Une colonel SS qui doit conduire un train remplies de péripatéticiennes vers le front de l'Est, elle doit également espionner les ébats des officiers et détecter ceux qui ne seraient plus fidèles envers le Führer ou exprimeraient des sentiments défaitistes.
La nazisploitation doit être le sous-genre le plus taré et paradoxalement le plus inoffensif du cinéma d'exploitation. Il s'agit d'exhiber les supposées perversions sexuelles du IIIieme Reich, dans un décor de camp de concentration. Dérivé d’œuvres plus réputées (Les Damnés de VISCONTI, Portier de Nuit) le but de ce type de films n'a heureusement pas survécu au 70's. Dépourvu de tout discours politique, en dépit des apparences, le but n'était que de montrer des scènes scabreuses et vulgaires.
De nos jours, il peut paraitre surprenant que des producteurs aient eu l'idée de ce genre: malgré l’appât du gain, un minimum de décence et surtout la pression du public rendent la sortie de ce type de film totalement impossible. Mais on oublie que pendant longtemps, la perception de la Shoah fut très différente auprès du grand public de ce qu'elle est actuellement: au sortir de la Guerre, on n'avait pas forcément conscience de ce qui avait eu lieu dans les camps. Les gens voulaient oublier ce qui s'était déroulé et souhaitaient passer à autre chose. Les déportés qui revinrent ne furent pas accueilli comme des héros, ils durent se battre pour que l'on reconnaisse ce qu'ils avaient vécu. Les survivants eurent du mal à parler de ce qui s'était passé, de ce qu'ils avaient vécu et beaucoup se turent, par honte ou par crainte de ne pas être cru. L'information ne circulait pas aussi facilement que maintenant, les images étaient plus rares. Le grand public mit énormément de temps à comprendre ce qui s'était passé. Pendant longtemps, les nazis ne furent que les "méchants" du film, on ne parlait pas du caractère monstrueux du régime hitlérien. Les films sur la Seconde Guerre étaient avant tout des histoires d'aventures avec un conflit en toile de fond. Même un cinéaste comme Steven SPIELBERG a regretté d'avoir fait des SS, dans les Indiana Jones, des méchants qu'on aime détester.
Elsa Fraulein SS, c'est la nazisploitation de chez Eurociné, les plus bas-fonds du cinéma bis/exploitation. Le genre le plus naze et racoleur par la société de production la plus fauchée... A la lecture du résumé, vous aurez compris qu'on frôle les abimes les plus profonds de la connerie. C'est très fauché, les stock-shots pullulent, les figurants sont mal habillés et transpirent la démotivation, c'est fait sans talent ni ambition artistique. La plus grande (et la seule) qualité du film étant d'assumer totalement sa bêtise et de ne prétendre à rien d'autre qu'à être un vulgaire produit de cinéma d'exploitation. On ne cherche pas à dénoncer la fascination pour le mal, mais juste à montrer des culs.
Mais si le film étale sa stupidité durant près de 90 minutes, une scène détonne par sa gravité: lors du trajet, un officier SS voit la porte d'un wagon s'ouvrir , surgissent alors des déportés en route vers les camps. D'un point de vue cinématographique, c'est très mal réalisé et interprété, mais à cet instant, Elsa Fraulein SS cesse d'être un pur produit d'exploitation racoleur et cherche à être quelque chose de plus grave, même s'il n'y arrive pas. Dans les bonus du DVD, on apprend que Marius LESOEUR, patron d'Eurociné a été dans la résistance et fut décore pour son action pendant la guerre. Peut-être a-t-il voulu rappeler au spectateur de 20 ans dans les 70's les horreurs que sa génération a vécu?