dimanche 24 mai 2015

Spécial Police - 1985 - Michel VIANEY


Une femme (Carole BOUQUET) est témoin du meurtre de son frère et de son épouse. Elle est poursuivi par les tueurs. Dans sa fuite, elle va croiser  un flic (Richard BERRY) qui va la protéger envers et contre tous.

Le film policier français des années 80 constitue un sous-genre en soi. Cette époque voit la fin des monstres sacrés du cinéma: GABIN est mort, VENTURA n'est plus que l'ombre de lui-même et ne tourne presque plus rien. BELMONDO et DELON font encore quelques cabrioles, mais cela va rapidement lasser le public. De nouvelles têtes émergent comme Richard BERRY ou Daniel AUTEUIL. De nombreux polars vont être tournés à cette époque. Si certains sont de qualité et n'ont pas trop subi le poids des ans (La Balance, Les Ripoux), d'autres ont pris un sérieux coup de vieux et sont assez ridicules.

Special Police est connu pour être l'un des premiers films policiers à parler d'électronique et de nouvelles technologies. Comme rien ne vieillit plus vite que la nouveauté, on pouvait légitimement penser qu'on était en présence d'un bel objet de ringardise. Au final, le film ne pâtit pas trop de cet aspect. Il y a certes une scène assez ridicule où Richard BERRY arrive à envoyer un mail grâce à une machine à écrire et un distributeur de soda. Mais les gadgets électroniques ne sont pas le principal problème de Special Police. Le problème, c'est que le film a été écrit et filmé n'importe comment.

L'histoire est classique, ce qui n'est pas forcément un défaut. Mieux vaut bien utiliser un schéma connu pour aboutir à un produit carré, même sans grande saveur, qu'essayer d'innover et aboutir à une grosse daube. Richard BERRY incarne un flic qui a décidé de raccrocher son flingue pour se consacrer aux techniques d'investigations scientifiques. On ne sait pas exactement pourquoi il a cette décision, d'ailleurs on s'en moque un peu car on a du mal à s'attacher au personnage. Par contre on voit qu'après avoir rencontré Carole BOUQUET, il ne vas pas avoir trop de problème de conscience pour ressortir le Manhurin et jouer les inspecteurs Harry du Xième arrondissement, ce qui montre que ses problèmes ne le tourmentaient pas réellement. Ce pose ici le premier gros problème du film: les enjeux des personnages et de l'intrigue sont au mieux flous, au pire franchement incohérents. Qui sont les parties en présence? Des policiers? Des officines parallèles? Des espions? Pourquoi donc Carole BOUQUET décide d'aller voir David ACKERMAN/Richard BERRY alors que de son propre aveu elle ne le connait pas? Quelle est cette "Organisation" à laquelle les personnages font sans arrêt référence? Un parti politique? Un groupe de pression industriel?

De nombreux personnages apparaissent et disparaissent au cours du film sans que l'on comprenne réellement leur intérêt ou leur fonction dans le récit. Tout cela donne l'impression d'une intrigue bâclée, réécrite sans que l'on ait eu le souci de donner la moindre cohérence. Les acteurs sont d'une manière générale assez inconsistants, ce qui est plus du à une mauvaise écriture de leur personnage et à une direction insipide qu'à leur talent proprement dit. Enfin, la réalisation et le montage sont assez catastrophiques, montrant des cascades assez ridicules et des séquences s'enchainant sans aucun sentiment de fluidité.

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