mercredi 26 août 2015

The Loveless - 1982 - Kathryn BIGELOW & Monty MONTGOMERY


Dans les années 50, un groupe de motards en route vers Daytona doit faire un arrêt forcé dans une petite ville. Leur présence ne va pas aller sans poser quelques problèmes.

Premier film co-réalisé par Katheryn BIGELOW (Point Break, Zero Dark Thirty...) et par Monty MONTGOMERY (habituellement producteur, il s'agit de son unique réalisation). Le chef du gang est interprété par Willem DAFOE, dans un de ses tous premiers rôles. Il y montre déjà toute l'étendue de son charisme et de son talent en petite frappe motorisée. L'esthétique est très travaillée avec une bande-son qui restitue bien l'époque. Malgré un budget qu'on sent étriqué, la mise en scène réussit à créer une véritable ambiance.

Cependant, malgré l'excellent travail de réalisation, le film est un peu décevant: il ne se passe grand chose à l'écran, les évènements sont assez prévisibles et pas palpitants. Si les plans sont très travaillés au niveau du cadrage, ils sont également beaucoup trop longs. De même le script a tendance à multiplier les sous-intrigues sans les développer. Le film est court (1h20) mais parait assez long.

Une curiosité, a voir au moins une fois.

lundi 24 août 2015

Without warning - 1980 - Greydon CLARK


Titre français : Terreur extra-terrestre

Dans un coin paumé des Etats-Unis, une créature venue de l'Espace sème la terreur en massacrant tous ceux qu'elle croise.

Tourné sept ans avant Predator, ce film est considéré par beaucoup comme ayant inspiré le chef-d’œuvre de MC TIERNAN. Outre, le pitch, ces deux films partagent Kevin Peter HALL dans le rôle de l'extra-terrestre tueur. 
 
A part ça, les deux films n'ont pas grand chose en commun. Predator commençait comme un film de guerre classique et évoluait vers le survival horrifique. Without warning reste sur les chemins balisés du navet bien chiant. Les personnages sont assez énervants, l'action se traine en longueur et les FX ont pris un sacré coup de vieux; ils ne devaient d'ailleurs déjà pas être exceptionnels à l'époque.


Kevin Peter HALL
Le réalisateur ne sait pas quel ton donner à son film: on ne sait pas si on est en train de regarder une comédie horrifique ou un film angoissant. Martin LANDAU et Jack PALANCE (sur)jouent des péquenauds hystériques et cassent le peu d'ambiance que le réalisateur pouvait espérer mettre en place. Mais leur cabotinage ne tirent même pas le film vers les sentiers du nanar, tout cela reste bien lourd et indigeste.

Un film franchement pénible, ennuyeux qui ne doit sa petite renommée qu'à la présence de quelques stars égarées et au fait qu'il ait anticipé de très loin Predator.



Salvage - 2009 - Lawrence GOUGH

Dans une petite ville anglaise, l'armée débarque un matin et met le quartier en quarantaine. Que se passe-t-il? Quel est le rapport avec un conteneur retrouvé échoué sur une plage à quelques kilomètres?
 
Un sujet qui a déjà été traité de nombreuses reprises dans de nombreuses œuvres. Pourquoi pas, si c'est bien fait? Le réalisateur n'ayant visiblement pas un budget conséquent, il choisit de jouer sur le hors champ et de filmer à hauteur d'homme. Objectivement, le début est correct. Si on comprend rapidement que l'on aura pas affaire à un chef-d’œuvre, on peut légitiment espérer une petite Série B sympathique.

Malheureusement, le film devient très rapidement plan-plan et n'avance pas une fois que les enjeux ont été posés. Il réussit à être très court (1h15) et assez long. Le climax est assez ridicule et laisse une impression de brouillon et d'ébauche. Ce n'est pas une question de moyens financiers: techniquement il n'y a pas de problème ou d'effets (trop) moches. Le problème c'est que le réalisateur ne sait pas raconter une histoire.

Un film à éviter, mal mené, peu original et ennuyeux.

dimanche 23 août 2015

Runaway Train - 1985 - Andrei KONTCHALOVSKI

Deux prisonniers s’évadent d'une prison de haute-sécurité en Alaska: Manny, un criminel multi-récidiviste et Buck, un petit voyou qui voue une admiration sans borne à Manny. Ils vont se retrouvés coincés dans un train de marchandises dont le conducteur est mort et les freins ont lâché.

Ce film a été produit par la Cannon du duo GOLAN & GLOBUS, également responsable de Delta Force, Portés Disparus, Over The Top... Beaucoup se demande comment un film comme Runaway Train a pu être produit par cette société coupable d'autant de nanars. Je pense que ça restera un mystère.

Il n'y a ni bon ni méchants dans ce film, juste des personnages qui vivent au milieu de l'enfer. Les deux prisonniers ne sont pas des enfants de chœurs ou des pauvres gars condamnés injustement, mais d'authentiques criminels. Le plus humain est paradoxalement le plus violent et impitoyable: Manny est le seul qui cherche réellement à s'enfuir, Buck ne faisant que le suivre. Manny a parfaitement conscience du monde qui l'entoure, de ce qu'il peut espérer et de ce qui l'attend. Au final, il aura obtenu ce qu'il cherchait.

La mise en scène est superbe et sait alterner les ambiances: on passe d'un film carcéral à un survival ferroviaire avec de magnifiques paysages de Grand Nord, qui donnent à la fois un sentiment d’enfermement et d'immensité. La distribution est également excellente, notamment Jon VOIGHT parfait en taulard aux dents cassées.

samedi 22 août 2015

Road Train - 2010 - Dean FRANCIS

Deux couples de jeunes gens en vacances dans l'Outback australien croisent la route d'un camion qui semble doté des pires attentions. 

Le pitch de Road Train fait inévitablement penser à celui de Duel de Steven SPIELBERG. Cependant, durant la première partie du film, on pense plutôt à un autre film des années 70, Long Week-End dont j'ai déjà parlé. Dans les deux cas on a des personnages dont on sent qu'ils ne s'apprécient pas et qui sont ensembles moins par choix qu'au hasard des circonstances. De même, les évènements ne sont pas clairs et le spectateur ne peut dire s'il s'agit de la réalité ou si les héros ne sont pas en train de devenir fous. La mise en scène est assez efficace avec une bonne utilisation de focales courtes qui donnent un sentiment de malaise. Le réalisateur préfère suggérer que montrer et sait utiliser le hors-champ et l'ellipse.

Pendant la première moitié du film, on a réellement un bon film bien mis en scène. Par contre, après le film ne tient pas ses promesses: l'histoire tourne au grand-guignol et au n'importe-quoi. Ce qui n'était que suggéré devient montré et tout le caractère angoissant disparait.

Assez décevant au final, mais au moins la première partie tient la route.


mardi 18 août 2015

The Annihilators - 1985 - Charles E. SELLIER Jr

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/the-annihilators-1985-charles-e-sellier.html
Titre français: Les Insoumis

Un groupe de cinq soldats formait un commando d'élite au Viet-Nam, toujours prêt à faire les plus sales boulots. Quelques années plus tard, de retour au pays, l'un d'entre eux est assassiné par des voyous. Ses anciens frères d'armes vont se réunir pour nettoyer les rues de la racaille!
Beaucoup de films des années 80 ont parlé des problèmes d'insécurité urbaine d'un manière plus ou moins subtile. The Annihilators fait partie clairement partie de ceux qui l'ont abordé d'une manière peu subtile.

Les dix premières minutes du film se déroulent au Nam' et laisse présager d'un bon gros nanar. Tout est y navrant, que ce soit l'ennemi vietcong ou le brave soldat ricain. Ce dernier est d'ailleurs tellement efficace au combat qu'on se demande comment il a fait pour la perdre cette putain de guerre!

Après cette mise en bouche, nous retrouvons un des vétérans devenu épicier dans un quartier mal-famé d'Atlanta. Victime du racket d'une bande de loubards, il est assassiné lors d'une scène assez grotesque. J'espérais que le film allait totalement partir en sucette et que nous verrions les vétérans massacrer dans de nanardesques fusillades les hordes de sauvageons. Malheureusement non! The Annihilators reste assez sage: les acteurs jouent mal et le chef de gang a une certaine tendance à surjouer, l'armement et les moyens employés sont parfois disproportionnés (j'ai beaucoup apprécie la vision d'un lance-flamme lors de la scène finale) et le doublage est à la ramasse. Mais c'est tout ce que l'amateur de nanars aura à se mettre sous la dent. Le reste est assez plan-plan et pas folichon. Le film est mauvais comme peut l'être un nanar, mais il est plus ennuyeux que drôle.

lundi 17 août 2015

John Doe, Vigilante - 2013 - Kelly DOLEN

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/john-doe-vigilante-2013-kelly-dolen.html
Un tueur en série frappe les pédophiles et autres criminels. Grâce à la médiatisation de ses actes, une armée de fanatiques va l'imiter et suivre ses pas.

L'idée de base est plutôt intéressante et pouvait donner quelque chose d'assez original dans le genre codifié du film d'auto-défense. Mais le résultat est décevant et le film échoue sur tout les aspects.

Le premier problème est son "héros": durant les deux premiers tiers du film, John DOE apparait comme un homme sans passé, dont les motivations ne sont pas expliquées. Il donne l'impression d'être un ange exterminateur descendu sur Terre pour exterminer les méchants. Ce type de personnage ne me pose pas de problèmes: David FINCHER a parfaitement réussi avec Se7en a créer une figure quasi-surnaturelle. Seulement, sur le dernier tiers du long-métrage, on a droit à des explications et des révélations sur son passé. Il passe du statut d'être mystérieux à celui de simple gars qui a pété un câble suite au meurtre de sa famille. Outre le fait que cela rende John DOE beaucoup moins intéressant, ça n'a vraiment aucun intérêt dans l'histoire.

Le deuxième gros problème est sa "réflexion" sur l'auto-défense: cela ne me pose aucun problème que le personnage de John DOE devienne une sorte de guide politique et amène des gens à le suivre. On peut aborder la question du vigilantisme sous l'angle de la bourrinade décérébrée ou essayer de proposer une réflexion sur ce thème. Mais si on fait le deuxième choix, il faut le faire subtilement et ne pas se contenter d'aligner les scènes de bagarres ou des formules creuses. Il faut que le spectateur puisse s'identifier à un moment ou à un autre aux justiciers pour qu'il puisse s'interroger sur la légitimité de leur combat, qu'il y adhère ou pas. C'est ce qu'a parfaitement réussi Michael WINNER dans le premier Death Wish où un personnage sympathique devient peu à peu un névropathe qui prend plaisir à tuer. Or, à aucun moment on est pris d'une quelconque empathie pour les admirateurs de John DOE, ils n'apparaissent que comme une bande de fous furieux.

Techniquement, le film est assez propre, mais manque clairement de moyens: on a parfois l'impression de regarder un épisode d'une série télé comme Arrow (qui abordait le thème de la justice personnelle d'une manière plus intéressante). Il y a également quelques incrustations assez dégueulasses en début et fin de film. 

Je ne dirai pas que John Doe, Vigilante est un mauvais film, mais plutôt que c'est un film décevant car il échoue dans tout ce qu'il voulait faire. La matériel de base était plutôt bon, mais le film se prend beaucoup trop au sérieux. Il essaie de délivrer un message mais n'accouche que d'un récit de Série B sans intérêt.

Next Of Kin - 1982 - Tony WILLIAMS

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/next-of-kin-1982-tony-williams.html
Titre français: Montclare, rendez-vous de l'horreur
Une jeune femme hérite de Montclare, une maison de retraite dont sa mère assurait la direction jusqu'à sa mort. D'étranges phénomènes vont se produire.

Next Of Kin est un film d'horreur australien peu connu et difficilement trouvable. Je n'ai pu le voir qu'en version anglaise sans sous-titres, ce qui fait que quelques subtilités de l’histoire m'ont peut-être échappé. Le thème est classique et n'est pas sans rappeler Shining, sorti la même année. Si la mise en scène n'égale pas celle de KUBRICK, elle est très efficace et nous offre de très beaux moments. Il y a par exemple ce superbe plan zénithal lorsque l'héroïne essaie de s'échapper, ainsi qu'une utilisation du travelling compensé à plusieurs moments qui montrent astucieusement que la situation est en train de dégénérer. Le réalisateur sait doser ses effets et réussit à mettre en place, par petites touches, une ambiance assez angoissante.

John JARRATT dans Wolf Creek
Les acteurs sont bons, inconnus pour la plupart ce qui renforce l'identification et l'empathie que l'on peut éprouver pour les personnages. On a également la surprise de voir un jeune John JARRATT, le méchant de Wolf Creek.

Next Of Kin n'est pas un film révolutionnaire. Mais il est très sympathique, n'a pas trop subi le poids des ans et mérite le visionnage.


dimanche 16 août 2015

Dead End Drive-In - 1986 - Brian TRENCHARD-SMITH

http://lequaidezadokallen.blogspot.com/2015/08/dead-end-drive-in-1986-brian-trenchard.html
Titre français: Le drive-in de l'Enfer

Dans un futur post-apocalyptique, les autorités ont créé une prison dans un drive-in pour y retenir les asociaux et les délinquants.

Non, ce pitch n'est pas une blague. C'est réellement l'histoire du film!

Dead End Drive-In est un film australien réalisé par Brian TRENCHARD-SMITH, réalisateur anglais qui a fait l'essentiel de sa carrière en Australie dans le domaine du cinéma de genre. Le film se rapproche beaucoup de l'univers d'un Mad Max 2 par son univers: punks à crêtes, véhicules tunés, société au bord de l'effondrement où règne la loi du plus fort... Il y a même des clins d’œils directs au premier volet avec les remorqueuses qui se précipitent aux accidents de la route  et se battent pour secourir les survivants.

D.E.D.I  réussit là où tant d'autres cinéastes italiens ont échoué à retranscrire un univers post-apocalyptique: tout d'abord, on a un réalisateur qui sait tenir une caméra (les scènes d'action sont dynamiques, les acteurs sont corrects...), mais surtout on nous rappelle constamment qu'on est dans un film et qu'on ne doit pas prendre au sérieux ce que l'on voit. Plusieurs films projetés dans le drive-in sont d'ailleurs des œuvres de TRENCHARD-SMITH, ce qui constitue une mise en abîme assez amusante. Un univers post-apocalyptique est plutôt absurde et cartoonesque et ne peut que difficilement être pris au sérieux; il y a évidemment des exceptions comme La Route. Ce qu'a réussi Georges MILLER dans Mad Max 2, c'est de constamment désamorcer la violence graphique par un côté too much et grand-guignol. TRENCHARD-SMITH adopte exactement la même démarche: il a parfaitement conscience que son script est absurde, mais l'assume parfaitement.

Dead End Drive-In est un excellent film. S'il sortait maintenant, il serait certainement rattaché à la vogue des films grindhouses tant il regorge de second degré et d'auto-références cinématographiques.

jeudi 13 août 2015

Stone - 1974 - Sandy HARBUTT

Un gang de bikers est la cible d'un mystérieux tueur. Un policier, Stone, se joint à eux pour trouver l'assassin.

Film culte de l'Ozploitation, Stone est adulé par Quentin TARANTINO. J'en attendais beaucoup et au final, je suis un peu déçu.

L'histoire se limite aux deux lignes que j'ai écrit en résumé. Il y a également une vague histoire de machination politique, mais ça ne concerne que quelques scènes et n'est pas très convaincant dans le récit.

Hugh KEAYS-BYRNE
Ce qu'a voulu faire le réalisateur, c'est décrire une communauté de bikers libertaires, vivant selon ses propres lois et codes. On demande au spectateur de s'identifier à Stone pour découvrir à travers lui le monde des motards. Est-ce réussi? Oui et non. Ce qu'a parfaitement réussi Sandy HARBUTT, c'est de nous montrer un gang de loubards totalement convaincants. Les acteurs sont très bons, notamment Hugh KEAYS-BYRNE qui incarnera le chef des voyous dans Mad Max. On aura droit à des scènes hallucinantes, mais crédibles dans le contexte du film.

Le film ne marche pas, par contre, pour ce qui est de nous montrer que Stone (et donc le spectateur) adhère aux valeurs du gang. On ne sent pas réellement qu'il soit devenu l'un des leurs. Il reste avant tout un flic, ne parait pas réellement tiraillé entre son devoir et ses potes motards. La fin essaie de nous le suggérer, mais n'est pas convaincante selon moi.

Un film pas totalement réussi, mais intéressant.

mercredi 12 août 2015

Rogue - 2007 - Greg MC LEAN

Titre français: Solitaire

Un groupe de touristes va faire une balade sur un fleuve australien. Ils vont être attaqués par un crocodile.

Rogue est sorti la même année que Black Water avec qui il partage le même thème et le même pays d'origine.Il a été réalisé par Greg MC LEAN qui a également auteur des deux Wolf Creek.

Rogue n'est pas un bon film. Attention, ce n'est pas un travail bâclé par un infâme tâcheron comme le sont les productions délocalisées en Bulgarie et tournées pour moins d'un million de dollars. Les acteurs sont bons, les FX convenables et la mise en scène tient la route. Ce n'est pas révolutionnaire, mais globalement Rogue tient la route et peut faire office de bon film du samedi soir. Le problème de Rogue, c'est que je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec Black Water, à l'avantage de ce dernier. Ayant vu ces deux films à quelques semaines d'intervalle, le contrats est frappant et permet de voir ce qui ne marche pas dans Rogue.

Le premier problème vient du nombre de protagonistes: seulement trois dans Black Water contre une dizaine dans Rogue, chaque film durant environ 1h30. Multiplier les personnages à l'écran fait que l'on s'y attache moins facilement, surtout s'ils n'ont qu'une fonction accessoire dans l'histoire (servir de casse-dalle!). Le fait que les personnalités soient peu développées ou originales n'est pas gênant en tant que tel. Mais il est d'autant plus dur de s'attacher aux personnages qu'on les voit peu à l'écran. De plus, en ce qui concerne les survivants de Rogue, on ne sent pas qu'ils vont être réellement marqués qu'ils ont vécu, tout au plus cela fera une aventure à raconter à leurs enfants. Alors que ceux de Black Water n'en sortaient clairement pas indemnes.

Mais le plus gros souci vient dans la représentation du crocodile: Rogue nous montre un véritable monstre, tueur impitoyable qui tue à chaque fois qu'il frappe. Il vit au fond d'une sombre tanière et n'est rien d'autre qu'un engin de mort. Black Water nous montre simplement un animal, qui ne réussit pas à chaque fois qu'il frappe. Son garde-manger n'avait rien d'une antre de monstre, juste d'une réserve de nourriture. Il rôde autour de ses proies, les guette: ce n'est rien d'autre qu'un animal qui tue pour se nourrir ce qui le rend beaucoup plus effrayant car plus réaliste.

Rogue est un film sympathique, mais sans plus. Il reprend les bases du film de grand prédateur sans imagination, là où d'autres essaient d'innover. Le résultat n'est pas honteux, mais pas exceptionnel.

mardi 11 août 2015

The Savage Seven - 1968 - Richard RUSH

Dans un coin paumé du Sud des États-Unis, un patron exploite une tribu d'indiens. Les choses vont changer avec l'arrivée d'un groupe de bikers.

The Savage Seven est un film d'exploitation mettant en scène des bikers tels qu'on les voyait dans les années 60: il s'agit de délinquants qui errent sur les routes, à mi-chemin entre le hippie et le blouson noir. On n'est pas en présence d'un groupe criminalisé se livrant à des trafics de grande ampleur, mais à de simples voyous prêts à faire le coup de poing dans un bar à cause d'une insulte ou d'un manque de respect. T.S.S emprunte beaucoup aux codes de western, que ce soit par son histoire, son ambiance ou tout simplement par son titre.

La première partie n'est pas exceptionnelle et laisse présager du pire. On anticipe un peu trop facilement ce qui risque de se produire: les motards font alliance avec les indiens contre le vil propriétaire qui exploite ces derniers. Seulement, peu à peu les choses changent: les héros ne s'avèrent pas si héroïques que ça, les notions de bien et mal qu'on pensait acquises vont disparaitre peu à peu. Au final, le film s'avère assez sombre et désespéré.

D'un point de vue technique, le film est assez réussi et nous gratifie d'une bataille finale réellement impressionnante. Le casting est bon, même s'il y a quelques fautes: faire jouer le héros indien par un acteur blanc, ce n'est pas très crédible. De même, si le chef des motards est assez convaincant et est un bon choix de casting, il n'est pas réellement charismatique comme son rôle l'exigerait.

The Savage Seven n'est clairement pas un chef d’œuvre et a pris le poids des ans. Cependant, il reste assez sympathique et mérite le visionnage.

dimanche 2 août 2015

Not Quite Hollywood: The Wild, Untold Story of Ozploitation! - 2008 - Mark HARTLEY

L'histoire du cinéma d'exploitation australien des années 70 et 80.

Mark HARTLEY est un documentariste australien. Il est également l'auteur de Machete Maidens Unleashed! dédié au cinéma populaire philippin, ainsi que d'Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films qui retrace l'épopée de la maison de production Cannon.
C'est évidemment le travail d'un passionné de cinéma. NQH:TWUSO traite de son sujet d'un manière chronologique, en interviewant les principaux acteurs / réalisateurs / producteurs de cette époque. Des premières comédies coquines issues de la Révolution Sexuelle jusqu'aux films d'actions/horreurs des années 80, tous les sous-genres sont passés en revue. Il y a également plusieurs interventions de Quentin TARANTINO, grand fan de ce genre. Le principal intérêt de NQH:TWUSO est de faire découvrir tout un pan du cinéma dont on ignore la richesse ainsi qu'une foule d'anecdotes amusantes. A titre d'exemple, le documentaire s'attarde sur le travail des cascadeurs australiens qui étaient effectivement des fous furieux qui ne faisaient pas grand cas des règles de sécurité.
Le principal problème de NQH:TWUSO vient de sa forme très scolaire: si tous les aspects de ce genre sont abordés, il y a un gros manque de mise en perspective. D'où venaient les réalisateurs? Comment étaient-ils formés, quelles étaient leurs influences? Comment ces films étaient financés, gagnaient-ils de l'argent? Pourquoi l'Australie a-t-elle arrêté de tourner des films à la fin des années 80? Tous ces sujets ne sont abordés que superficiellement, peut-être par manque de temps. C'est un peu dommage, car cela laisse l'impression d'une génération spontanée qui s'est éteint d'elle-même. L'autre gros problème de NQH:TWUSO vient du montage ultra-haché. Chaque intervention ne dure que quelques dizaines de secondes, rarement plus d'une minute. Si cela permet d'avoir un rythme très dynamique, cela ne permet pas d'approfondir réellement le sujet.
Mais ne chipotons pas, malgré quelques défauts NQH:TWUSO est un documentaire  passionnant qui enrichira votre To Watch List. Le spectateur un peu cinéphile mettra le DVD en pause toutes les 5 minutes pour voir si  le film dont on parle à l'écran est disponible facilement.