dimanche 18 octobre 2020

Le Jardin des Supplices - 1976 - Christian GION

 

En Chine, durant les années 20...Un jeune médecin est obligé de fuir la France suite à diverses affaires de mœurs. Il est envoyé en Extrême-Orient.

Un film par l'auteur des Diplômés du dernier rang avec Patrick BRUEL... Quand on voit le nom de GION sur l'affiche d'un film, on peut légitimement peur avoir tant il est associé à la comédie ringarde des années 70/80's. Mais dans ce cas, ça tient presque du délit de sale gueule.  

Le Jardin des Supplices est un film mêlant érotisme et Orient, afin de surfer sur la vague du carton d'Emmanuelle. Mais loin d'être une comédie lourdingue ou un film d'aventures kitsch, c'est un récit assez sombre avec des relents de fantastique. Dans une Chine en proie aux conflits révolutionnaires entre nationalistes et communistes, GION dresse un portrait d'une pseudo-élite diplomatique occidentale qui s'avère perverse et décadente. Loin d'être la promesse de lendemains meilleurs, la Révolution en cours dans le pays (qui traverse le film mais qui n'est jamais montrée) annonce surtout de nouveaux bains de sang. Le film ayant été tourné principalement en région parisienne (l'équipe n'a pas eu l'argent pour aller en Asie), les scènes extérieures sont systématiquement nocturnes, ce qui renforce le côté crépusculaire et catastrophique du film. A certains moments, l'ambiance n'est pas sans évoquer les récits d'Edgar Allan POE et plusieurs scènes virent presque au film d'horreur.

Le film vient d'être réédité chez l'éditeur Le Chat qui Fume et contient en bonus une interview de Christian GION: il retrace son parcours (on apprend qu'il est diplômé d'HEC!) et lorsqu'il parle du Jardin des Supplices, il ne le considère pas comme un film personnel. Au contraire de ses comédies qu'il adore, il s'agit pour lui d'un film de commande dont il est très fier, mais dont il n'est pas à l'origine.

Le Jardin des Supplices n'est pas un chef-d’œuvre, mais reste une curiosité surprenante qui mérite le visionnage.