lundi 27 juin 2016

Hell's Angels 69 - 1969 - Lee MADDEN

a.k.a: Les démons de la violence

Deux frères tentent d'infiltrer un gang de motards afin de dévaliser un casino de Las Vegas.

Un film produit par American International Pictures, compagnie spécialisée dans le cinéma d'exploitation. Sonny BARGER, leader historique des Hell's Angels et différents chapitres du club y apparaissent, ce qui donne un cachet sinon d'authenticité au moins de crédibilité.

Hell's Angels 69 n'est pas un chef-d’œuvre méconnu. Il y a des défauts surtout dans les motivations des deux frangins qui paraissent peu claires: les auteurs essaient d'expliquer qu'ils sont motivés par le frisson et non par l'argent, on a cependant du mal à y croire. Quand à leur plan, pour parler poliment, il fait un peu trop gros. Mais au fond, on s'en fout, l'important dans un film de bikers, c'est de voir des bécanes.

Si on fait abstraction des quelques aberrations de l'histoire, le film est sympathique à regarder. Les acteurs sont corrects, l'action bien menée et on ne s'ennuie pas. Le spectateur qui a acheté son ticket à l'époque n'a pas été arnaqué. Aujourd'hui, cela reste un témoignage sur l'époque où on n'hésitait pas à recruter d’authentiques loubards dans une œuvre de pur divertissement. Surtout que les Hell's ne sont pas montrés sous un jour réellement négatif: ils ne sont pas les méchants de l'histoire, ils peuvent se montrer durs et impitoyables, mais c'est ce qu'ils sont, ou du moins l'image qu'ils veulent projeter. Le film existe en DVD et il est dommage qu'on ait pas un bonus pour expliquer les conditions de tournage, cela a du être assez épique.

Certes le résultat aurait pu être meilleur, mais il correspond à ce qu'on attend: un petit film d'action qui fait passer 90 minutes.

Sonny BARGER, qui joue également
un rôle muet dans Hell's Angels on Wheels.



dimanche 26 juin 2016

Hell's Angels on Wheels - 1967 - Richard RUSH

Poet, un pompiste au chômage rejoint un groupe de Hell's Angels californiens. Peu à peu, les tensions vont monter entre lui et Bud, le chef de la bande.

Avant d'être un monstre sacré du cinéma mythifié de son vivant après Easy Rider, Jack NICHOLSON eut une longue carrière dans de nombreuses séries B ou Z. Il apparut longtemps dans de nombreux films de Roger CORMAN.

Hell's Angels on Wheels (H.A.O.W) appartient à la tradition du film de bikers des années 60. Les motards sont ici représentés comme des durs, des vrais, des tatoués. Le genre de gars que vos parents vous disent de ne pas fréquenter. Ce ne sont pas cependant des vrais criminels, ils ne trempent pas dans le trafic d'armes ou de drogues. Ils sont assez proches des hippies par leur esprit libertaire et leur refus de l'autorité, mais n'hésitent pas à se montrer violent avec celui qui leur marche sur les pieds.

H.A.O.W. a été réalisé par richard RUSH qui signera l'année suivante le sympathique The Savage Seven. Le point du film est son casting. Si Jack NICHOLSON a déjà la charisme qui lui donnera ses plus grands rôles, il a face à lui un excellent Adam ROARKE qui incarne un chef de gang crédible et inquiétant. Pour le reste, H.A.O.W. est assez chiant. L'histoire met des plombes à avancer, la mise en scène est à la ramasse avec des scènes d'action mal filmées et des transitions pas très bien amenées. C'est dommage car les personnages sont plutôt intéressant: Poet (incarné par NICHOLSON) est un déclassé, un marginal qui est séduit par l'esprit de bande des Hell's, même s'il n'est pas dupe de l'hypocrisie ambiante. Face à lui, Bud, malgré tout ses beaux discours sur la loyauté et la fraternité, va se révéler un salopard de première. Le personnage principal féminin est également loin d'être une potiche, partagée entre les deux figures principales et très bien interprétée par Sabrina CHARF (qui retrouvera NICHOLSON pour Easy Rider). Malheureusement, Richard RUSH n'exploite pas ces éléments et donne un film avec de nombreuses séquences beaucoup trop longues et ennuyeuses.

S'il n'y avait pas le futur Joker, H.A.O.W. aurait rejoint le cimetière des films d'exploitation et aurait été oublié.


Jack STARRETT joue ici le rôle d'un shérif  qui va chercher des noises à nos motards. Quelques années plus tard, il cherchera également des noises à un marginal dans un autre film, mais il aura beaucoup moins de chances.




lundi 20 juin 2016

The Football Factory - 2004 - Nick LOVE

L'histoire de Tommy JOHNSON, supporter de Chelsea et hooligan le week-end.

The Football Factory a été produit par Rockstar Games, éditeur de jeux vidéos, notamment de la série GTA. Il a été réalisé par Nick LOVE qui réalisera quelques années plus tard le remake de The Firm. On suit ici Tommy, un jeune trentenaire londonien qui s'emmerde dans son boulot et attend patiemment la fin de la semaine pour aller se bastonner avec d'autres bandes (Firm en anglais).

Le film est assez chiant pour diverses raisons. Tout d'abord le personnage principal n'est pas très intéressant: il s'agit d'un type qui évacue la frustration de son quotidien par ses poings. On n'en sait plus sur lui et c'est assez regrettable: je ne demande pas à m'attacher à lui, mais au moins de le trouver intéressant. Loin d'être charismatique, il apparait surtout comme un sinistre connard pour lequel on ne ressent aucune empathie. Le personnage de Bixie dans The Firm était certes un trou du cul, mais il avait le mérite d'avoir une personnalité qui suscitait l'intérêt.

Il y a également beaucoup trop d'histoires secondaires pas folichonnes et assez mal traitées dans un film assez court (1h30). On s'éloigne beaucoup du sujet principal.

C'est dommage car il y avait plusieurs choses qui auraient pu être intéressantes, notamment le personnage de Billy BRIGHT: ce dernier est un quadragénaire, marié et père de deux enfants. Il rêve de devenir le leader de la bande, mais est considéré comme un tocard par le chef de la Firm et reste un minable de second rang. Cela pouvait être un angle d'attaque pertinent mais qui n'a pas été exploité.

Une occasion manquée!

dimanche 19 juin 2016

Chopper - 2000 - Andrew DOMINIK

L'histoire  de Mark Brandon "Chopper" READ, criminel australien revendiquant 19 assassinats, et auteur de best-sellers.

Chopper est l'oeuvre d'Andrew DOMINIK, également auteur de L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Ces deux films sont très différents par le traitement et l'époque mais ont un thème commun: la starification et la fascination pour les criminels. 

Le personnage de CHOPPER est un gangster, ultra-violent, mégalomane et insaisissable qui rivalise en excentricité avec BRONSON. On ne sait pas grand chose de sa vie, quelle a été son enfance, son parcours avant d'atterrir en prison. On comprend rapidement qu'il est réellement cinglé et a une soif de gloire. Ses actes n'ont pas réellement de sens, son discours est assez incohérent si on l'écoute vraiment. Il dit qu'il est poursuivi par la mafia, qu'on a mis un contrat sur sa tête. Mais croit-il à ce qu'il dit ou veut-il simplement se donner plus d'importance qu'il n'en a réellement? Il veut être célèbre, passer à la télé et vendre des livres. Il y parvient, mais le plan final du film nous montre un type qui reste seul dans sa cellule de prison. Sa gloire ne repose sur rien. Quelque part, CHOPPER est une des premières star de la télé-réalité.

La mise en scène est excellente, même si le manque de moyens est parfois criant. La photographie est laide, je ne sais pas si cela est une intention de réalisation ou un mauvais transfert sur DVD, mais l'image est assez dégueulasse. De même, il y a assez peu de plans larges pour situer le décor et l'ambiance, la reconstitution étant certainement trop chère. Il y a cependant d'excellentes idées, notamment un travail intéressant sur les couleurs pour créer une ambiance à chaque époque de la vie de CHOPPER. Andrew DOMINIK a fait un très bon boulot avec l'argent qu'il avait.

Mais le véritable intérêt, c'est la formidable prestation d'Eric BANA, qui à la base est un acteur comique de la télé australienne. Il s'agit d'une des meilleures prestations de sa carrière. Il n'incarne pas CHOPPER, il l'est. Lors d'une interview, Martin LANDAU avait dit que 95% d'un film se jouait au moment du casting. Chopper illustre parfaitement ce principe: tout repose sur les épaules d'Eric BANA. Cela peut paraitre surprenant que le réalisateur ait choisi un comédien de sketch pour jouer un gangster ultra-violent, mais est logique si on réfléchit à qui est CHOPPER: ce dernier est avant tout un bouffon qui rêve de gloire et a fait de sa propre vie un spectacle grand-guignol. C'est ce que DOMINIK a parfaitement compris et qui lui a permis de faire un très bon film.

dimanche 12 juin 2016

The Thing With Two Heads - 1972 - Lee FROST

Maxwell KIRSHNER est directeur d'une clinique réalisant des transplantations d'organes humains. Malade, il sait qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Il choisit donc de se faire transplanter le tête sur un corps sain. Malheureusement les choses ne vont pas se passer comme prévues, le vieux bigot raciste va se retrouver obligé de cohabiter avec un afro-américain. 

Le film porte évidemment une forte charge politique: en 1972, la ségrégation raciale vient juste d'être abolie aux États-Unis (il en restera des traces jusqu'à nos jours) Mohamed ALI a été privé de ses titres de champions du monde et les Blacks Panthers sont à l'apogée de leur mouvement. Faire cohabiter un vieux réac' avec un jeune noir condamné à tort au sein d'un même corps n'est pas sans arrière-pensée.

Après, il ne faut pas non plus surinterpréter politiquement comme le font certains: The Thing With Two Heads (T.T.W.T.H.) a été produit par American International Pictures, célèbre compagnie cinématographique de film d'exploitation. Dirigée par Samuel Z. ARKOFF, cette société avait un seul but, vendre des tickets aux spectateurs. De la même manière qu'un Easy Rider se contente de surfer sur la vague du film de Bikers des années 60, T.T.W.T.H. cherche avant tout un bon retour sur investissement.

D'un point de vue purement cinématographique, le film n'est pas bon. Il a été réalisé par Lee FROST, metteur en scène de nombreux films d'exploitation. Une de ses plus fameuses œuvres est Black Gestapo où des noirs tentant de s'organiser en milices fassent à l'oppression des blancs deviennent de vrais nazis. T.T.W.T.H. a de nombreux problèmes en terme d'écriture, de mise en scène et d'interprétation. Le film est court (90 min), mais souffre d'un rythme lent et on s'ennuie rapidement car il ne se passe pas grand chose. Le meilleur exemple est la (trop) longue scène poursuite qui semble durer des heures: mal montée, avec une gestion de l'espace qui rend la situation incompréhensible, elle n'est là que pour rajouter des minutes supplémentaires. 

Un autre souci est le ton du film: avec une telle idée, il faut que le long-métrage parte dans le burlesque le plus total et le cabotinage extrême. Seulement, le surjeu n'est pas donné à la portée de tous les acteurs qui ici ne sont pas très bons ni très bien dirigés (du moins pas d'une façon qui soit vraiment drôle). De plus, si l'idée d'opposer un vieux blanc réac à un jeune noir n'est pas mauvaise, elle n'est pas suffisante. Il faut également montrer une évolution psychologique des personnages sinon on ne peut s'y attacher (alors qu'on les voit à l'écran de A à Z). Un bon exemple est le personnage de Victor PIVERT dans Les Aventures de Rabbi Jacob, également une comédie sur le racisme: outre l'indépassable prestation de Louis De FUNES, le film montre un vieux raciste qui vient peu à peu à dépasser ses préjugés et accepter l'autre. Dans T.T.W.T.H., il n'y a qu'une seule scène (celle du repas) où il y a une véritable confrontation des caractères, à ce moment, le film trouve un ton juste et intéressant.


En fait T.T.W.T.H. a le même problème qu'un Mr. No Legs: un pitch très alléchant, mais une incapacité totale à assumer l'idée délirante de départ.


Re-Animator - 1985 - Stuart GORDON

Herbert WEST, jeune étudiant en médecine est obsédé par une seule chose: faire revenir les morts de l'au-delà.

Re-Animator est lointainement inspiré d'une nouvelle d'H.P. LOVECRAFT, Herbert West, Réanimateur. Il s'agit d'une œuvre de commande, qui sans être inintéressante n'est pas la meilleure de son auteur. On n'y retrouve pas les grands thèmes de l'auteur: entités monstrueuses venues de l'Espace, savoir interdit, personnages au bord de la folie...

Re-Animator est l’œuvre de Stuart GORDON, vétéran du cinéma fantastique. Le film adopte un ton second degré et délirant. On est très proche d'un Evil Dead 2, en beaucoup plus gore, avec un script qui ne craint pas la surenchère et le surjeu de l'acteur principal (Jeffrey COMBS en totale roue libre). Face à lui, le gentil garçon est joué par un clone - plus fade - de Bruce CAMPBELL. A certains moments, le film m'a fait penser à un cartoon de la Warner parodiant les classiques de l'horreur: Sam le Pirate jouant le savant fou et Bugs BUNNY le complice involontaire.

Re-Animator ne cherche pas à jouer sur la suggestion ou le hors-champ: ce qui techniquement peut être montré l'est. Le scalp d'un cadavre ne sera pas masqué, il s'étalera d'un bout à l'autre de l'écran. On est loin du slasher en vogue à l'époque qui, s'il était parfois gore, restait souvent sage par sa représentation de la violence. L'utilisation du thème de Psychose est d'ailleurs intéressante: c'est une manière de dire au spectateur qu'il ne va pas regarder un film qui surfe sur la tendance en vogue, mais au contraire une œuvre d'un amoureux du cinéma. Stuart GORDON applique un principe simple et et primaire: montrer des choses dans un film que le spectateur peut voir. Il y a une véritable authenticité dans Re-Animator, une volonté old school de renouer avec les figures classiques de l'épouvante. L'humour n'est pas présent pour se moquer des protagonistes, mais pour désamorcer la violence. Un détail en apparence anodin, est que Herbert WEST est originaire de Suisse, tout comme Victor FRANKENSTEIN.

L'aspect le plus intéressant du film est que Herbert WEST n'est pas le vrai méchant de l'histoire. Certes sa santé mentale laisse à désirer. Mais tout ce qu'il cherche c'est de faire progresser la science, sans hésiter à sacrifier les autres ou à éliminer ceux qui se dressent devant lui. Les vrais méchants, ce sont les professeurs de médecine qui refusent de l'écouter ou cherche à s'accaparer ses découvertes pour leur gloire personnelle.

Détail amusant: la petite amie du héros a, dans sa chambre, une affiche du groupe Talking Heads.

lundi 6 juin 2016

General Idi AMIN DADA, Autoportrait - 1974 - Barbet SCHROEDER

Portrait du général Idi AMIN DADA, dictateur sanguinaire qui régna d'une main de fer sur l'Ouganda de 1971 à 1979.

Quand on y réfléchit, on sait peu de choses des tyrans à l'exception de ce que la propagande laisse paraitre. On ne les voit jamais s'exprimer sauf lors des discours ou de rencontres officielles.

AMIN DADA parle face à la caméra pendant 1h30 nous expliquant sa vision du monde et s'attarde particulièrement sur ses relations avec Israël. Son discours est un mélange de mégalomanie, de paranoïa et de xénophobie, le tout d'une cohérence plus que douteuse.
Le personnage parait comique à certains moments, particulièrement quand il explique comment il va reconquérir le plateau du Golan occupé par Israël. Il montre aussi un trait de caractère propre à ce type d'individus qui met les nations à feu et à sang: la violence n'est pas tant un moyen qu'un but. Certes AMIN DADA a un passé militaire et va donc se montrer attentif à soigner et glorifier l'armée. Mais son rêve de conquête n'apparait pas tant guidé par un  quelconque projet politique mais avant tout pour le plaisir de massacrer et d'étaler sa force.

Un passage apparait assez drôle, rétrospectivement, lorsqu'il explique qu'il serait prêt à accueillir des terroristes s'ils détournaient un avion: c'est exactement ce qui s'est produit deux ans après le documentaire. Sauf que les israéliens sont venus lui botter le cul et que son régime ne s'en est jamais réellement relevé.

Un très bon documentaire qui plonge dans l'intimité d'un monstre absolu.

dimanche 5 juin 2016

L'Empreinte de la Mort - 2004 - Philippe MARTINEZ

Titre original: Wake Of Death

Ben ARCHER est videur de boîtes de nuit. Il veut raccrocher, usé par son métier. Un soir son épouse, assistante sociale, héberge une jeune clandestine chinoise poursuivie par les triades. 

Après avoir été une gloire du film d'action au début des années 90, VAN DAMME connut une chute due notamment à la cocaïne et à une mégalomanie  qui le poussa à faire des choix artistiques douteux qui brisèrent sa carrière. Durant les années 2000, sorti de ses démons, il tourna principalement des direct-to-DVD d'une qualité très variable. J'aime beaucoup Jean-Claude VAN DAMME: outre un véritable charisme à l'écran, je suis admiratif de son parcours. Parti de rien, débarqué en Amérique en quelques dollars en poche, il a réussi à devenir une vraie star du cinéma d'action, un nom sur lequel on pouvait vendre un film. Beaucoup se moquèrent de lui à une époque, mais il a réussi à faire ce dont peu sont capables. Sa chute et sa tentative de revenir sur le devant de l'écran ne le rende que plus sympathique.

Et L'Empreinte de la Mort, ça vaut quoi sinon? Pour être honnête, c'est très moyen. VAN DAMME livre une prestation honorable, son jeu s'est considérablement amélioré. On sent qu'il essaie de faire autre chose que de la tatane pure et dure. Physiquement il n'est plus le high kicker qu'il a été et veut réorienter sa carrière vers des rôles plus dramatiques et plus crédibles. Si l'histoire est correcte, sans être exceptionnelle, la mise en scène est clairement à la ramasse. Le réalisateur use et abuse d'effets de style (ralentis, montage frénétique) qui au lieu de dynamiser le récit rendent le film illisible. MARTINEZ essaie de créer une atmosphère à mi-chemin entre Michael MANN (avec le Los Angeles nocturne et ses gangsters ayant la classe) et le Michael CIMINO de L'Année du Dragon. Mais là où ces derniers arrivaient à transcender leur histoire par la seule force de leur mise en scène, MARTINEZ échoue à faire autre chose qu'une simple Série B pas très folichonne. Il y a quelques scènes d'action correctes, mais c'est tout.

Dommage pour notre karatéka belge préféré, ses efforts sont louables, mais L'Empreinte de la Mort n'est pas le film qui pouvait le faire redevenir la star qu'il a été.

mercredi 1 juin 2016

Les Pilleurs - 1992 - Walter HILL

Titre original: Trespass

Lors d'un incendie, deux pompiers, Vince et Don, mettent la main sur la carte d'un trésor. Ils se rendent dans un immeuble abandonné, mais vont rencontrer une bande de voyous en plein deal de drogue.

Le film est signé du génial Walter HILL, auteur notamment des excellents Guerriers de la Nuit ou Sans Retour. Ce n'est pas son meilleur film, sans être le pire. On sent que le réalisateur est sur le déclin et que ses belles années sont derrière lui. 

L'essentiel du film se déroule dans une usine abandonnée où les braves pompiers vont affronter les loubards. L'histoire se veut être un western moderne, les hommes du feu faisant office de colons envahissant le territoire des indigènes pour y chercher de l'or. C'est certainement ce qui a séduit Walter HILL, grand admirateur du genre et formé par Sam PECKINPAH. Au fur et à mesure qu'avance l'histoire, aucun personnage ne se révèle réellement moral: Vince et Don passent leur temps à se foutre sur la gueule tant Don est obsédé par l'argent. Quand aux loubards, ils obéissent surtout à la loi du chacun pour soi.

Mais malheureusement, le film ne décolle jamais de son statut de petit film d'action. La faute à une mise en scène efficace mais qui se contente d'illustrer le récit. On a l'impression que Walter HILL ne sait pas quel film il veut raconter:  ce n'est pas un film de traque oppressant à la Sans Retour et ce n'est pas non plus une badasserie au second degré comme pouvait l'être 48h. C'est dommage, car les décors sont réussis avec ce cadre d'usine en ruine. Le casting est excellent, j'adore particulièrement le duo formé par Ice-T et Ice CUBE qui passent à balancer du Niggaz et du Mothafucka à la gueule. Quand aux scènes d'actions, elles sont plutôt cools, c'est quand même Walter HILL qui est aux manettes.

Les Pilleurs ne dépasse pas le stade de la petite série B rythmée et efficace. Ce qui est déjà un bon résultat.