samedi 21 mars 2015

La saga Freddy KRUEGER

Freddy KRUEGER est une des principales icônes du cinéma d'horreur des années 80. Personnage de croquemitaine, il a connu une longue carrière de 7 films, ainsi qu'un cross-over avec une autre icône de l'épouvante, en l'occurence Jason VOORHEES, et un reboot. Plus de de 30 ans après le premier film, il est agréable de voir que l'ensemble de la série reste d'une grande qualité, malgré quelques films un peu plus faibles.
La plupart des sagas d'horreur connaisse un bon, voire excellent premier film puis sombrent franchement dans la médiocrité. Pour Freddy KRUEGER, l'originalité du personnage ainsi que le talent des auteurs qui l'ont mis en image ont fait des différents œuvres un ensemble réussi et cohérent.




Freddy 1 - Les Griffes de la nuit - 1984
Réalisé par Wes CRAVEN
Titre original : A Nightmare on Elm Street

Ce qui m'a surpris en le revisionnant, c'est à quel point le personnage de Freddy est un sadique: les autres croquemitaines (Michael MYERS, Jason VOORHEES...) sont certes brutaux et inhumains mais on n'a pas le sentiment qu'ils jouissent de la souffrance de leur victime. Il faut dire que dans le cas de KRUEGER, on voit son visage, ce qui permet de partager ses émotions. De plus, contrairement à ses collègues, Freddy a un motif, une raison d'agir : la vengeance, ce que n'ont pas Jason et M. MYERS. J’étais resté sur l'image d'un personnage assez grand-guignol, qui balance des vannes à tout bout de champ, alors que dans ce film, il reste un vrai personnage horrifique.











Une autre chose qui m'a marqué, c'est le côté réactionnaire prêté à ces films : beaucoup pensent que les slashers des années 80 sont réactionnaires dans la mesure où ce sont les jeunes qui « fautent » qui sont victimes du croquemitaine. C'est une interprétation qui me paraît franchement exagérée. Déjà parce que pour isoler deux personnages de jeunes adolescents seuls dans une pièce à la merci du croquemitaine, le choix des actions est assez limité : si on les fait jouer à la bataille navale, le film perdra fortement en crédibilité. De plus, Freddy existe et tue à cause des parents. Si ces jeunes se font trucider, c'est surtout parce que leurs parents ont choisi de faire leur propre justice. Les héros sont des victimes indirectes des actes des adultes.

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Freddy 2 - La Revanche de Freddy - 1985
Je sais, cette affiche est moche!
Réalisé par Jack SHOLDER
Titre original : A Nightmare On Elm Street Part 2: Freddy's Revenge

D'après ce que j'ai lu, c'est le mal-aimé de la série. Je l'avais déjà vu il y a bien longtemps et j'avais effectivement pas trop apprécié. En le revoyant, j'ai compris ce qui marche pas: par rapport au précédent film, les auteurs jouent moins sur le côté tueur sadique, mais ils essaient plus de faire un film de maison hantée ou de possession à la Poltergeist. De ce fait, ils mettent moins en avant Freddy et le cachent plus dans l'ombre, en essayant de jouer sur la suggestion. Ce qui est une erreur totale, car Freddy c'est LE bad guy qu'il faut montrer!
En plus, le casting est foiré (le héros est ultra-insipide) et les relations entre les personnages font beaucoup plus fausses que dans le précédent opus. On ne sent pas qu'il s'agit d'une bande d'amis. Certaines choses sont peu explicites : on sait que le héros et sa famille viennent d'emménager , mais est-il nouveau dans son lycée ? Le film n'est pas vraiment clair à ce sujet et ce genre de chose est loin d'être un détail car on sent moins d'empathie pour le héros.


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Freddy 3 - Les Griffes du cauchemar - 1987
Réalisé par Chuck RUSSELL
Titre original : A Nightmare On Elm Street 3: Dream Warriors



Le gros problème de ce film, c'est qu'il essaie de retrouver la patte du premier mais commet de grossières erreurs sur certains principes de bases: Les Griffes de la Nuit était un très bon film car il plongeait des adolescents dans un cauchemar alors qu'ils restaient chez eux à mener leur vie de tout les jours. C'est leur environnement quotidien, si tranquille, si douillet, si calme qui devenait un lieu de cauchemar. De plus, les adultes (leurs parents en l’occurrence) censés les protéger et les aider s’avéraient être de sacrés menteurs, hypocrites et meurtriers.
Dans ce volet, les héros vivent déjà dans un cadre oppressant (l'hôpital psychiatrique) qui ne parait d'ailleurs pas si effrayant que ça. Certains médecins sont présentés négativement, mais le psychiatre qui s'occupe d'eux les comprend, cherche à les aider et est plutôt sympathique. On ne voit pas leur cadre de vie rassurant s'effondrer peu à peu sous les coups de rasoirs de Freddy KRUEGER. De plus l'idée de leur faire acquérir des super-pouvoirs à mesure qu'ils restent dans le monde des rêves, ça ne marche pas et c'est même franchement ridicule.
Après le film est quand même sympathique à regarder : certaines séquences sont très inventives, par exemple où Freddy joue au marionnettiste, et Robert ENGLUND a quand même sacrément la classe ! Mais on sent déjà que les auteurs mettent ce qui va peu à peu faire très mal au croquemitaine : de l'humour !
Un exemple de quelque chose malvenu!



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Freddy 4 - Le Cauchemar de Freddy - 1988
Réalisé par Renny HARLIN
Titre original : A Nightmare On Elm Street 4: The Dream Master


Il faut reconnaître quelque chose à la saga des films de Freddy KRUEGER, c'est qu'elle a été faite par de bons metteurs en scène : Wes CRAVEN pour le premier, Jack SHOLDER (Hidden!!!), Chuck RUSSELL (The Mask, Le Blob), Renny HARLIN pour celui-ci. Des réalisateurs qui, s'ils n'ont pas fait que des chefs-d’Å“uvre, ont su prouver à un moment de leur carrière qu'ils savaient tenir une caméra et faire un bon film. Lorsque l'on compare aux réalisateurs de la saga Vendredi 13 / Jason, c'est cruel pour ces derniers.
Ce film commence plutôt mal : le précédent volet montrait une bande d'adolescents particulièrement pas intéressante par son traitement. Malheureusement ils sont toujours là. Certes, c'est plutôt louable d'établir des liens entre les différents films de la saga, mais si c'est pour reprendre ce qui ne marche pas, ça ne rassure pas pour la suite du film. Heureusement sans vouloir spoiler, beaucoup vont connaître un destin tragique! Une fois ce problème évacué, le film devient beaucoup plus intéressant et retrouve un ton plus proche du premier opus même si certains effets comiques sont assez malvenus (mais je chipote!).

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Freddy 5 - L'Enfant du cauchemar - 1989
Réalisé par Stephen HOPKINS
Titre original : A Nightmare On Elm Street: The Dream Child

Réalisé par Stephen HOPKINS (auteur du très sous-estimé Predator 2), ce film est très bon. L’histoire sait se renouveler tout en respectant l'univers. L 'idée de donner une progéniture à Freddy peut ressembler à une facilité ou à une paresse scénaristique, mais c'est au fond cohérent avec l'un des thèmes majeurs de la saga qui est les relations conflictuelles et malsaines que des adolescents peuvent avoir avec leurs parents. Ce n'est pas forcément traité d'une manière intéressante, mais ce n'est pas malvenu,
La réalisation est particulièrement efficace avec un choix de cadre, de mouvement de caméra et de focale courte qui donne un vrai sentiment de malaise. La première scène qui montre le viol d'Amanda KRUEGER est très impressionnante. Si certaines morts cherchent à faire autre chose que de l'étripage et peuvent sembler décalées avec le ton du film (comme celle du jeune fan de comics) , il n'y a pas grand chose à redire.


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Freddy 6 - La Fin de Freddy: L'ultime cauchemar - 1991
Réalisé par Rachel TALALAY
Titre original : Freddy's Dead: The Final Nightmare















Ce film est un énorme pétage de câbles: je trouvai le ton humoristique assez lourdingue dans les précédents films. Ici, les auteurs y sont allés à fond. La première image que l'on voit de Freddy est celle-ci:

Pendant toute la première partie du film, ce n'est que morts grotesques et inventives, cabotinage de Robert ENGLUND et autres délires parodique. Curieusement, ça passe plutôt bien. Surtout que l'histoire n'est pas si stupide que ça : dans un Springwood où les enfants ont disparus, un groupe d'adolescents sortis d'un centre de correction dont l'enfant de KRUEGER, sont victimes du croquemitaine. Plutôt une bonne idée de faire de Freddy un être dont l'existence est connue de tous et qui affecte la vie quotidienne de tous les habitants, mais le traitement est totalement loufoque. En fait, le problème n'est pas tant d'avoir de l'humour dans un film de Freddy que de savoir l'utiliser: dans les précédents volets, ils essayaient de faire du griffu à la fois un objet comique et un objet d'épouvante, ce qui n'était pas bien dosé. Ici, ils vont à fond dans le comique et ça passe bien.
Malheureusement dans la seconde partie, le ton redevient un peu plus sérieux, assez proche du troisième volet en fait, et devient plutôt ennuyeux. Mais juste pour cette première partie qui va à fond dans le burlesque est assez agréable.

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Freddy 7 - Freddy sort de la nuit - 1994
Réalisé par Wes CRAVEN
Titre original : New Nightmare

Le tout premier que j'ai vu de la série, à sa sortie au cinéma. Je me rappelle avoir apprécié, mais une seconde vision presque vingt ans plus tard m'a laissé un goût assez désagréable.
Le premier problème se voit sur l'affiche: Freddy n'a pas de chapeau. Durant la majeure partie du film, il abordera son couvre-chef, mais lors du combat final il sera tête nue. ça n'a l'air de rien, mais ce détail révèle que le maquillage est atrocement raté. Le galurin porté lors des précédents épisodes permettaient, outre de cacher une partie du visage, de faire un jeu d'ombres sur le visage de Robert ENGLUND ce qui lui donnait une allure inquiétante. Tête nue, le maquillage fait très plastique et enlève pas mal de crédibilité à KRUEGER. Il est beaucoup moins impressionnant que dans le premier volet sorti 10 ans auparavant.
Le second problème vient de l'histoire qui souffre un peu du même problème que La Revanche de Freddy. L'idée de base est excellente: Freddy, personnage de fiction, est devenu réel et harcèle Heather LANGENKAMP, l'actrice des volets 1 et 3. Un très bon postulat de base malheureusement gâché par l'écriture: Freddy se manifeste via l'enfant de Heather, c'est surtout lui qui a les cauchemars et voit Freddy et au final Freddy sort de la nuit  ressemble surtout à un film sur un enfant démoniaque. Dans les précédents volets, on s'identifiait aux adolescents attaqués qui ne parvenaient pas à en parler à leurs parents. Ici, on nous demande de nous identifie à l'actrice qui d'ailleurs ne semble pas trop remettre en cause l'existence de Freddy. Ce n'est qu'une question de point de vue, mais cela change tout et retire tout le carctère angoissant de l'histoire.

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Cross-Over: Freddy contre Jason - 2003
Réalisé par Ronny YU
Titre original : Freddy Vs. Jason.

Une bien mauvaise idée! C'est l'exemple type du concept marketing. J'ai regardé le film à reculons et j'ai été extrêmement surpris de la qualité du résultat. Le film respecte l'univers de chacun des croquemitaines, l'histoire est plutôt intéressante et le combat final a de la gueule! Il faut dire que derrière la caméra il y a Ronny YU qui a signé le très bon La Fiancée de Chuky. Donc, pas un simple Yes-man, mais un réalisateur doté d'une vraie personnalité.


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Reboot - Freddy : Les Griffes de la nuit - 2010
Réalisé par Samuel BAYER
Titre original: A Nightmare on Elm Street

Dans la grande vague de reboot qu'a connu la fin des années 2000, il aurait été étonnant que le griffu ne soit pas remis au goût du jour.
Si on juge le film en tant que tel, il est plutôt bon: plus de blagues comiques ou de côté fun! Freddy est un vrai tueur venu des rêves qui ne cherche qu'à se venger. D'ailleurs, l'idée de suggérer qu'il n'est pas forcément coupable est excellente et je regrette que les auteurs ne soient pas allés jusqu'au bout. L'univers du film respecte le premier volet et les seuls rajouts ne sont pas en contradiction avec l'original (ils étaient d'ailleurs plus ou moins suggérés). Donc un visionnage assez agréable.
Après, comme tous les reboots, ce film n'apporte pas grand chose de neuf par rapport à la version de 1984. C'est le problème inhérent à ce type de film: il faut respecter le matériau d'origine, mais l'intérêt s'en trouve réduit et il n'apporte rien dans la saga.






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