mardi 23 février 2016

Body Rock - 1984 - Marcelo EPSTEIN

Le titre français!
Chilly est un jeune membre d'un crew de hip-hop. Repéré par un producteur, il va peu à peu laisser tomber ses anciens amis.

A chaque fois qu'une mode ou un mouvement de jeunesse émerge (le rock & and roll, le punk...), un producteur va essayer d'en tirer un film. Si cela peut donner des œuvres sympathiques (Saturday Night Fever par exemple) cet opportunisme artistique est généralement sanctionné par un crash tant critique que public.

Body Rock est un film qui tente de surfer sur la vague du mouvement hip-hop alors en pleine ébullition dans les ghettos new-yorkais. Le premier problème est le personnage principal ainsi que son interprète: Chilly est interprété par Lorenzo LAMAS qui connaitra la gloire quelques années dans la série TV Le Rebelle. Si dans son rôle de motard il était plutôt crédible, il ne l'est absolument en rappeur. Il ne sait pas danser, ni chanter, de ce fait on ne comprend quel talent on lui trouve et pourquoi on cherche à l'embaucher. Toute l'histoire tombe à plat car les actions et motivations des protagonistes ne paraissent pas justifiées.
Une crédibilité toute relative...

L'autre gros problème du film est son esthétique années 80: tout en fluo et en bandanas, Body Rock exhibe les pires atrocités vestimentaires et visuelles de cette époque. A l'époque, ça ne devait pas être très beau à voir, mais avec le recul, c'est encore pire.

John J. B. WILSON, fondateur des Raspberry Awards considère ce film comme un des cents plus mauvais films drôles jamais fait. Est-ce vraiment un nanar de choix? Pas réellement, car même si le scénario est bancal, même si l'acteur ne convient pas du tout et même si l'esthétique est affreuse, Body Rock est assez sage et ne connait pas réellement d'excès dans le n'importe quoi. Lorenzo LAMAS est une erreur de casting mais est finalement assez sobre dans son jeu. Les rebondissements et les situations sont prévisibles et ridicules mais ne sont pas risibles, juste ennuyeux.

Un aspect plutôt intéressant du film est son traitement des minorités: le héros est blanc ainsi que ses principaux copains. Les seuls personnages afro-américains que l'on voit sont des seconds rôles, des figurants ou des danseurs. Le hip-hop est à la base une culture née chez les noirs américains, mais pour le vendre au grand public, on le blanchit! Évidemment, cela achève de décrédibiliser l'ensemble.

Un très petit nanar pas folichon!

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