lundi 9 octobre 2017

Les coeurs verts - 1966 - Edouard LUNTZ



Zim et Jean-Pierre, deux petits loubards de Nanterre sortent de prison. Le retour à la maison va être délicat entre les galères et la vie de bande. Zim va chercher du travail et Jean-Pierre va continuer à mener sa vie de petit délinquant.

La France des années 60 est une période faste pour ceux qui l'ont connu: les guerres coloniales sont terminées, le pays connait une forte croissance économique. Sous l'égide du Général et de son Premier Ministre POMPIDOU, le pays se développe et la population voit son niveau de vie s'améliorer considérablement. Pour résoudre les considérables problèmes de logement, notamment les bidonvilles aux portes de Paris, on construit de grands ensembles d'habitations. Si cette solution parait satisfaisante au début, ces blocs de béton vont peu à peu se transformer en cauchemar urbain au fil des années.

En termes purement cinématographiques, Les cœurs verts n'est pas un très bon film. L'écriture, l'interprétation et la mise en scène oscillent entre le moyen et le passable. Mais l'intérêt n'est pas là: le film a su capter une époque et une atmosphère aujourd'hui disparues: celui des banlieues françaises des années 60 et des blousons noirs. Les cœurs verts, c'est une chanson de Renaud ou de La Souris Déglinguée, quinze ans avant leurs premiers disques. L'esprit de bande avec son code d'honneur, le bal du samedi soir à la MJC du quartier, le groupe de rock qui reprend en yaourt les succès américains, les embrouilles avec ceux qui ne sont pas du quartier, les histoires de meuf', les flics qui emmerdent les jeunes parce qu'ils portent un blouson noir... C'est tout un folklore dont on a gardé assez peu d'images malheureusement et qui s'avère assez bien décrit. Ces jeunes prolos qui glandent toute la journée n'ont que leur bande, leur horizon se résumant à aller s'esquinter à l'usine ou sur un chantier, s'ils y trouvent une place. LUNTZ a décrit ces petits loulous avec une certaine tendresse tout en se montrant lucide sur eux (lors d'une scène, la bande est à deux doigts de commettre un viol collectif: "Quand on trouve une fille, on en fait profiter les copains.")

Le film mérite franchement le coup d’œil, même s'il a défauts. C'est une chronique d'une époque révolue, mais qui a su toucher du doigt certaines choses qui restent actuelles: glander en bas de son immeuble, défendre son honneur et celui de son quartier, se faire emmerder pour sa tenue vestimentaire... Les banlieues françaises ont beaucoup changé en 50 ans, mais certaines choses sont restées.



 On a droit à une version instrumentale de Je t'aime... moi non plus lors d'une scène de bal.



 Si je ne me trompe pas, à l'arrière-plan c'est le CNIT de la Défense. L'endroit a bien changé.

 Tatouages de zonzon








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