Bruno, un jeune garçon rêveur, doit aller vivre chez sa mère à la mort de sa grand-mère. Scolarisé dans dans CES, il va rencontrer Jean-Roger, la terreur de l'école.
Une vision crue et brutale des grands ensembles de la fin des 80's. On n'est pas encore dans l'époque wesh de La Haine de KASSOVITZ, mais la sympathique banlieue parisienne des loubards à la Renaud est déjà finie, minée par le chômage et l'échec scolaire.
De Bruit et de Fureur montre l'itinéraire de deux gamins qui vont peu à peu sombrer dans la violence et la délinquance. Le film a un côté naturaliste: il filme les grands ensembles de cité et ses habitants sans chercher à les iconiser ou à les magnifier, juste à retranscrire la violente réalité. Bruno, adolescent fragile n'est pas à sa place, il se réfugie dans des visions surréalistes où il rencontre une étrange femme fantomatique: S'agit-il de sa mère qu'on ne voit jamais? Un fantasme? La Mort?
Face à lui, Jean-Roger qui est le véritable héros du film. Au départ simple adolescent turbulent, il va peu à peu basculer va la délinquance. Formidablement interprété par François NEGRET, c'est l'exemple parfait du petit caïd: il va chercher à faire ses preuves auprès d'une bande du quartier et commettre le pire. Mais le spectateur ne peut cependant réellement le condamner malgré ses actes: élevé et vivant dans un environnement violent, il ne fait que s’adapter et reproduire ce qu'il a toujours connu.
Le
film est agréablement surprenant par son absence de point de vue
politique: le réalisateur ne fait pas de ses protagonistes les victimes d'une quelconque
lutte des classes ou les symboles d'un prolétariat victime de la
bourgeoise. Jean-Claude BRISSEAU a été enseignant pendant une dizaine d'années dans plusieurs établissements difficiles. Il sait que le lumpenproletariat qu'il
a côtoyé et qu'il filme a depuis longtemps abandonné la lutte politique
et que les politiques l'ont également abandonné. Le père de Jean-Roger
(joué par Bruno CREMER) a une vague conscience d'anarchiste libertaire,
mais cela lui sert surtout à justifier sa vie de voyou et sa violence. BRISSEAU profite de quelques scènes pour montrer la lâcheté de l'administration qui n'hésite à laisser tomber ses enseignants pour ne pas faire de vagues.
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