samedi 2 septembre 2017

Navajeros - 1980 - Eloy DE LA IGLESIA

Traduction du titre: Agresseur armé d'un couteau (sic)


José Manuel Gomez PERALES alias "El Jaro" est un jeune voyou de quinze ans. Avec sa bande, il multiplie les vols et les agressions. Il vit avec Mercedes, une prostituée ayant au moins le double de son age, l'avenir ne s'annonce pas rose pour lui.

Navajeros est considéré comme le film représentatif du cine quinqui. Comme souvent dans ce genre, le rôle principal est interprété par un authentique délinquant au casier judiciaire chargé (Il mourra d'ailleurs à l’âge de 29 ans d'une overdose d'héroïne). Comme souvent dans ce genre, il n'y a pas eu de sortie française, donc ni doublage et ni sous-titres.

Comme dans toute bonne petite Série B, il n'y a pas réellement d'histoire, le film est un succession de scènes montrant le quotidien de ces petites frappes. Ils volent des sacs à mains, braquent des autos, agressent des dealers ou des fascistes. Durant la dernière-heure, El Jaro commence à être confronté à ses responsabilités et on a droit à une esquisse d'intrigue. Navajeros est avant tout un film d'ambiance sur une jeunesse sans avenir dans une Espagne crade et désespérée, coincée entre bidonvilles et HLM pourris.

Navajeros ne cache pas la violence de son anti-héros, mais le film montre également qu'il n'a pas forcément eu toutes les cartes en main. A moitié illettré, sa mère est une prostituée qu'il ne voit plus et qui n'éprouve aucun amour pour lui. Les flics n'hésitent pas à ouvrir le feu sur lui et ses copains sans être en légitime défense. Le film est assez critique sur un système judiciaire incapable de gérer des gamins de quinze ans.

Mais au-delà du discours social, Navajeros est avant tout un très bon produit d'exploitation: l'affiche et le titre nous vendent les aventures d'une bande de petits loubards qui jouent du couteau, ce que le film montre très bien. C'est évidemment parfois un peu racoleur. Le simple fait de donner le premier rôle à un authentique délinquant est avant tout un argument publicitaire. On voit qu'il n'est pas acteur et manque clairement d'expérience, mais il est a au moins le mérite d'avoir l'âge du personnage ce qui le rend suffisamment crédible dans le rôle. La mise en scène est très efficace avec un montage très dynamique et percutant. La bande-son est excellente, composée de titres pop-rock espagnols. Au final, Navajeros s'avère être un très bon film qui allie critique sociale et divertissement.



 El Jaro, le deuxième en partant de la droite.

Mercedes, la compagne d'El Jaro



Une bande de fascistes, nostalgiques du Caudillo, à qui El Jaro et sa bande vont botter le cul.

 Il a une façon assez particulière de tenir son fusil.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire