Durant la guerre d'Indochine, le lieutenant PERRIN et ses hommes occupent un poste isolé près d'un village de paysans. Ils subissent quotidiennement le harcèlement du Viet Minh.
Patrouille de choc est le premier film français à s'intéresser au conflit indochinois. Il est signé de Claude BERNARD-AUBERT, également auteur de Charlie Bravo (1980) et photographe de guerre à l'époque.
Lorsque Patrouille de choc a été réalisé, la guerre d’Extrême-Orient venait de s'arrêter suite à la défaite de Diên Biên Phu en 1954. Le cauchemar des guerres coloniales était loin d'être fini, car l'armée française était aux prises avec le FLN en Algérie. D'ailleurs, le film est sorti en juillet 1957 alors que les parachutistes du général MASSU et militants du FLN s'affrontaient en pleine bataille d'Alger.
Le ton du film est très proche de celui d'un documentaire. Il s'ouvre d'ailleurs sur des bandes d'actualités cinématographiques. Patrouille de choc s'attache à retracer les différentes étapes de la guerre contre-insurectionnelle. Il y a l'aspect purement militaire, notamment avec les opérations de ratissage menées par les supplétifs vietnamiens. Mais également l'action psychologique menée auprès des populations civiles: les militaires français essayent de rallier les villageois, par exemple en construisant des ponts ou en créant une école (on a d'ailleurs droit à une séquence où un militaire fait la classe aux petits vietnamiens et leur enseigne le fameux Nos ancêtres les gaulois...). Patrouille de choc illustre la formule Gagner les cœurs et les esprits souvent employée pour parler des conflits asymétriques, et en montre les limites.
Pour être honnête, malgré ses qualités, le film n'est pas très palpitant et immersif. Le principal souci vient de l'utilisation d'une voix off: bien qu'elle soit de qualité, elle tend à casser le rythme et l'atmosphère du film et créée une trop grande distance entre le spectateur et le film. Cependant, cela est dû principalement à des conditions matérielles qu'à une volonté du réalisateur: le tournage a eu lieu au Viet Nam avec des acteurs non professionnels (ce dont on se rend compte), le son n'a pu être enregistré qu'a posteriori. Si la post-synchronisation est une technique maitrisée de nos jours, elle l'était certainement moins à l'époque. Patrouille de choc a été fait avec des bouts de ficelles et ce manque de moyens se voit à l'écran, particulièrement dans les scènes d'action.
Le film a des défauts, mais il se laisse regarder. Patrouille de choc reste intéressant d'un point de vue essentiellement historique: il s'agit du premier film à parler des guerres coloniales, sujet qui reste encore brulant aujourd'hui en France. Il le fait avec une grande honnête intellectuelle et a une vision assez pertinente pour l'époque: il montre que ces conflits sont sans issue. Il n'y a pas de jugement moral sur la colonisation, simplement le constat que l'armée française était empêtrée dans un bourbier en Indochine (donc par ricochet en Algérie) et qu'elle ne pouvait gagner. Cela parait évident de nos jours, mais en 1957 ça ne l'était pas.
Lorsque Patrouille de choc a été réalisé, la guerre d’Extrême-Orient venait de s'arrêter suite à la défaite de Diên Biên Phu en 1954. Le cauchemar des guerres coloniales était loin d'être fini, car l'armée française était aux prises avec le FLN en Algérie. D'ailleurs, le film est sorti en juillet 1957 alors que les parachutistes du général MASSU et militants du FLN s'affrontaient en pleine bataille d'Alger.
Le ton du film est très proche de celui d'un documentaire. Il s'ouvre d'ailleurs sur des bandes d'actualités cinématographiques. Patrouille de choc s'attache à retracer les différentes étapes de la guerre contre-insurectionnelle. Il y a l'aspect purement militaire, notamment avec les opérations de ratissage menées par les supplétifs vietnamiens. Mais également l'action psychologique menée auprès des populations civiles: les militaires français essayent de rallier les villageois, par exemple en construisant des ponts ou en créant une école (on a d'ailleurs droit à une séquence où un militaire fait la classe aux petits vietnamiens et leur enseigne le fameux Nos ancêtres les gaulois...). Patrouille de choc illustre la formule Gagner les cœurs et les esprits souvent employée pour parler des conflits asymétriques, et en montre les limites.
En fait, le premier titre du film était Patrouille sans Espoir:
pour obtenir son visa de sortie, le réalisateur a du changer le titre et
modifier la fin jugée trop pessimiste. A l'époque, la censure était une
réalité.
Pour être honnête, malgré ses qualités, le film n'est pas très palpitant et immersif. Le principal souci vient de l'utilisation d'une voix off: bien qu'elle soit de qualité, elle tend à casser le rythme et l'atmosphère du film et créée une trop grande distance entre le spectateur et le film. Cependant, cela est dû principalement à des conditions matérielles qu'à une volonté du réalisateur: le tournage a eu lieu au Viet Nam avec des acteurs non professionnels (ce dont on se rend compte), le son n'a pu être enregistré qu'a posteriori. Si la post-synchronisation est une technique maitrisée de nos jours, elle l'était certainement moins à l'époque. Patrouille de choc a été fait avec des bouts de ficelles et ce manque de moyens se voit à l'écran, particulièrement dans les scènes d'action.
Le film a des défauts, mais il se laisse regarder. Patrouille de choc reste intéressant d'un point de vue essentiellement historique: il s'agit du premier film à parler des guerres coloniales, sujet qui reste encore brulant aujourd'hui en France. Il le fait avec une grande honnête intellectuelle et a une vision assez pertinente pour l'époque: il montre que ces conflits sont sans issue. Il n'y a pas de jugement moral sur la colonisation, simplement le constat que l'armée française était empêtrée dans un bourbier en Indochine (donc par ricochet en Algérie) et qu'elle ne pouvait gagner. Cela parait évident de nos jours, mais en 1957 ça ne l'était pas.