mardi 18 décembre 2018

Utoya, 22 juillet - 2018 - Erik POPPE



Le 22 juillet 2011, un militant d'extrême-droite, tua 68 personnes sur l'île d'Utoya.

Utoya 22 juillet est un reconstitution du massacre commis par Anders BREIVIK. Le film se compose d'un unique plan séquence tourné en caméra à l'épaule. Le spectateur vit, en temps réel, les évènements à travers les yeux de Kaja, jeune fille à la recherche de sa sœur. Le film est hyper-réaliste, on suit au plus les évènements à travers les victimes, l'effet d'immersion est parfaitement réussi. Le tueur, qui n'est d'ailleurs jamais nommé, n'apparait qu'à de brèves moments et n'est qu'une silhouette. Le film a été comparé à Requiem pour un massacre: dans les deux cas, on a affaire à des personnages plongés dans une horreur absolue qu'ils ne font que subir. Ils n'ont pas la moindre résistance à opposer, rien qui puisse leur permettre d'échapper à ce qu'ils vivent.
Cependant, la force du film est également sa faiblesse. Erik POPPE a fait un choix de mise en scène radical qu'il a réussi. Mais au final, que reste-t-il de son film? Une formidable reconstitution avec une actrice épatante. Le problème est que le réalisateur cherche avant tout à recréer les faits plutôt qu'à se les approprier pour en raconter quelque chose et livrer son point de vue. Au fond, Erik POPPE ne va pas jusqu'au bout de sa démarche: il ne veut pas montrer le tueur ni le nommer, mais il adopte un ton ultra-réaliste qui rend cette non-personnification vaine.

Un bon film, mais qui laisse un goût d'inachevé au final.

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