mercredi 30 août 2017

Los Violadores del amanecer - 1978 - Ignacio F. IQUINO

Traduction du titre: Les violeurs de l'aube

Rubiales, Rafi, Quinto, Caña et Lagarta sont cinq jeunes voyous qui multiplient les agressions, les braquages et les viols.

Los Violadores del amanecer est un film espagnol qui, à ma connaissance, n'a jamais été distribué à l'étranger. Donc, a priori, il n'existe pas de version française. Le DVD ne comporte aucun sous-titre et j'ai du le regarder en version original (et je ne comprend pas espagnol). De ce fait, certaines subtilités de l'histoire m'ont certainement échappées, mais le film se suit sans trop de difficultés.

Los Violadores del amanecer est un exemple de cine quinqui: il s'agit d'un courant du cinéma espagnol très populaire dans les années 70's/début 80's. On y voyait les actes de jeunes délinquants dont la violence faisait écho au climat troublé de l'époque: incertitude politique liée à la mort de Franco, terrorisme de l'ETA, crise économique... Pour être honnête, je ne connaissais pas grand chose à ce style avant de regarder L.V.D.A., donc je vous conseille de regarder la page Wikipédia sur le genre, plutôt que je fasse un copié-collé. Je ne suis pas capable de dire si ce film est représentatif du genre et comment il se situe en terme de qualités. 

Si L.V.D.A est assez proche par certains aspects des poliziottesco ou d'un Orange Mécanique, il est différent dans son approche et dans son style. Il n'y a pas le côté trash ou too much du cinéma d'exploitation italien qui, d'une certaine manière, désamorçait l'ultra-violence en la rendant grotesque. On ne cherche pas non plus à glorifier les voyous ou à les montrer sous un jour favorable. Les cinq voyous sont des ordures finies, leurs actes sont monstrueux et à aucun moment on n'aura la moindre once de sympathie pour eux.

Cependant, L.V.D.A ne veut pas à faire l'apologie de l'auto-défense ou d'une quelconque justice expéditive: le commissaire qui les traque cherche d'abord à respecter la procédure et ne dégaine son arme qu'en état de légitime défense, il s'avère cependant assez efficace. Il n'y a pas non plus une vendetta personnelle menée par une victime ou sa famille, aucun père éprouvé ne prendra les armes pour liquider un par un les violeurs de sa fille.

En terme de mise en scène, le film est assez efficace sans faire preuve d'originalité: les crimes mettent mal à l'aise, le film joue la carte du réalisme, pas celle du sensationnel. Les acteurs sont corrects. Évidement en 40 ans on a vu bien pire en terme de scènes d'agressions et de violences urbaines, mais L.V.D.A reste impressionnant. D'ailleurs, l’esthétique sale et déglinguée de l'Espagne des 70's a un certain charme pour l'amateur d'environnement urbain crade.

Los Violadores del amanecer est un bon drame policier qui n'a pas trop subi le poids des années. Les amateurs de gunfights et de poursuites furieuses seront un peu déçu, le film est plutôt pour ceux qui recherchent une ambiance malsaine.



La meute en chasse






 Le détail bien malsain: la bande compte une fille enceinte qui participe activement aux agressions et aux viols.

A gauche, le commissaire.

"On est une bande de jeunes, on se fend la gueule!"

samedi 26 août 2017

Pulsions Cannibales - 1980 - Antonio MARGHERITI

Titre original: Apocalypse domani

Trois soldats américaines reviennent du Viet Nam atteints d'une grave maladie qui les transforme en cannibales. 

Avec un tel sujet, Pulsions Cannibales pouvait laisser présager d'un infâme nanar. Le mangeur d'hommes, à l'inverse du mort-vivant, n'a pas laissé une empreinte mémorable dans le cinéma surtout dans le bis italien de l'époque. Après visionnage, le film s'avère être une très sympathique série B. La mise en scène tient la route et MARGHERITI, vieux routier de l'exploitation transalpine, fait un job efficace. Les acteurs et le script tiennent la route.

Surtout, le film doit être un des premiers long-métrage à parler des problèmes de réinsertion des vétérans, qui plus est sous le prisme de l'horreur. Quelques années auparavant, il y a déjà eu avec Le Mort Vivant de Bob CLARK et son soldat-zombi. Mais le premier Rambo n'était pas encore sorti et les écrans n'étaient pas envahis par les guerriers de retour au pays victimes de stress-post-traumatique.

Pulsions Cannibales est, d'une manière surprenante, intelligent dans son approche du syndrome: il se manifeste de différents façons suivants les malades, ce n'est pas quelque chose d'homogène pour tous. Par exemple, un des soldats éprouve une crise alors qu'il est au cinéma en train de regarder un film de guerre. De même, le personnage de John SAXON, respectable officier revenu avec les honneurs, éprouve une attirance malsaine pour sa jeune voisine adolescente. D'une manière générale, le film montre comment de telles traumatismes peuvent affecter non seulement les soldats, mais aussi leurs proches.

Évidemment, on n'est pas dans une production hollywoodienne, mais dans petit budget italien. Certains pourront trouver que le film est parfois too much et trop sanglant, mais cela correspond au cahier des charges de l'époque. Pulsions Cannibales est un bon exemple de cinéma d'horreur intelligent.
















lundi 21 août 2017

L'étrange cas de Deborah Logan - 2014 - Adam ROBITEL

Titra original: The taking of Deborah Logan

Mia, jeune thésarde, souhaite réaliser un reportage sur une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Elle choisit Deborah Logan, ancienne standardiste qui vit avec sa fille Sarah. Deborah, comme d'autres patients, a des pertes de mémoire et commet des actes erratiques. Cependant, au-delà de la maladie, quelque chose d'autre serait peut-être responsable de l'état de Deborah...

L'idée du film est plutôt bonne: faire que le possédé soit une personnage âgée victime d’Alzheimer et non un enfant. Parce que n'importe qui peut-être victime de cette maladie dont on ignore beaucoup de chose actuellement. Le spectateur en bonne santé sait au fond de lui-même, que d'ici quelques années, il ne reconnaitra peut-être plus ses proches et sera incapable de vivre seul.

Malheureusement, malgré cette bonne idée de départ, le film est très décevant.

Le script enchaine les clichés du cinéma du cinéma d'horreur US: réincarnation de tueur en série, rituel amérindien, ... Mais le plus gros problème vient de la mise en scène et du recours au found footage. Je ne suis pas contre ce procédé, mais il faut que cela soit justifié: dans Cloverfield, le fait de filmer uniquement selon le point de vue des personnages permet de rendre la bête encore plus menaçante tant elle est disproportionnée par rapport aux humains. Dans Blair Witch, outre le fait que les réalisateurs n'avaient pas un rond, absolument rien n'était montré de la menace, ce qui la rendait encore plus effrayante. Pour Deborah Logan, on a surtout l'impression que les auteurs ne souhaitaient pas se casser la tête à réfléchir à la manière de filmer.

Les personnages sont également très mal traités, en partie à cause de la mise en scène: on accorde beaucoup trop d'importance à Mia et à l'équipe de tournage alors que la figure réellement intéressante c'est Sarah, la fille de Deborah. Elle entretient une relation compliquée avec sa mère et la maladie n'arrange rien. Comme beaucoup de proches de victimes de la maladie, c'est Sarah qui souffre le plus dans cette situation, partagée entre les soins qu'elle doit donner à Deborah et le sacrifice de sa propre vie.

L'étrange cas de Deborah Logan est un film très décevant, surtout parce qu'il a une très bonne idée de départ mais malheureusement très mal traitée.


Sarah


Sarah et sa mère Deborah





mardi 15 août 2017

Lake of the Dead - 1958 - Kare BERGSTROM

Superbe affiche
Titre original: De dødes tjern

Sept personnes, cinq hommes et deux femmes, se rendent dans un chalet  perdue au fin fonds de la foret norvégienne, près d'un lac. L'hôte des lieux, le frère de l'une des visiteuses, a disparu.

Lake of the Dead est un film d'épouvante norvégien. Il est, parait-il, culte dans son pays mais n'a jamais franchi les frontières du royaume. Ce qui est dommage car il s'avère plutôt intéressant. Il s'agit d'un film des années 50, on n'aura pas donc droit au délire grand-guignolesque, à base de jump-scares et de démembrements sanguinolents, auquel le cinéma d'épouvante nous a malheureusement habitué. La mise en scène est plus calme et le jeu d'acteur est très loin de l'hystérie des pseudos-adolescents. Lake of the dead peut paraitre un peu vieillot, mais pour peu que l'on fasse abstraction de certains aspects datés, il est très réussi. L'histoire oscille constamment entre fantastique et enquête policière. La disparition du frère est-elle liée à la légende du lac? Ou bien s'agit-il d'un meurtre ou d'un suicide? Le suspense est bien mené. Certains rebondissements finaux sont prévisibles pour le spectateur rodé au cinéma d'horreur, mais l'ensemble tient parfaitement la route.

Le seul vrai défaut du film concerne la mise en place des personnages: le réalisateur plonge directement ses héros dans l'histoire, sans réellement expliquer qu'ils sont et quels liens les unissent. Quelques scènes auraient suffit pour expliquer les enjeux des personnages. A part ce point, Lake of the Dead est un très sympathique. Il est certes inférieur à d'autres réussites de la même époque (HITCHCOCK, Les Diaboliques de CLOUZOT,...) mais est très agréable à regarder.













mercredi 9 août 2017

Quelli della calibro 38 - 1976 - Massimo DALLAMANO

En ce temps-là, on faisait des putains d'affiche....
Titre anglais: Colt 38 Special Squad
Titre français: Section de choc

Après le meurtre de sa femme par un truand, un commissaire italien obtient l'autorisation de créer une unité spéciale anti-gang: elle est composée de policiers triés sur le volet, motards confirmés et équipés de la meilleure arme de poing existante, le Colt Diamondback 38.

Quelli della calibro 38 est un poliziottesco semblable aux dizaines que l'Italie produisit dans les années 70. Ce n'est pas un chef-d’œuvre, le film se contente de remplir le cahier des charges inhérent au genre: truand marseillais, course-poursuites en Fiat, fusillades, voyou à belle gueule, femmes réduites au rôle de faire-valoir giflables, flics aux méthodes extrêmes (cependant, le film reste assez mesuré sur ce dernier point), un doigt de trash... 

Rien de neuf sous le soleil de Turin, mais l'ensemble est exécuté avec professionnalisme. Si on ne voit rien de très original, on ne s'ennuie pas. Les scènes d'actions sont nombreuses et efficaces.  Certaines cascades sont particulièrement impressionnantes, notamment la poursuite automobile sur le train (oui!). Le casting est convaincant, particulièrement Marcel BOZUFFI (le flic) et Ivan ROMANOV (le truand). L'histoire n'a rien de palpitant mais elle se laisse suivre. D'ailleurs elle résonne significativement avec le contexte terroriste de l'époque et les attentats qui secouaient la péninsule. 

La seule originalité est l'apparition de Grace JONES, le temps d'une scène, en tant que chanteuse de night-club. Ne vous précipitez pas pour regarder Quelli della calibro 38, mais si vous avez l'occasion n'hésitez pas. C'est juste un bon film, c'est déjà pas mal.













Grace JONES