dimanche 4 décembre 2016

The Trip - 1967 - Roger CORMAN

Paul est publicitaire à Los Angeles. Il déprime à cause de la séparation d'avec sa femme. Suite à une prise de LSD, il va connaitre un trip infernal et connaitra des visions hallucinogènes et psychédéliques.

La drogue, c'est de la merde si vous n'achetez pas des produits de bonnes qualités...

Parmi toutes les catégories du cinéma d'exploitation, la Drugsploitation est une des plus surprenantes. Mélange de moralisme et de voyeurisme, le but de ces films est de montrer les méfaits de la drogue qui  ravage la jeunesse tout en éludant le moindre élément d'analyse. Si on filme des drogués et montre des images chocs, on ne cherche pas réellement à comprendre pourquoi ils en sont arrivés à se détruire ainsi. Il ne faut pas perdre de vue que le but de ce film est de faire acheter un ticket au spectateur, pas de faire de la sociologie. En gros, c'est du Enquête Exclusive avant l'heure. Pour ceux que le sujet intéresse, Nanarland a signé un très bon article.

The Trip est réalisé par Roger CORMAN et compte notamment Peter FONDA et Denis HOPPER dans son casting. Les deux premiers (CORMAN ET FONDA) avaient déjà tourné ensemble dans Les Anges Sauvages, prototype du films de bikers des 60's. Les deux derniers (FONDA et HOPPER) tourneront quelques années plus tard Easy Rider. Mais, ironie de l'histoire, au lieu d'être produit par un studio indépendant, le film initiateur de la contre-culture sera financé par une major hollywoodienne (Columbia en l’occurrence) et contiendra notamment une séquence de trip hallucinogène.

Et sinon, ça vaut quoi The Trip? D'un point de vue purement cinématographique, le film n'a pas trop mal supporté le poids des années. Esthétiquement, il est très marqué par son époque, mais c'est paradoxalement ce qui le rend intéressant: on a une sorte de photographie du Los Angeles de la fin des 60's avec tous les clichés que cela véhicule, que cela soit d'un point de vue vestimentaire ou musicale. Évidemment, il ne faut pas considérer que The Trip est un document historique ou représentatif sur l'état du pays, le mouvement hippie ayant été très minoritaire dans la jeunesse américaine. Par contre, si vous voulez réaliser un film ou écrire une histoire qui se passe durant le Flower Power, The Trip vous fournira tous les clichés possibles et inimaginables.

Les séquences hallucinogènes sont plutôt bien réalisées et suffisamment variées pour que l'on ne s'ennuie pas. Il y a par exemple, des allusions au Seigneur des Anneaux qui rappellent que ce livre était un classique des campus à cette époque. Le film est assez court (1h16), le sujet étant assez faible et ne permet pas de faire plus. CORMAN a le bon goût de ne pas être trop moraliste: à l'exception d'une annonce en début de film, CORMAN ne cherche pas réellement à faire passer de message, il a conscience que ce genre de chose énerve le spectateur. Il se contente de montrer des séquences un peu osées, ce qui a le mérite de ne fâcher personne.

Pour la petite anecdote, au générique, j'ai eu la surprise de voir que le film a été scénarisé par Jack NICHOLSON qu'on retrouvera au casting d'Easy Rider.



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