samedi 31 octobre 2015

Brigade des Moeurs - 1985 - Max PECAS

Un policier de la Brigade des Mœurs enquête sur le meurtre de travestis au Bois de Boulogne par un groupe de motards. 

Réalisé par Max PECAS, habitué des comédies tropéziennes (Deux Enfoirés à Saint-Tropez, On se calme et on boit frais à Saint-Tropez...), ce film est une sorte d'OVNI du cinéma français. Ultra-violent, extrêmement vulgaire, Brigade des Moeurs concentre un nombre d'excès incroyables impossibles à montrer aujourd'hui. On est là en présence d'un bel exemple de cinéma d'exploitation à la française. Il y a également cette ambiance du Paris sale des années 80 qu'on ne retrouve plus de nos jours.

Après, que vaut le film en tant que tel? Pour être honnête, ce n'est pas très palpitant: la mise en scène est très moyenne, les acteurs pas super convaincants, le scénario basique. S'agit-il pour autant d'un nanar ou d'un navet? Oui et non: si Max PECAS échoue à donner une version française de Cruising, il livre ici un film assez distrayant par ses excès. Au final, ce n'est jamais que ce que Max PECAS désirait, et sur cet aspect le film peut être considéré comme une petite réussite.



Les Longs Manteaux - 1986 - Gilles BEHAT

En Amérique du Sud, dans les années 1980, un géologue français en mission croise la route de la fille d'un prisonnier politique aux prises avec un groupe para-militaire d’extrême-droite, les Longs manteaux.

Un film réalisé par Gilles BEHAT (également auteur de Rue Barbare) dont je n'avais jamais entendu parler avant qu'il ne soit diffusé à la Cinémathèque dans le cadre d'une soirée Cinéma Bis. Après visionnage, je comprends pourquoi ce film est un peu oublié de nos jours: terriblement lent, les évènements mettent une heure à se mettre en place. Tout est mou, mal raconté et ennuyeux. Les scènes sont beaucoup trop longues, le montage peu dynamique et la mise en scène enchaine les clichés (le gros plan sur les bottes de méchants qui sortent de la voiture devrait être interdit!). Le scénario n'est pas pire qu'un autre, mais il est beaucoup trop mal exploité.
  
La seule chose à sauver est Bernard GIRAUDEAU. Cet acteur possédait un réel charisme et une vraie présence à l'écran. Il permet au film d'éviter de totalement sombrer.

Notons également la présence de Robert CHARLEBOIS dont on se demande ce qu'il fait là, tant il ne sert à rien dans l'intrigue. Son personnage est d'ailleurs symptomatique du problème du film: s'apesantir sur des choses qui ne servent pas le récit.

mercredi 28 octobre 2015

Les Princes de la Ville - 1993 - Taylor HACKFORD

Titre original: Blood In, Blood Out

Dans le Los Angeles des années 70, l'histoire de trois cousins d'origine mexicaine issus des bas-fonds et qui connaitront des destins très différents.

On sent que les auteurs ont voulu faire une grande épopée criminelle sur les latinos comme Les Affranchis ou Le Parrain pour les Siciliens. Le matériau de base est intéressant: les protagonistes ont des personnalités intéressantes et on s'attache à eux. L'ambiance est est assez prenante surtout pour la partie qui se déroule au sein de la prison de San Quentin (partie avec les différents gangs de prison qui a certainement dû influencer Tom FONTANA pour l'excellente série OZ).

Le gros problème de ce film réside dans la mise en scène qui, sans être mauvaise, est très plan-plan. Il n'y a pas le souffle épique indispensable à ce genre d'histoire, si on s'intéresse aux héros on ne s'inquiète pas forcément pour eux. Le réalisateur a d'ailleurs une fâcheuse tendance à très mal utiliser la musique pour souligner les effets dramatiques, ce qui aboutit la plupart du temps à l'inverse de l'effet escompté.

Dans l'ensemble, le film est plutôt bon, mais il aurait pu être mieux.

mardi 20 octobre 2015

Le Retour des Dix-huit Hommes de Bronze - 1978 - Joseph KUO

Une histoire d'initiation au sein du temple de Shaolin. 

J'ai vu ce film dans le cadre d'une soirée Cinéma Bis à la Cinémathèque, en double programme avec Le Fauve Noir du Kung Fu en première partie. Je pensais que le film suivant allait être du même acabit, mais ici il s'agit d'une série B plus que correcte. Le scénario n'est pas exceptionnel, mais la mise en scène tient la route, les acteurs sont corrects et les combats spectaculaires.

Le personnage principal est assez intéressant: il s'agit d'un prince qui accède au pouvoir suite à une trahison. Après avoir perdu un combat, il décide de rejoindre le temple de Shaolin. Pendant tout le film, le spectateur on espère que l'enseignement des moines lui sera bénéfique et qu'il deviendra quelqu'un de bien. Malheureusement, le film ne se termine pas sur quelque chose de positif et le final s'avère assez sombre.

Le Retour des Dix-huit hommes de Bronze est un bon exemple film de kung-fu à l'ancienne, avec ses défauts et ses qualités. Pour être honnête, il faut être client de ce genre de produit, sinon on s'ennuie ou on le trouve ridicule. Alors qu'il s'agit d'un film bis sympathique et un peu désuet.

dimanche 18 octobre 2015

Le Fauve Noir du Kung Fu - 1973 - Ho CHAN

Emprisonné injustement pour trafic de drogue, un homme s'évade pour se venger des truands qui ont causé sa perte.

Sur le papier, un tel pitch peut donner lieu à une série B sympathique. Mais dans le cas présent, le résultat est très loin de ce qu'on pouvait attendre. Dès les premières minutes, on voit ce qui va nanardiser le film: le doublage français. Si les doubleurs sont dans l'ensemble pas très motivés, celui du héros est particulièrement soporifique et détruit irrémédiablement le peu de crédibilité qu'aurait pu avoir le film. Ajoutons à cela les habituels craquages des traducteurs qui font n'importe quoi.

Si la VF atomise le film, le matériel n'était pas, à la base très bon: le scénario est assez ridicule avec un nombre assez conséquents de trous, d'absurdités et de raccourcis scénaristiques. La réalisation est à la ramasse avec des combats mal filmés qui ne mettent pas en valeur les capacités martiales des acteurs. Le montage est catastrophique avec un combat final incompréhensible. Quand à l'acteur principal, il est absolument anti-charismatique! Il y a également un nombre de scènes ridicules assez conséquents comme l'évasion de la prison ou la poursuite finale.

Un nanar assez sympathique et très rigolo!

mardi 13 octobre 2015

Soif de Sang - 1979 - Ron HARDY

Titre original: Thirst

Une jeune femme, Kate DAVIS est enlevé par une mystérieuse organisation et retenue prisonnière dans une clinique. On lui apprend qu'elle est une descendante de la comtesse Bathory.

Il s'agit d'un film de vampire australien qui nous propose une vision moderne du mythe. On n'a pas affaire à des créatures de la nuit vêtues d'une cape et errant dans des châteaux gothiques. Le vampire est un industriel élevant des humains d'une façon scientifique et médicale pour en faire réserves vivantes de sang. Le film comporte très peu d’éléments réellement fantastiques, tout est globalement réaliste et crédible. D'ailleurs, la nature même des "vampires" du film n'est pas réellement tranchée et on ne peut affirmer s'il s'agit d'êtres surnaturels ou de simples cinglés.

Le film va principalement se focaliser sur le combat de l'héroïne qui devra accepter, ou non, sa nature monstrueuse. La mise en scène est très efficace pour suggérer le désordre mental de Kate: on sent le malaise qui envahit peu à peu ce personnage, que son équilibre mental est instable et qu'elle risque de basculer dans la folie.

Si l'ambiance du film est très réussie, il y a quelques problèmes de rythmes qui peuvent ennuyer le spectateur. Mais globalement, on a une très bonne relecture de la figure du vampire. 

lundi 5 octobre 2015

Siege - 1984 - Paul DONOVAN & Maureen O'CONNELL

Titre original: Self Defense

Halifax, Canada...
Lors d'une grève de la police, un groupe de fascistes attaque un bar fréquenté par des homosexuels. Un homme est accidentellement tué. Les brutes décident d'éliminer tous les témoins, mais l'un d'eux réussit à s'enfuir et à se réfugier dans un appartement. Le siège va commencer...

Film peu connu, Siege est dans la lignée d’œuvres des années 70 comme Assault On Precinct 13, Death Wish ou The Warriors. Ces films présentent la ville comme un cauchemar violent et oppressif, comme le résultat de la prospérité et de l'urbanisation rapide de l'après-guerre. Siege s'inscrit dans un contexte réaliste avec ces rues sombres et désertes. L'ambiance est réellement oppressante et ce contexte de grève de la police fait penser que tout peut arriver.

Mais la grande force de Siege est d'avoir humanisé la menace: on sait pourquoi les assaillants agissent, ils ont un nom, chacun a sa propre personnalité. C'est la grande différence avec Assault On Precinct 13 auquel le pitch fait inévitablement penser. Les assaillants ne sont pas des silhouettes quasi-surnaturelles, mais des êtres humains, ce qui rend d'ailleurs le film plus effrayant: on sait que si l'assaut réussit, les assiégés vont passer un très mauvais quart d'heure.

Il y a certes quelques éléments un peu ridicules comme l'aveugle qui dispose d'une ouïe tellement aigüe qu'il peut entendre la moindre conversation à 300 mètres à la ronde. De même, avoir quelques informations supplémentaires sur les assiégés n'auraient pas été inutiles: une ou deux scènes d'explication pour expliquer les liens entre les personnages auraient permis qu'on s'y attache un peu plus. Mais globalement, ça ne gâche pas notre plaisir.

Excellent série B!

Satan's Sadists - 1969 - Al ADAMSON

L'histoire d'un groupe de bikers ultra-violents.

Il doit y avoir tous les clichés de la Bikesploitation: des motards (évidemment!), le désert californien, un couple de touristes dans une cadillac décapotable, l'ambiance hippie des sixties, des meurtres et agressions violentes, un vétéran du Viet-Nam, une serveuse d'un restaurant perdu, de la drogue...

Al ADAMSON traîne une réputation de deuxième plus mauvais réalisateur de tout les temps après Ed WOOD. Je ne sais pas si c'est mérité, je n'ai vu aucun de ces autres films. En ce qui concerne Satan's Sadists, force est de reconnaitre que l'on est présence d'un bon film. Ce qui en fait la force, c'est qu'ADAMSON a réussi à montrer un gang de motards crédibles et menaçants. Que ce soit dans le look, les dialogues ou les acteurs, on croit à ces cinglés motorisés et à la violence qui s'en dégage.

Évidemment, il y a des choses qui ne sont pas réussies en terme de réalisation. Certaines scènes sont assez mal filmés et quelques effets de réalisation font cheap, mais le tout tient la route.

Un petit classique à redécouvrir.

vendredi 2 octobre 2015

Ennemis intimes - 1987 - Denis AMAR

Dans un cinéma ultra-moderne situé au bord d'une falaise, deux hommes sont assiégés par une bande de voyous.

Un film assez étrange! Réalisé par Denis AMAR, également auteur de L'Addition, on est en présence d'un espèce d’Ovni du cinéma français comme on ne pouvait en faire que dans les années 80. Le pitch peut faire penser à une version française d'Assaut!. On peut également penser à un espèce de Mad Max, avec ces hordes de voyous sur des véhicules tunés. Le titre suggère aussi que Denis AMAR a voulu filmer un grand duel psychologique entre deux personnages et montrer comment ils vont devoir s'unir.

Qu'a voulu faire le réalisateur? Rien n'est clair, les enjeux étant très mal posés et le script assez embrouillé, mais le spectacle est quand même cool. Je ne sais où le film a été tourné, mais le décor est réellement impressionnant. Les acteurs assurent le spectacle et les scènes d'actions sont réussies. Curieusement, le film fait très daté, mais pas comme un polar français de cette époque, on ne retrouve pas les clichés habituels. Cela évoque plutôt à un post-apo italien, mais contemporain: plusieurs référence sont faites au Rideau de Fer et à la Guerre Froide.

Bref, ça ressemble à tout et à rien en même temps, c'est donc indispensable. En plus le film existe en DVD, donc pas d'excuse.

Thierry REY
Pour la petite anecdote, le chef des truands est incarné par Thierry REY, un ancien judoka, champion olympique en 1980 à Moscou.


jeudi 1 octobre 2015

Cours après moi sherif - 1977 - Hal NEEDHAM

Titre original: Smokey and the Bandit

Un routier surnommé le Bandit, accepte de ramener au Texas 400 cartons de bière. Poursuivi par un shérif, il va croiser une jeune mariée qui s'est enfui le jour de ses noces.

On a tendance à oublier la star que fût Burt REYNOLDS à la fin des années 70. Icône virile du cinéma américain, il n'était pas n'importe quel mec, il était le mec. Chacun de ses films était un succès et, à titre d’exemple Cours après moi sherif a été numéro deux au box-office US en 1977, juste après Star Wars.

Presque quarante ans après, on comprend pourquoi il est un peu tombé aux oubliettes: Cours après moi sherif est l'exemple type du film de studio mis en scène par un Yes Man. Ce n'est pas mal fait, c'est fait sans le moindre talent. A aucun moment, on ne sent que le héros ne va rencontrer la moindre difficulté dans ce qu'il accomplit. Évidement, on sait dans ce genre de film que le héros gagne à la fin, mais ici chacune des difficultés que le héros rencontre est résolue en une scène. Il n'y a pas de construction dramatique, pas d'enjeux réellement posés. Burt va réussir, et au final on s'en fout. Surtout qu'en terme de mise en scène, c'est propre, mais pas folichon et très plan-plan. Quand on voit les scènes de poursuite de films comme Duel ou Point Limite Zero, on qu'on les compare à celles de Cours après moi sherif, on se rend compte que le réalisateur ne sait absolument comment dynamiser un récit.


Assez décevant!

Oui, Burt, c'est un mec, un vrai!