dimanche 8 mars 2020

Kriegerin - 2010 - David WNENDT



En ex-Allemagne de l'Est, Marisa ,une jeune fille de 20 ans, traîne avec des néo-nazis. Sa rencontre avec un jeune réfugié afghan et une gamine de 14 ans qui cherche à rentrer dans la bande vont l'amener à changer.

Kriegerin (Guerrière en français) n'est pas un film sur le danger d'une résurgence de la peste brune outre-Rhin. Il s'agit plutôt du portrait d'une jeune femme un peu paumée qui se retrouve à un moment de sa vie où elle va devoir faire des choix et les assumer. Loin d'être une militante politique pure et dure, c'est avant tout une fille qui traîne avec des nazillons par dépit et par ennui. On se rend rapidement compte qu'elle a le même comportement que les racailles qu'elle prétend combattre.

Le film repose beaucoup sur l'interprétation de son actrice principale, l'excellente Alina LEVSHIN, dont la carrière se poursuit principalement à la télévision allemande. Mais le reste du casting est également très convaincant. L'histoire se déroule dans l'Ex-Allemagne de l'Est qui a subi de plein fouet la désindustrialisation et l'entrée dans l'économie de marché, la mise en scène retranscrit parfaitement le contexte déprimant et sans avenir de l'univers de cette jeune skinhead, avec ses barres d'immeubles coincées au milieu de nulle part.

Si le réalisateur est précis et crédible quand il décrit l'univers familial de l'héroïne, il ne cherche jamais à justifier ni même à expliquer les raisons qui la poussent à agir. Si on sait beaucoup de choses sur elle (histoire familiale compliquée avec un père absent depuis longtemps, horizon professionnel difficile...), on ne sait pas finalement pourquoi elle est devenu ainsi. Certes, le spectateur sait que le grand-père de Marisa, à qui elle est très attaché, est un vétéran de la Wehrmacht, mais cela n'apparait pas être suffisant. A la différence de certains films qui confondent psychologie du personnage et gros sabots, Kriegerin ne donne pas de raisons à son comportement de nazillonne, seulement des pistes. De même, son changement d'attitude n'est pas réellement justifiée: si un évènement apparait comme déclencheur (un accident de voiture dont elle est responsable), il n'en est certainement pas l'unique raison. Après tout, les choix et les décisions de Marisa n'appartiennent qu'à elle et ce n'est pas au spectateur de juger ses raisons.











lundi 2 mars 2020

Death Weekend - 1976 - William FRUET


Titre alternatif: The House by the Lake

Un couple en week-end à la campagne va croiser la route d'un groupe d'autochtones agressifs.

Death Weekend est un rape and revenge canadien: il appartient à cette vague de films qui profitèrent d'exonérations fiscales pour relancer l'industrie cinématographique locale et lança David CRONENBERG. Si le film respecte le cahier des charges de ce sous-genre, il ne s'agit pas non plus d'un produit d'exploitation bas-du-front et outrancier: le réalisateur distille une réelle angoisse et le climat est particulièrement glauque. Il y a même des bonnes idées qui parsèment le film, notamment dans la description du couple: on est presque déçu qu'autant de bonnes idées ne soient pas mieux exploitées.
Avec un bon casting de rednecks qui sent la consanguinité et l'alcoolisme fœtal et un approche sèche et anti-psychologique, William FRUET délivre un film très malsain qui impressionne toujours, plus de 40 ans après. Pour les cinéphiles, un scène permet de constater qu'il s'agit d'une source d'inspiration évidente du film Calvaire. Au rayon des défauts, le film est très laid avec une photo affreuse, certainement imputable au budget riquiqui. Mais ce n'est pas suffisant pour gâcher le spectacle.