jeudi 14 septembre 2017

Tenement - 1985 - Roberta FINDLAY

On l'impression qu'il s'agit de la jaquette d'un jeu de baston des 80's.
a.k.a Slaughter int the Bronx, Game of survival...

Dans un immeuble du Bronx, une bande de voyous squatte la cave. Excédé, un des occupants appelle la police qui les déloge. Relâchés au bout de quelques heures, ils vont faire le siège de l'immeuble pour se venger.

Tenement n'est pas un chef-d’œuvre. On est très loin du climat d'angoisse d'Assault on precinct 13 ou du trop méconnu Self-Defense/Siege. Tenement est  avant tout un pur film d'exploitation crade et racoleur. Outre les films déjà cités, Tenement pompe allègrement les classiques de l'auto-défense et du malaise urbain comme Death Wish ou Warriors. Tout est caricaturé à l’extrême sans le moindre souci de réalisme, mais ce n'est pas ce qui intéresse les auteurs.

Le film a été réalisée par Roberta FINDLAY qui, avec son mari Michael, a longtemps travaillé dans le milieu pornographique et sont responsables du film Snuff. Que ce soit en terme d'écriture ou de mise en scène, cela ne vole pas très haut mais l'ensemble reste assez efficace à défaut d'être crédible. Tenement est extrêmement violent et a été classé X à sa sortie. Il y a notamment une scène de viol qui est assez éprouvante. Certes, Tenement est souvent too much dans sa violence graphique mais ne sombre jamais dans le nanar, on n'est pas non plus dans Les Guerriers du Bronx.

Pour apprécier ce film, il faut aimer l'ambiance déglinguée du New York du début des années 80 alors que la ville se prenait la crise économique en pleine face. Il faut également aimer voir des loubards au look improbables, comme s'ils sortaient d'un club BDSM. Tenement est une pure série B parfaitement consciente de son statut de film bis et qui n'a d'autre but que de distraire le spectateur en pillant allègrement les succès de l'époque. C'est loin d'être inoubliable, mais assez sympathique.



C'est drôle, sur cette version de l'affiche, on a l'impression que ce sont les voyous qui sont assiégés et doivent se défendre.










mercredi 6 septembre 2017

Chrome and hot leather - 1971 - Lee FROST


La petite amie d'un Green Beret de l'US Army meurt à la suite d'un accident avec une bande de motards. Aidés de quelques amis, le soldat va traquer les membres du gang.

Lee FROST n'est pas resté dans les annales du cinéma d'exploitation. Son nom ne doit apparaitre que dans quelques dictionnaires, perdus au milieu d'autres honnêtes artisans qui firent le bonheur des amateurs de cinéma bis. Sa fiche IMDB indique: Lee Frost rates highly as one of the best, most talented and versatile filmmakers in the annals of exploitation cinema. C'est un jugement un peu sévère, mais pas totalement faux. S'il a eu quelques sujets bien What The Fuck (The Black Gestapo avec sa milice noire d'auto-défense qui devient nazie, The Thing with two heads avec son humain bicéphale dont une tête est celle d'un jeune noir et l'autre celle d'un vieux bigot raciste), il n'a jamais eu le talent suffisant pour en faire des œuvres jouissives et mémorables, se contentant d'illustrer platement le récit.


Chrome and hot leather est un pur produit de la bikersploitation: une agression qui tourne mal, des scènes de bagarres et de beuveries, de longues chevauchées sur des engins pétaradants, des citadins qui détestent ces fiers motards, une vengeance... Il n'y a aucune originalité, mais on regarde ce genre de film justement parce que l'on ne veut pas être surpris. Comme on est dans un série B sans moyens, les deux morceaux de bravoures sont au début et à la fin du film, le reste de l'histoire est est composé de scènes de remplissage. Lee FROST fait honnêtement le job, mais à certains moments, on sent qu'il n'est pas trop inspiré. L'ensemble n'est pas follement palpitant mais se laisse suivre. Chrome and hot leather doit beaucoup au charismatique chef de bande interprété par l'excellent William SMITH. Son personnage est classique, mais la classe et le talent de l'acteur le rende irrésistible. Le casting des seconds rôles de bikers est assez cool: on a droit à un défilé de tronches comme seul le cinéma d'exploitation à bas coût sait les trouver.

Chrome and hot leather est à réserver aux fanas de bikersploitation. Les autres trouveront le film ennuyeux, mais les amateurs apprécieront ce sympathique cru.

 Un des deux seuls rôles à l'écran de Marvin GAYE.

 La bande des Wizards.

 William SMITH, le charisme à l'état pur, dans son habituel rôle de chef de gang.









samedi 2 septembre 2017

Navajeros - 1980 - Eloy DE LA IGLESIA

Traduction du titre: Agresseur armé d'un couteau (sic)


José Manuel Gomez PERALES alias "El Jaro" est un jeune voyou de quinze ans. Avec sa bande, il multiplie les vols et les agressions. Il vit avec Mercedes, une prostituée ayant au moins le double de son age, l'avenir ne s'annonce pas rose pour lui.

Navajeros est considéré comme le film représentatif du cine quinqui. Comme souvent dans ce genre, le rôle principal est interprété par un authentique délinquant au casier judiciaire chargé (Il mourra d'ailleurs à l’âge de 29 ans d'une overdose d'héroïne). Comme souvent dans ce genre, il n'y a pas eu de sortie française, donc ni doublage et ni sous-titres.

Comme dans toute bonne petite Série B, il n'y a pas réellement d'histoire, le film est un succession de scènes montrant le quotidien de ces petites frappes. Ils volent des sacs à mains, braquent des autos, agressent des dealers ou des fascistes. Durant la dernière-heure, El Jaro commence à être confronté à ses responsabilités et on a droit à une esquisse d'intrigue. Navajeros est avant tout un film d'ambiance sur une jeunesse sans avenir dans une Espagne crade et désespérée, coincée entre bidonvilles et HLM pourris.

Navajeros ne cache pas la violence de son anti-héros, mais le film montre également qu'il n'a pas forcément eu toutes les cartes en main. A moitié illettré, sa mère est une prostituée qu'il ne voit plus et qui n'éprouve aucun amour pour lui. Les flics n'hésitent pas à ouvrir le feu sur lui et ses copains sans être en légitime défense. Le film est assez critique sur un système judiciaire incapable de gérer des gamins de quinze ans.

Mais au-delà du discours social, Navajeros est avant tout un très bon produit d'exploitation: l'affiche et le titre nous vendent les aventures d'une bande de petits loubards qui jouent du couteau, ce que le film montre très bien. C'est évidemment parfois un peu racoleur. Le simple fait de donner le premier rôle à un authentique délinquant est avant tout un argument publicitaire. On voit qu'il n'est pas acteur et manque clairement d'expérience, mais il est a au moins le mérite d'avoir l'âge du personnage ce qui le rend suffisamment crédible dans le rôle. La mise en scène est très efficace avec un montage très dynamique et percutant. La bande-son est excellente, composée de titres pop-rock espagnols. Au final, Navajeros s'avère être un très bon film qui allie critique sociale et divertissement.



 El Jaro, le deuxième en partant de la droite.

Mercedes, la compagne d'El Jaro



Une bande de fascistes, nostalgiques du Caudillo, à qui El Jaro et sa bande vont botter le cul.

 Il a une façon assez particulière de tenir son fusil.