Affiche non représentative du film |
Gaspard, un français ayant fait fortune aux Etats-Unis tombe amoureux d'une strip-teaseuse qu'il rencontre à Venise. Il l'installe dans son château, au milieu de sa famille.
Jean-Marie PALLARDY a une réputation établie dans le milieu des amateurs de nanars. Ayant d'abord œuvré dans le cinéma érotique, il a commis plusieurs films dont le célébrissime White Fire qui est régulièrement en tête des classements des plus mauvais films jamais réalisés. A la fin des années 2000, il a, à la surprise générale, réalisé un nouveau film alors que tout le monde l'imaginait retiré des affaires. Beaucoup d'anciennes gloires ont tenté un come-back après les années de succès. Cela peut donner un résultat quelquefois réussi, parfois touchant, souvent pathétique. Dans le cas de PALLARDY, c'est surtout ridicule. Kill for love est un nanar avec beaucoup de tares, mais deux choses m'ont particulièrement marqué.
Ce qu'on constate dès les premières minutes du film, c'est que le budget est réellement famélique. Les premières scènes ont lieu dans une boîte de nuit assez minable de Venise. Après cette introduction, le film se déroule dans un château de la campagne italienne. Loin d'être une demeure respirant le luxe, cette bâtisse laisse une impression de vide et de délabrement. Le seul autre élément un tantinet cossu est un Ferrari jaune qui a du être louée pour le tournage (ou plus vraisemblablement quelques jours). Il n'est pas surprenant que Kill for love n'ait pas eu beaucoup d'argent, peu de producteur auraient été assez fous pour investir un kopeck dans un script aussi médiocre. Le manque de thunes est une constance pour les nanars (même si certains disposent cependant de budgets conséquents, sans commune mesure avec le résultat). Mais, en règle générale, les réalisateurs ont l'intelligence d'essayer de le masquer via de petites astuces de mise en scène (pas de plans larges pour ne montrer l'absence de décors, action se déroulant la nuit ...) ou de réécriture de script. Cependant, PALLARDY semble être au-dessus de ce genre de considérations.
La post-synchronisation et le doublage sont également particulièrement catastrophiques. Pour rappel, la post-synchronisation est une étape de la post-production d'un film où les acteurs redoublent les scènes qu'ils ont tournées si le son enregistré en prise direct était de trop mauvaise qualité. L'essentiel du casting est italien, à l'exception d'une actrice française, Fabienne CARAT (qui joue dans Plus Belle La Vie). Pour la version française, tous les dialogues ont donc du être redoublés. Pour une raison mystérieuse, Fabienne CARAT n'a pas participé à la post-production (ou tout simplement elle a compris la qualité de ce qu'elle avait tourné et s'est enfui en courant). De ce fait les dialogues des scènes où elle apparait sont un mélange de prises de son directe et de prise des son de studio. Entre la question d'un personnage et la réponse de l'interlocuteur, la différence de qualité du son est tellement flagrante qu'il est impossible de ne pas le remarquer, même pour une oreille non avertie. Le monteur a essayé de dissimuler ce problème en supprimant le maximum de dialogues de Fabienne CARAT, mais cette solution trouve très rapidement ses limites. Le plus surprenant est finalement que PALLARDY n'ait pas demandé à une autre actrice de redoubler Fabienne CARAT afin que tous les dialogues aient la même qualité, ce qui aurait pu faire illusion (pas trop non plus).
Kill for love est une catastrophe cinématographique à tout point de vue: script, mise en scène et interprétation approchent le degré du néant artistique. L'ensemble fait furieusement penser à une production Marc DORCEL dont les passages les plus intéressants auraient été coupés. Les auteurs de films pour adultes ne sont pas les plus talentueux réalisateurs au monde. Mais au moins ils ont conscience qu'ils ne font que filmer un morceau de viande qui rentre dans un autre morceau de viande et peuvent parfois faire preuve d'un certain second degré. Pour Kill for love, l'ironie et le recul sont totalement absents, comme le prouve la scène finale. On n'est pas non plus en présence d'un gros trollage cinématographique ou d'un gigantesque accident industriel comme pouvait l'être Showgirls de Paul VERHOEVEN. Kill for love est un nanar de compétition, qui a cependant des problèmes de rythme, mais avec suffisamment d'aberrations et de mauvais goût pour tenir le spectateur halluciné jusqu'à la fin du film.
L'excellent chronique de Nanarland qui m'a notamment permis d'apprendre que la chanson-titre est chantée par Jeane MANSON. Commencer sa carrière par la couverture de PlayBoy et finir chez PALLARDY, c'est finalement assez logique.
Ce qu'on constate dès les premières minutes du film, c'est que le budget est réellement famélique. Les premières scènes ont lieu dans une boîte de nuit assez minable de Venise. Après cette introduction, le film se déroule dans un château de la campagne italienne. Loin d'être une demeure respirant le luxe, cette bâtisse laisse une impression de vide et de délabrement. Le seul autre élément un tantinet cossu est un Ferrari jaune qui a du être louée pour le tournage (ou plus vraisemblablement quelques jours). Il n'est pas surprenant que Kill for love n'ait pas eu beaucoup d'argent, peu de producteur auraient été assez fous pour investir un kopeck dans un script aussi médiocre. Le manque de thunes est une constance pour les nanars (même si certains disposent cependant de budgets conséquents, sans commune mesure avec le résultat). Mais, en règle générale, les réalisateurs ont l'intelligence d'essayer de le masquer via de petites astuces de mise en scène (pas de plans larges pour ne montrer l'absence de décors, action se déroulant la nuit ...) ou de réécriture de script. Cependant, PALLARDY semble être au-dessus de ce genre de considérations.
Fabienne CARAT |
Kill for love est une catastrophe cinématographique à tout point de vue: script, mise en scène et interprétation approchent le degré du néant artistique. L'ensemble fait furieusement penser à une production Marc DORCEL dont les passages les plus intéressants auraient été coupés. Les auteurs de films pour adultes ne sont pas les plus talentueux réalisateurs au monde. Mais au moins ils ont conscience qu'ils ne font que filmer un morceau de viande qui rentre dans un autre morceau de viande et peuvent parfois faire preuve d'un certain second degré. Pour Kill for love, l'ironie et le recul sont totalement absents, comme le prouve la scène finale. On n'est pas non plus en présence d'un gros trollage cinématographique ou d'un gigantesque accident industriel comme pouvait l'être Showgirls de Paul VERHOEVEN. Kill for love est un nanar de compétition, qui a cependant des problèmes de rythme, mais avec suffisamment d'aberrations et de mauvais goût pour tenir le spectateur halluciné jusqu'à la fin du film.
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Jeane MANSON, Miss Août 1974 pour PlayBoy |
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