH

Dans une petite ville anglaise, l'armée débarque un matin et met le quartier en quarantaine. Que se passe-t-il? Quel est le rapport avec un conteneur retrouvé échoué sur une plage à quelques kilomètres?
 
Un sujet qui a déjà été traité de nombreuses reprises dans de nombreuses œuvres. Pourquoi pas, si c'est bien fait? Le réalisateur n'ayant visiblement pas un budget conséquent, il choisit de jouer sur le hors champ et de filmer à hauteur d'homme. Objectivement, le début est correct. Si on comprend rapidement que l'on aura pas affaire à un chef-d’œuvre, on peut légitiment espérer une petite Série B sympathique.

Malheureusement, le film devient très rapidement plan-plan et n'avance pas une fois que les enjeux ont été posés. Il réussit à être très court (1h15) et assez long. Le climax est assez ridicule et laisse une impression de brouillon et d'ébauche. Ce n'est pas une question de moyens financiers: techniquement il n'y a pas de problème ou d'effets (trop) moches. Le problème c'est que le réalisateur ne sait pas raconter une histoire.

Un film à éviter, mal mené, peu original et ennuyeux.

dimanche 23 août 2015

Runaway Train - 1985 - Andrei KONTCHALOVSKI

Deux prisonniers s’évadent d'une prison de haute-sécurité en Alaska: Manny, un criminel multi-récidiviste et Buck, un petit voyou qui voue une admiration sans borne à Manny. Ils vont se retrouvés coincés dans un train de marchandises dont le conducteur est mort et les freins ont lâché.

Ce film a été produit par la Cannon du duo GOLAN & GLOBUS, également responsable de Delta Force, Portés Disparus, Over The Top... Beaucoup se demande comment un film comme Runaway Train a pu être produit par cette société coupable d'autant de nanars. Je pense que ça restera un mystère.

Il n'y a ni bon ni méchants dans ce film, juste des personnages qui vivent au milieu de l'enfer. Les deux prisonniers ne sont pas des enfants de chœurs ou des pauvres gars condamnés injustement, mais d'authentiques criminels. Le plus humain est paradoxalement le plus violent et impitoyable: Manny est le seul qui cherche réellement à s'enfuir, Buck ne faisant que le suivre. Manny a parfaitement conscience du monde qui l'entoure, de ce qu'il peut espérer et de ce qui l'attend. Au final, il aura obtenu ce qu'il cherchait.

La mise en scène est superbe et sait alterner les ambiances: on passe d'un film carcéral à un survival ferroviaire avec de magnifiques paysages de Grand Nord, qui donnent à la fois un sentiment d’enfermement et d'immensité. La distribution est également excellente, notamment Jon VOIGHT parfait en taulard aux dents cassées.

samedi 22 août 2015

Road Train - 2010 - Dean FRANCIS

Deux couples de jeunes gens en vacances dans l'Outback australien croisent la route d'un camion qui semble doté des pires attentions. 

Le pitch de Road Train fait inévitablement penser à celui de Duel de Steven SPIELBERG. Cependant, durant la première partie du film, on pense plutôt à un autre film des années 70, Long Week-End dont j'ai déjà parlé. Dans les deux cas on a des personnages dont on sent qu'ils ne s'apprécient pas et qui sont ensembles moins par choix qu'au hasard des circonstances. De même, les évènements ne sont pas clairs et le spectateur ne peut dire s'il s'agit de la réalité ou si les héros ne sont pas en train de devenir fous. La mise en scène est assez efficace avec une bonne utilisation de focales courtes qui donnent un sentiment de malaise. Le réalisateur préfère suggérer que montrer et sait utiliser le hors-champ et l'ellipse.

Pendant la première moitié du film, on a réellement un bon film bien mis en scène. Par contre, après le film ne tient pas ses promesses: l'histoire tourne au grand-guignol et au n'importe-quoi. Ce qui n'était que suggéré devient montré et tout le caractère angoissant disparait.

Assez décevant au final, mais au moins la première partie tient la route.


mardi 18 août 2015

The Annihilators - 1985 - Charles E. SELLIER Jr

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/the-annihilators-1985-charles-e-sellier.html
Titre français: Les Insoumis

Un groupe de cinq soldats formait un commando d'élite au Viet-Nam, toujours prêt à faire les plus sales boulots. Quelques années plus tard, de retour au pays, l'un d'entre eux est assassiné par des voyous. Ses anciens frères d'armes vont se réunir pour nettoyer les rues de la racaille!
Beaucoup de films des années 80 ont parlé des problèmes d'insécurité urbaine d'un manière plus ou moins subtile. The Annihilators fait partie clairement partie de ceux qui l'ont abordé d'une manière peu subtile.

Les dix premières minutes du film se déroulent au Nam' et laisse présager d'un bon gros nanar. Tout est y navrant, que ce soit l'ennemi vietcong ou le brave soldat ricain. Ce dernier est d'ailleurs tellement efficace au combat qu'on se demande comment il a fait pour la perdre cette putain de guerre!

Après cette mise en bouche, nous retrouvons un des vétérans devenu épicier dans un quartier mal-famé d'Atlanta. Victime du racket d'une bande de loubards, il est assassiné lors d'une scène assez grotesque. J'espérais que le film allait totalement partir en sucette et que nous verrions les vétérans massacrer dans de nanardesques fusillades les hordes de sauvageons. Malheureusement non! The Annihilators reste assez sage: les acteurs jouent mal et le chef de gang a une certaine tendance à surjouer, l'armement et les moyens employés sont parfois disproportionnés (j'ai beaucoup apprécie la vision d'un lance-flamme lors de la scène finale) et le doublage est à la ramasse. Mais c'est tout ce que l'amateur de nanars aura à se mettre sous la dent. Le reste est assez plan-plan et pas folichon. Le film est mauvais comme peut l'être un nanar, mais il est plus ennuyeux que drôle.

lundi 17 août 2015

John Doe, Vigilante - 2013 - Kelly DOLEN

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/john-doe-vigilante-2013-kelly-dolen.html
Un tueur en série frappe les pédophiles et autres criminels. Grâce à la médiatisation de ses actes, une armée de fanatiques va l'imiter et suivre ses pas.

L'idée de base est plutôt intéressante et pouvait donner quelque chose d'assez original dans le genre codifié du film d'auto-défense. Mais le résultat est décevant et le film échoue sur tout les aspects.

Le premier problème est son "héros": durant les deux premiers tiers du film, John DOE apparait comme un homme sans passé, dont les motivations ne sont pas expliquées. Il donne l'impression d'être un ange exterminateur descendu sur Terre pour exterminer les méchants. Ce type de personnage ne me pose pas de problèmes: David FINCHER a parfaitement réussi avec Se7en a créer une figure quasi-surnaturelle. Seulement, sur le dernier tiers du long-métrage, on a droit à des explications et des révélations sur son passé. Il passe du statut d'être mystérieux à celui de simple gars qui a pété un câble suite au meurtre de sa famille. Outre le fait que cela rende John DOE beaucoup moins intéressant, ça n'a vraiment aucun intérêt dans l'histoire.

Le deuxième gros problème est sa "réflexion" sur l'auto-défense: cela ne me pose aucun problème que le personnage de John DOE devienne une sorte de guide politique et amène des gens à le suivre. On peut aborder la question du vigilantisme sous l'angle de la bourrinade décérébrée ou essayer de proposer une réflexion sur ce thème. Mais si on fait le deuxième choix, il faut le faire subtilement et ne pas se contenter d'aligner les scènes de bagarres ou des formules creuses. Il faut que le spectateur puisse s'identifier à un moment ou à un autre aux justiciers pour qu'il puisse s'interroger sur la légitimité de leur combat, qu'il y adhère ou pas. C'est ce qu'a parfaitement réussi Michael WINNER dans le premier Death Wish où un personnage sympathique devient peu à peu un névropathe qui prend plaisir à tuer. Or, à aucun moment on est pris d'une quelconque empathie pour les admirateurs de John DOE, ils n'apparaissent que comme une bande de fous furieux.

Techniquement, le film est assez propre, mais manque clairement de moyens: on a parfois l'impression de regarder un épisode d'une série télé comme Arrow (qui abordait le thème de la justice personnelle d'une manière plus intéressante). Il y a également quelques incrustations assez dégueulasses en début et fin de film. 

Je ne dirai pas que John Doe, Vigilante est un mauvais film, mais plutôt que c'est un film décevant car il échoue dans tout ce qu'il voulait faire. La matériel de base était plutôt bon, mais le film se prend beaucoup trop au sérieux. Il essaie de délivrer un message mais n'accouche que d'un récit de Série B sans intérêt.

Next Of Kin - 1982 - Tony WILLIAMS

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/next-of-kin-1982-tony-williams.html
Titre français: Montclare, rendez-vous de l'horreur
Une jeune femme hérite de Montclare, une maison de retraite dont sa mère assurait la direction jusqu'à sa mort. D'étranges phénomènes vont se produire.

Next Of Kin est un film d'horreur australien peu connu et difficilement trouvable. Je n'ai pu le voir qu'en version anglaise sans sous-titres, ce qui fait que quelques subtilités de l’histoire m'ont peut-être échappé. Le thème est classique et n'est pas sans rappeler Shining, sorti la même année. Si la mise en scène n'égale pas celle de KUBRICK, elle est très efficace et nous offre de très beaux moments. Il y a par exemple ce superbe plan zénithal lorsque l'héroïne essaie de s'échapper, ainsi qu'une utilisation du travelling compensé à plusieurs moments qui montrent astucieusement que la situation est en train de dégénérer. Le réalisateur sait doser ses effets et réussit à mettre en place, par petites touches, une ambiance assez angoissante.

John JARRATT dans Wolf Creek
Les acteurs sont bons, inconnus pour la plupart ce qui renforce l'identification et l'empathie que l'on peut éprouver pour les personnages. On a également la surprise de voir un jeune John JARRATT, le méchant de Wolf Creek.

Next Of Kin n'est pas un film révolutionnaire. Mais il est très sympathique, n'a pas trop subi le poids des ans et mérite le visionnage.