D'ici quelques semaines, un nouvel opus sur le Guerrier de la route va sortir, l'occasion pour moi de me replonger dans cette saga post-apocalyptique.
Dans ce premier volet, Max va affronter une bande de voyous qui vont s'attaquer à son meilleur ami, sa femme et son enfant. Fou de rage, il va les poursuivre et les massacrer un à un...
Quand on parle de l'univers des films
Mad Max, on pense surtout au deuxième opus qui évoque des paysages dévastés après l'explosion de la bombe H, des hordes de pillards massacrant les pauvres égarés pour quelques gouttes de pétrole. Dans ce premier film, l'humanité n'en est pas encore là. La civilisation a reculé, mais il en reste encore pas mal de choses: la justice existe encore de même que la police (même si les membres de cette dernière ne sont pas fondamentalement différents des gangs qu'ils poursuivent). Le système fait face à une criminalité violente qu'il n'arrive pas à endiguer, mais la vie ne semble pas si terrible que ça: Max possède une petite maison et vit avec femme et enfant. La plupart des gens que l'on voit mènent une vie assez banale.
Ce premier opus est avant tout un drame psychologique: l'histoire est celle d'un homme qui voit tout son univers s'effondrer et qui perd tout ce à quoi il tient. Par certains aspects, ce film n'est pas sans rappeler le premier
Death Wish avec son héros qui perd les pédales et devient ce qu'il avait toujours essayé de combattre. Ce film a été censuré pendant plusieurs années en France et n'a pu sortir qu'en 1982. Si le film n'est pas réellement violent (on ne voit que quelques plans réellement sanglants) il correspond à une époque où on ne pouvait imaginer s'identifier à un personnage qui finit par se transformer en ce qu'il est censé combattre. Pendant la première heure du film, le public prend fait et cause pour Max, on découvre sa vie de famille, son boulot. Interprété par le charismatique Mel GIBSON, c'est l'exemple type du héros policier, rempart contre la racaille. Puis son combat contre les voyous finit par déborder et atteindre sa famille. Le spectateur est alors partagé entre l'envie légitime de mettre une bonne raclée aux bandits et la révulsion entre les méthodes utilisées.
|
"The Nightrider.
Remember him when you
look at the night sky."
|
Si GIBSON crève littéralement l'écran et livre une très bonne performance, cette nouvelle vision m'a permis de découvrir les acteurs du gang qui sont tous très bons. On croit réellement à cette troupe de bandits motorisés, ils ne sont jamais ridicules et représentent une vraie menace. A certains moments, j'ai pensé aux droogies de
Clockwork Orange.
Je n'ai pas grand chose à reprocher à ce film, si ce n'est la musique: elle appuie beaucoup trop les effets dramatiques et devient parfois assez ridicule. Elle souligne d'une manière parfois peu subtile ce qui est évident à l'écran.
Sinon, regardez le film en V.O. Je ne suis pas un intégriste à ce sujet, mais la V.F laisse passer quelques erreurs.
Mad Max 2: Le Défi - 1982
Réalisé par Georges MILLER
Quand on voit le nombre de copies de
Mad Max 2 qui sont d'affreux nanars, on se rend compte que Georges MILLER est un véritable auteur. Tous ces films-photocopies reprennent la même histoire, n'ont pas forcément moins de moyens, mais tous échouent.
Passons outre les problèmes de continuité de narration avec le précédent opus: il n'était vraisemblablement prévu de faire un second épisode et donc on passera outre ces aspects qui sont particulièrement visibles lorsque l'on regarde les films à la suite. D'ailleurs, si on est honnête, le personnage de Max ne connait aucune évolution psychologique, contrairement au premier opus et pas grand chose ne le rattache à l'histoire précédente, si ce n'est le prologue qui semble clairement avoir été rajouté pour donner un semblant de liant.
Si le premier opus était avant tout un drame psychologique, celui-ci est tout autre: place à l'action débridée, aux costumes délirants (ceux du premier étaient assez sobres et réalistes), aux cascades improbables, à l'imagerie crypto-gay.
Mad Max 2 est un western où les chevaux ont été remplacées par des voiture tunées. Où le chef des vilains, au lieu d'être un mexicain avec un sombrero, est un colosse avec un short en cuir et un masque de hockey. Où on ne se bat pas pour des terres et des vaches mais pour du pétrole. Où a caravane de colons repart lorsque les indiens ont pillé la ville.
Mad Max 2, c'est un film 100% action, presque un comics. Le ton est beaucoup plus fun et léger que précédemment, on sent que le réalisateur a pris son pied à filmer ce héros solitaire, cette raffinerie avec ses habitants et la horde de vandales.
Mad Max 3: Au-delà du dôme du tonnerre - 1985
Réalisé par Georges MILLER
Un film que je n'avais jamais vu, contrairement aux deux épisodes précédents. Un film extrêmement décrié, certes en-dessous de ce qui a été fait avant, mais qui n'est pas non plus totalement mauvais.
Parlons tout de suite de ce qui ne va pas: Tina TURNER. Ce n'est pas son jeu d'actrice qui pose réellement problème mais surtout que par rapport aux deux
bad guys que Max affrontait (Le
Toecutter et Humungus) la comparaison est très cruelle. De même, l'esthétique fait parfois ridicule, notamment au niveau des costumes. Les deux premiers n'étaient jamais pris en défaut à ce sujet.
Pour la défense de Georges MILLER, le film a été coproduit avec un studio américain, alors que les précédents étaient 100% estampillés kangourou. De ce fait, le processus créatif a pu être bridé. De plus, MILLER sortait du tournage de
La Quatrième Dimension où son collègue John LANDIS avait connu de graves problèmes (un accident d'hélicoptère tuant un acteur et deux enfants), situation qui n'aide pas réellement un réalisateur à travailler sereinement.
Que penser du film? Honnêtement, je n'ai pas détesté. J'ai trouvé l'histoire originale et intéressante: cette tribu d'enfants sauvages qui vit dans l'attente d'un sauveur est réussie. De même que l'idée de montrer qu'un début de retour à la civilisation engendrerait les mêmes dérives autoritaires, comme si l'Homme était incapable d'apprendre de ses leçons. Les cascades sont aussi réussies qu'avant et Mel GIBSON est toujours aussi impressionnant.
Je ne sais pas comment le tournage s'est déroulé, mais pour moi
Mad Max 3 fait figure de film malade où tout semble avoir échapper au réalisateur qui semble avoir essayé de sauver ce qu'il a pu.