mardi 26 mai 2015

L'Addition - 1984 - Denis AMAR

Injustement emprisonné, un comédien va, sans le vouloir, blesser un gardien. Ce dernier va chercher à se venger.

Le début de ce film est réellement catastrophique: on ne croit pas une seconde à ce que l'on voit à l'écran. Tout sonne faux: les dialogues, le jeu des acteurs, les situations... Je pensais vraiment voir un de ces navets comme L'Arbalète ou Les Fauves.

Passé les 20 premières minutes d'exposition, L'Addition devient un bon film. La confrontation entre BOHRINGER et BERRY fonctionne très bien. On a droit à plusieurs seconds rôles assez réussis: Farid CHOPEL en chef de bande, Vincent LINDON en homme de main quasi-muet, Patrick POIVEY en maton (le seul acteur que je reconnais par sa voix). Certes la romance avec Victoria ABRIL fait un peu téléphonée. Quand à l'évasion finale, elle n'est absolument pas crédible. Mais au final le film est assez sympathique, évite pas mal de clichés et reste un spectacle agréable.

Django - 1966 - Sergio CORBUCCI

Un mystérieux individu trainant un cercueil arrive dans un village où s'affrontent deux bandes de desperados.

Django fait partie de ces western-spaghetti tournés suite au succès de Pour une poignée de dollars de Sergio LEONE.
La première partie est réellement excellente.Le film baigne dans une ambiance à mi-chemin entre le surnaturel et le western. Django, personnage mystérieux avec le magnifique regard acier de Franco NERO, anticipe ces cow-boys  dont on ne sait s'ils sont des êtres humains ou des revenants (comme l'Harmonica d'Il était une fois dans l'ouest ou L'Homme des hautes plaines). Le décor boueux ainsi que le clan du Major JACKSON avec les cavaliers à la cagoule rouge suggèrent plus le médiéval-fantastique que les grandes plaines de l'ouest américain.
Par la suite, le film devient plus banal et beaucoup moins intéressant: Django devient un simple truand à la recherche d'un trésor. C'est d'ailleurs à ce moment que l'on voit apparaitre certains problèmes d'écriture avec des réactions de Django qui ne sont pas cohérentes avec la première partie du film. Cette seconde partie reste d'un bon niveau, mais clairement décevante par rapport au début.

 La bande-annonce:
 

dimanche 24 mai 2015

Zombie Island Massacre - 1984 - John N. CARTER

Un groupe de touristes se rend sur un île sur une île des Caraïbes et est attaquée par un tueur en série.

Je ne vais pas énumérer tout ce qui ne va pas, ça serait franchement laborieux. Il n'y a pas de zombie dans ce film, du moins pas auquel où on l'entend. On assiste certes à une cérémonie vaudou au début de l'histoire, mais c'est tout. Pas de hordes de mangeurs d'hommes traquant des survivants apeurés et retranchés.

Mal, écrit, mal interprété et mal réalisé, ce film est sans queue ni tête, enchaine les évènements sans aucune logique et donne l'impression d'un gros foutage de gueule. Pourtant, on est en présence d'une production Troma, ce qui pouvait laisser espérer un délire narratif assez jouissif. Mais ici, on a droit à un mauvais slasher franchement indigeste. Ce film est disponible en DVD à 1€ dans tous les bons cash-express, mais l'achat est franchement dispensable.

Spécial Police - 1985 - Michel VIANEY


Une femme (Carole BOUQUET) est témoin du meurtre de son frère et de son épouse. Elle est poursuivi par les tueurs. Dans sa fuite, elle va croiser  un flic (Richard BERRY) qui va la protéger envers et contre tous.

Le film policier français des années 80 constitue un sous-genre en soi. Cette époque voit la fin des monstres sacrés du cinéma: GABIN est mort, VENTURA n'est plus que l'ombre de lui-même et ne tourne presque plus rien. BELMONDO et DELON font encore quelques cabrioles, mais cela va rapidement lasser le public. De nouvelles têtes émergent comme Richard BERRY ou Daniel AUTEUIL. De nombreux polars vont être tournés à cette époque. Si certains sont de qualité et n'ont pas trop subi le poids des ans (La Balance, Les Ripoux), d'autres ont pris un sérieux coup de vieux et sont assez ridicules.

Special Police est connu pour être l'un des premiers films policiers à parler d'électronique et de nouvelles technologies. Comme rien ne vieillit plus vite que la nouveauté, on pouvait légitimement penser qu'on était en présence d'un bel objet de ringardise. Au final, le film ne pâtit pas trop de cet aspect. Il y a certes une scène assez ridicule où Richard BERRY arrive à envoyer un mail grâce à une machine à écrire et un distributeur de soda. Mais les gadgets électroniques ne sont pas le principal problème de Special Police. Le problème, c'est que le film a été écrit et filmé n'importe comment.

L'histoire est classique, ce qui n'est pas forcément un défaut. Mieux vaut bien utiliser un schéma connu pour aboutir à un produit carré, même sans grande saveur, qu'essayer d'innover et aboutir à une grosse daube. Richard BERRY incarne un flic qui a décidé de raccrocher son flingue pour se consacrer aux techniques d'investigations scientifiques. On ne sait pas exactement pourquoi il a cette décision, d'ailleurs on s'en moque un peu car on a du mal à s'attacher au personnage. Par contre on voit qu'après avoir rencontré Carole BOUQUET, il ne vas pas avoir trop de problème de conscience pour ressortir le Manhurin et jouer les inspecteurs Harry du Xième arrondissement, ce qui montre que ses problèmes ne le tourmentaient pas réellement. Ce pose ici le premier gros problème du film: les enjeux des personnages et de l'intrigue sont au mieux flous, au pire franchement incohérents. Qui sont les parties en présence? Des policiers? Des officines parallèles? Des espions? Pourquoi donc Carole BOUQUET décide d'aller voir David ACKERMAN/Richard BERRY alors que de son propre aveu elle ne le connait pas? Quelle est cette "Organisation" à laquelle les personnages font sans arrêt référence? Un parti politique? Un groupe de pression industriel?

De nombreux personnages apparaissent et disparaissent au cours du film sans que l'on comprenne réellement leur intérêt ou leur fonction dans le récit. Tout cela donne l'impression d'une intrigue bâclée, réécrite sans que l'on ait eu le souci de donner la moindre cohérence. Les acteurs sont d'une manière générale assez inconsistants, ce qui est plus du à une mauvaise écriture de leur personnage et à une direction insipide qu'à leur talent proprement dit. Enfin, la réalisation et le montage sont assez catastrophiques, montrant des cascades assez ridicules et des séquences s'enchainant sans aucun sentiment de fluidité.

mardi 12 mai 2015

Un réalisateur: Jeff NICHOLS

Jeff NICHOLS est un réalisateur américain né en 1978 à Little Rock, Arkansas. État dont Bill CLINTON était le gouverneur à cette époque. Il est l'auteur de trois films.


Shotgun Stories - 2007: 

Dans une petite ville de l’Arkansas, trois frères apprennent le décès de leur père. Ce dernier les a abandonnés et a fondé une nouvelle famille. Ils se rendent à l'enterrement et se heurtent à leurs demi-frères. Un série d'évènements dramatiques va en découler. 

Un premier film réalisé avec des bouts de ficelles, mais très prometteur. Dès les premières minutes, on sent une atmosphère réellement lourde et pesante. Visuellement, le film impressionne avec un cadre en cinémascope qui permet de situer les personnages dans un univers triste et sans grandes perspectives. Le spectateur sent que la vie est dure pour les protagonistes, avec des difficultés de logement et d'emploi. Les acteurs sont tous très bons, Michael SHANNON en tête.
Mais surtout, ce qui est appréciable avec NICHOLS, c'est qu'il ne porte pas de jugement sur ses héros. Il filme cette classe ouvrière américaine avec respect: chaque clan, chaque personnage porte sur lui les stigmates de son passé et doit composer avec. Il n'y a pas de bons ou de méchants, juste des gens qui ont leurs raisons et leurs points de vue. Un tâcheron aurait fait de cette histoire un simple vigilante movie avec des rednecks grimaçants et caricaturaux. NICHOLS cherche lui à montrer ce qui arrive quand on cherche à se venger. Dernier point positif, la musique est très belle et est l’œuvre de LUCERO, un groupe de rock sudiste où joue le frère du réalisateur, Ben NICHOLS
Pas un chef-d’œuvre, mais un très bon premier film.



Take Shelter - 2011:

Curtis, jeune père de famille, est ouvrier dans une entreprise de construction. Des visions de tempête, de nuées d'oiseaux, d'agressions contre sa famille viennent peu à peu perturber son existence.

Qu'est ce qui arrive à Curtis? Est-il en train de devenir fou? Sa famille est-elle réellement menacée? Cette menace ne cache pas quelque chose de plus symbolique comme la crise économique qui menace l'existence de la middle class américaine? Ou bien s'agit-il d'une sorte de châtiment divin, certaines images faisant penser aux plaies d’Égypte?
Second film de Jeff NICHOLS, toujours avec Michael SHANNON. Take Shelter est très proche de Shotgun Stories que ce soit par les thèmes abordés ou la mise en scène. Deux les deux œuvres, on a une famille de la classe ouvrière américaine dont l'existence est menacée d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, comme dans Shotgun Stories, les actes du personnage de Michael SHANNON ne feront qu'aggraver la situation. Si le contexte socio-économique est moins présent ici, Jeff NICHOLS se permet de glisser quelques critiques contre le système de santé qui ne permet pas une bonne prise en charge pour les gens modestes: si Curtis avait pu bénéficier de soins psychiatriques, les choses se seraient certainement passées différemment pour lui.
Formellement, Take Shelter est aussi brillant que son prédécesseur: toujours les plans larges qui perdent les personnages au milieu du décor, toujours une très bonne utilisation de la musique. Et surtout, NICHOLS a l'intelligence de ne pas appuyer la situation si ce n'est pas nécessaire. La scène d'ouverture de la cave est très bien maitrisée, sans effets spectaculaires ou montage à la hache pour accroitre la tension. Il n'y a que ce qu'il faut.
La grande force de Take Shelter, c'est que ce film qui tient toutes ses promesses. A aucun moment, il ne se dégonfle comme une baudruche et vire au n'importe quoi.  Jusqu'au dernier plan, d'ailleurs magnifique, la tension reste palpable.



 Mud - 2013: 

Deux adolescents, Ellis et Neckbone, rencontrent un homme échoué sur une île au milieu du Mississippi. Il s'appelle Mud et va demander de l'aide aux jeunes garçons pour rejoindre sa bien-aimée.


Toujours l'Arkansas, toujours une famille de la classe ouvrière menacée par la destruction. Par contre, ici Michael SHANNON n'a qu'un rôle assez secondaire. Jeff NICHOLS utilise ses figures et thèmes habituels pour aborder un nouveau sujet: la quête initiatique d'un adolescent. Le vrai héros du film, le personnage auquel on nous demande de s'identifier, ce n'est pas Mud, mais Ellis qui est à une étape importante de sa vie: ses parents sont en train de divorcer, il tombe amoureux d'un fille, il commence à comprendre les désillusions et les mensonges du monde des adultes auquel il devra pourtant se confronter.
Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce film, c'est que NICHOLS sait doser l'émotion de son film et évite le symbolisme lourd et peu subtil. Mud ne représente pas pour les adolescents une quelconque figure paternelle, je pense d'ailleurs que lui-même aurait besoin d'un père. Mud n'est, au fond, qu'un prétexte pour faire avancer l'histoire des ados et leur faire découvrir certaines choses. On est présence d'un film réellement émouvant, mais pas larmoyant.
J'ai retrouvé dans Mud tout ce que j'ai apprécié dans les deux précédents films de NICHOLS (le cinémascope, la musique parfaitement gérée, l'ambiance réaliste et respectueuse des personnages). Il y a aussi une qualité que je n'avais pas encore remarqué chez lui, c'est la qualité du casting et la direction d'acteurs: tous les interprètes sont extrêmement crédibles dans leurs rôles. Que ce soit dans la dégaine white trash ou l'accent à couper au couteau, à aucun moment je ne suis sorti du film.






dimanche 10 mai 2015

Ninja III The Domination - 1984 - Sam FIRSTENBERG

Une jeune femme employée aux services des telecoms de la ville de Phoenix (et professeur d'aérobic à ses heurs perdues) rencontre un ninja agonisant qui va lui léguer son sabre. Un esprit maléfique va peu à peu s'emparer de son esprit.

Dans les années 80, les ninjas furent un temps à la mode dans le cinéma d'exploitation. Depuis quelques temps, ils semblent connaitre un certain revival, toutefois assez limité. Personnellement, je n'ai jamais compris comment la figure du ninja a pu connaitre a tel succès dans les salles. Indépendamment de la qualité des films les mettant en scène, j'ai toujours trouvé l'image du ninja assez ridicule. Ce film, une production Cannon, a les tares de beaucoup de séries Z de cette époque: combats ringards, imagerie ultra-80's, acteurs à la ramasse...

La grande nouveauté de Ninja III par rapport à d'autres "œuvres" de ce sous-genre c'est que les auteurs ont ajouté une histoire de possession maléfique. Cela donne droit à un certain nombre de scènes fortement inspirées par L'Exorciste mais en beaucoup plus ridicule. Le film perd un peu en folie vers la fin, que je trouve assez ennuyeuse, malgré quelques fulgurances. Mais au final, Ninja III est un nanar assez sympathique.

samedi 9 mai 2015

D.A.R.Y.L - 1985 - Simon WINCER

Un enfant est retrouvé seul dans une forêt. Amnésique, il est confié à une famille d'accueil. Peu à peu, il fait preuve d'étranges capacités intellectuelles.

Le cinéma est plein d'enfants surdoués, dotés d'étranges capacités et dons surnaturels. Depuis Le village des damnés à L'Exorciste, la figure de l'enfant horrifique est courante jusqu'à devenir un cliché maladroit. Les enfants étant considérés comme purs et innocents, leur attacher une image diabolique et menaçante peut paraitre surprenante. Cependant, cela permet de créer un décalage avec la réalité avec la réalité et surtout rappelle qu'au fond, ce sont eux qui sont amenés à remplacer les adultes d'une manière ou de l'autre.
Dans le cas de D.A.R.Y.L, on a un enfant sympathique et attachant qui ne représente pas la menace, mais est au contraire la cible des méchants. On s'identifie bien à lui et on sympathise avec ce personnage de gamin à la fois très doué intellectuellement et très maladroit en société. D'ailleurs, la plupart des protagonistes du film sont pris d'une certaine affection pour cet enfant-androïde, que ce soit les parents adoptifs ou les scientifiques à l'origine de sa conception. Ces derniers sont d'ailleurs les personnages les plus intéressants du film: plutôt que d'en faire une caricature de scientifiques de complot, le réalisateur en a fait des êtres humains habités par un sentiment paternel vis-à-vis de Daryl. Ils n'éprouvent pas que de la fierté face à leur création, mais aussi de l'amour et de la tendresse. Les seuls à Daryl vouloir du mal sont les militaires, non pas parce qu’ils estiment qu'ils représentent une menace, mais seulement parce qu’ils pensent que Daryl ne correspond pas à leurs attentes. La sympathie que l'on éprouve pour lui est renforcée par l'excellente interprétation de Barett OLIVIER, ainsi que celle des autres enfants qui sont très bien dirigés et totalement crédibles. Globalement, D.A.R.Y.L est un très bon film de science-fiction ancré dans un décor contemporain et réaliste. Il y a peut-être quelques facilités scénaristiques, mais le résultat est plus que satisfaisant.

Le Dernier Survivant - 1985 - Geoff MURPHY

SPOILER INSIDE

Titre original: The Quiet Earth

Un homme se réveille un matin et constate que l'humanité a disparu. Il se lance à la recherche d'autre survivants.

Le Dernier Survivant est un film dont on se demande dans la première: Où cela va-t-il nous amener?. On est vraiment intrigué par ce qui se passe. Puis, dans la seconde partie de l'histoire, on se demande toujours Où cela va-t-il nous amener?, mais parce que le réalisateur lui-même ne semble pas le savoir.
La première est réellement réussie et intrigante. On voit cet homme errer dans la ville, déambuler à la recherche d'autres humains. Cela nous offre un lot de scènes surprenantes, parfois absurdes et globalement intéressantes. Ce n'est pas sans évoquer certaines histoires de Ray BRADBURY dans les Chroniques Martiennes, ou le film Le Survivant avec Charlton HESTON. Le problème, c'est que ce genre d'histoire ne permet pas de remplir un film d'1h30. Il est absolument nécessaire de développer l'intrigue et les personnages, leur donner un but à atteindre, sinon le spectateurs s'ennuie. Une fois que les auteurs semblent avoir épuisé les scènes cocasses avec leur héros solitaire, ce dernier est amené à rencontrer deux autres personnes, une jeune femme et un maori. A partir de ce moment, le film devient franchement ennuyeux. On a du mal à s'intéresser à ce qu'il leur arrive et on croit assez peu à leurs relations. L'histoire devient peu claire, mais pas intrigante. C'est dommage car il y avait de bonnes idées, comme suggérer que les survivants sont des gens qui étaient en train de mourir. Mais tout est trop mal exploité et même la fin qui se veut spectaculaire laisse surtout un sentiment de "Tout ça pour ça?".

vendredi 8 mai 2015

Amsterdamned - 1988 - Dick MAAS

Un plongeur fou assassine sauvagement des proies au hasard dans Amsterdam. Un flic mène l'enquête.

Dès les premières minutes, les influences du film sont visibles: cette caméra en vue subjective du tueur et ce bruit de souffle ne  sont pas sans rappeler Halloween de John CARPENTER. De même, le héros est une caricature de super-flic ricain: il retrouve au cours de l'enquête un ancien rival, il emballe les filles sans problème, c'est un papa célibataire trop sympathique...
Ce film est bourré de clichés, les rebondissements sont visibles des kilomètres à la ronde. Les seuls éléments qui changent par rapport aux nombreuses série B qui défilent sur les écrans sont que les héros parlent en néerlandais et que le film se déroule à Amsterdam. C'est justement ce dernier point qui change tout. Le décor de la ville est parfaitement exploité avec ses canaux et son atmosphère de cité trop propre sur elle. On a le sentiment que ce film ne pouvait se dérouler qu'à cet endroit. Amsterdam devient un élément central du récit, un personnage à part.
Dick MAAS nous gratifie en plus de deux superbes séquences de course-poursuite (l'une à moto, l'autre en hors-bord) et de meurtres assez fun et sympathiques, qui font d'Amsterdamned un excellent film d'exploitation certes peu original mais très distrayant.

lundi 4 mai 2015

Hold-Up - 2010 - Erik SKJOLDBJAERG

Titre original: Nokas

Le 5 avril 2004, à Stavanger en Norvège, un équipe de braqueurs s'attaqua à une entreprise de collecte d'argent, la Nokas. Il s'agit du plus gros braquage de l'histoire criminelle norvégienne.

J'avais entendu parler de ce film un peu par hasard:  Erik SKJOLDBJAERG a également réalisé Insomnia, dont un remake a été fait par Christopher NOLAN.

Ce film est, d'une certaine manière, l'anti-Heat. Ici, pas d'esthétisation des gangsters, pas de superbes ambiances nocturnes sur fond de nappes de claviers. On ne sait pas grand chose des truands, et encore moins des policiers. Le film commence le matin même alors que les employés du centre arrivent sur leur lieu de travail, et s'achève avec la fuite des voyous. Pas d'étude psychologique, pas de truand en quête d'une impossible rédemption ou de grand flic au bord du rouleau. C'est à peine si on connait leur prénom. Tout est tourné caméra à l'épaule, avec un ton ultra-réaliste qui n'est pas sans surprendre à certains moments: certaines situations semblent absurdes mais sont en fait totalement crédibles. Par exemple, lorsqu'un des truands veut incendier un véhicule pour détruire des preuves, il jette de l'essence sur les sièges puis ferme la portière, ce qui a pour effet d'éteindre les flammes par effet de souffle. A un autre moment, les policiers et les gangsters se font face devant le lieu du braquage, mais on aperçoit à l'arrière-plan des passants qui déambulent tranquillement. On n'image pas Robert DE NIRO qui agirait ainsi, mais c'est parce qu'on nous a toujours montré au cinéma, sauf exception, les braqueurs de banque comme des professionnels aguerris au moindre geste réfléchi. Mais ce sont avant tout des hommes qui commettent des erreurs dans leur façon d'opérer et peuvent faire des gaffes plus ou moindre grandes.

Ce film peut déconcerter certains spectateurs par son ton, mais il a un certaine originalité et mérite que l'on s'y attarde.

Le Führer en folie - 1973 - Philippe CLAIR

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/05/le-fuhrer-en-folie-1973-philippe-clair.htmlDurant la Seconde Guerre Mondiale, un match de foot doit décider de l'enjeu du conflit. Un trio de soldats français envoyés en Allemagne pour tuer le Führer est capturé et doit jouer pour le compte de l'équipe ennemie.

Ce film est particulièrement connu des cercles d'amateurs de nanars, ce que vous aurez deviné à la lecture de son résumé. Rien que la trame scénaristique laisse présager le fait que ce film va à la catastrophe. Cependant, on ne se rend compte de l'ampleur de la chose qu'après avoir visionné l'objet. Le plus étonnant dans ce "film", ce n'est pas les tares dont il est affligé: des acteurs qui cabotinent, des dialogues navrants, des situations absurdes, on a en déjà vu dans des centaines de films. Dans Le Führer en folie, ce qui surprend le plus, c'est qu'il ne s'arrête jamais: à chaque réplique What The Fuck, chaque gag qui tombe à plat, on pense que le réalisateur ne pourra pas aller plus loin dans le délire. Et à chaque fois, on se trompe, Philippe CLAIR réussit à aller plus loin. Chaque nouvelle scène dépasse la précédente dans la connerie et l'absurde. Ce film est un concentré de folie furieuse!

Chapeau bas, M. Philippe CLAIR!.

dimanche 3 mai 2015

Piège dans l'Espace - 1997 - Phillip J. ROTH

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/05/piege-dans-lespace-1997-phillip-j-roth.html
Titre original: Velocity Trap

Un de ces obscures série B dont on se demande comment elles ont pu être éditées en DVD en France. J'ai acheté ce film dans un Cash-Express pour 1€, pensant y trouver un petit nanar ou un sympathique film d'action/SF. Ce n'est pas une bousasse immonde: certes il n'y a rien d'original et les emprunts à d'illustres prédécesseurs (La saga Alien en tête) sont visibles dès les premières minutes du film. Certains costumes et décors font un poil cheap, mais il n'y a rien de réellement ridicule. Pas de cabotinage du méchant, ni trop du monolithisme du héros. Les péripéties sont convenues et s’enchainent paresseusement. On suit le film d'un œil distrait, pas ennuyé, mais pas non plus follement passionné. 
Au final, un de ces téléfilms diffusés en deuxième, voire troisième partie de soirée sur la TNT. 




On a le plaisir de voir Jorja FOX, alors toute jeunette et inconnue, avant qu'elle ne soit connue dans Les Experts: Las Vegas. Honnêtement, ce film n'est même pas une casserole honteuse pour elle (faut bien bouffer). 

 






Karate Cop - 1991 - Alan ROBERTS

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/05/karate-cop-1991-alan-roberts.htmlUn post-nuke très fauché et très inspiré de Cyborg d'Albert PYUN. La trame est très proche, ainsi que les caractères des personnages et l'ambiance. Ce genre de films peut donner lieu à des petites série B, dynamiques et rythmées.


Dans le cas présent, on a droit à un gros nanar. Le premier problème est visible dès la première scène, c'est le budget alloué par la production. Les décors, les costumes et les effets spéciaux font extrêmement cheap. Le réalisateur essaie de le masquer en évitant les plans larges et en cadrant quasi-exclusivement les acteurs, mais ce cache-misère ne marche pas et ne fait qu'accentuer la pauvreté des moyens. Le deuxième gros problème est le casting: le héros et ses ennemis n'ont absolument aucun charisme à l'écran. Outre une certaine ressemblance avec François BAYROU qui ne joue pas en sa faveur, Ron MARCHINI a un jeu extrêmement monolithique et une présence à l'écran pas particulièrement remarquable. De plus, même s'il semble être un artiste martial reconnu, les combats sont très mal chorégraphiés et filmés, ce qui ne rend pas justice à ses capacités de combattant.
 
Le film ne vas pas très loin dans le délire too much. Le bad guy cabotine comme un fou, les situations ridicules et les dialogues grotesques s'accumulent, mais tout reste quand même assez sage. Le cinéma d'exploitation aura produit pire. Cela dit, cela reste un nanar assez sympathique à regarder.

samedi 2 mai 2015

Pathfinder - 1987 - Nils GAUP / 2007 - Marcus NISPEL

PATHFINDER - 1987
Réalisé par Nils GAUP
Titre original: Ofelas
Titre français: Le passeur

Il y a mille ans, en Laponie...
La famille d'Aigin, un jeune adolescent est massacrée par des pillards, les Tchudes. Témoin de la tuerie, il est pourchassé et se réfugie dans un village proche.

On est en présence d'un survival norvégien assez réussi. Tout est à l'image du décor, froid et minimaliste. Le ton du film est extrêmement réaliste à tout point de vue (combats, décors, acteurs...) et renforce grandement l'immersion du spectateur. La menace que représente les Tchudes est réelle et oppressante. Cette troupe d'hommes armés dégage un vrai sentiment de menace: le réalisateur en a fait des silhouettes déshumanisées dont la tenue noire tranche avec la blancheur du décor. Quand à la musique, elle est assez peu présente, mais parfaitement utilisée.
Mais le vrai sujet du film c'est le passage à l'âge adulte: le chemin que devra traverser Aigin symbolise son entrée dans la vie d'homme avec les sacrifices inhérents (fin du cocon familial, découverte des responsabilités, passage de témoin...). Je ne m'attendais pas à ce que le film aborde ce sujet et ai été agréablement surpris, surtout qu'il est plutôt bien traité et assez intéressant.

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PATHFINDER - 2007
Réalisé par Marcus NISPEL

En Amérique du Nord, un jeune orphelin viking est recueilli par des amérindiens. Quinze ans plus tard, il devra faire face à une nouvelle horde d'hommes venus de Scandinavie.

Changement de lieu et de personnage mais pas d'époque. Ce remake n'a que peu d'éléments en commun avec l'orignal, hormis les grandes lignes du scénario et quelques péripéties.
Le héros est plus vieux d'une quinzaine d'années que dans le modèle et est un vrai guerrier, pectoraux et abdominaux compris. Là où l'histoire originale allait à l'essentiel et offrait un film assez court, celui-ci développe des éléments pas franchement intéressants, avec en prime de nombreux clichés et incohérences.
Le Death Dealer
Dans la mise en scène de Marcus NISPEL (également auteur des remakes de Massacre à la tronçonneuse, Conan et Vendredi 13) il y a à boire et à manger. L'esthétique est plutôt réussie: les vikings ont vraiment la classe et m'ont fait penser au Death Dealer de FRAZETTA. La photographie est également sympathique teinté d'une couleur marron qui donne un certain cachet aux forêts. Par contre, le film est globalement mal maitrisé et pas très bien raconté: les séquences s'enchainent sans qu'il y ait un lien réellement logique. Cela ne se voit pas trop dans la première partie, mais l'est beaucoup plus dans la seconde, surtout au niveau des scènes d'action qui, si elles sont assez lisibles et dynamiques, manquent de cohérence et donne l'impression d'une remontage assez brutal. Certains dialogues sont également assez ridicules: j'ai vu le film en VO avec des sous-titre anglais et à certains moments, j'ai cru que les acteurs étaient lisaient des titres de Manowar (pourtant, j'aime beaucoup ce groupe).

Au final on a un film plus proche d'une œuvre d'heroic-fantasy, que d'un récit historique. Pathfinder version 2007 n'est pas désagréable à regarder, mais laisse une impression de bâclé et de facilité sur beaucoup de points.