lundi 14 mars 2016

Okolofutbola - 2013 - Anton BORMATOV

L'histoire de quatre hooligans moscovites. L'un d'eux est une taupe de la police, ce qui va mettre à mal leur amitié.

Le hooliganisme en Russie, et d'une manière générale dans les anciens régimes communistes, a une histoire assez différente de celle de leurs homologues ouest-européens. Dans ces pays où la liberté d'expression était assez limitée, le stade de foot était un des rares espaces de libertés où l'homme de la rue pouvait s'exprimer. De plus, les clubs étaient alors souvent affiliés à une organisation: l'armée, les coopératives agricoles ou les services secrets. Cela donne un background plutôt intéressant, mais qui ne sera malheureusement pas exploité.

Okolofutbola n'est pas très réussi. Tout d'abord, le casting est assez décevant: les acteurs font trop propres sur eux pour être crédibles en chef de bandes. Non pas qu'un leader de gang de rues doit forcément être un balafré avec un œil de verre et tatoué sur les trois-quarts du corps, mais il doit cependant apparaitre comme suffisamment charismatique pour pouvoir emmener une foule d'hommes énervés derrière lui. Ce n'est malheureusement pas le cas ici. La mise en scène est d'une qualité variable: si certaines scènes sont réussies (la première bagarre dans le métro) d'autres sont moins spectaculaires (l'affrontement entre les bandes dans le champ). D'une manière générale, le réalisateur n'arrive pas à créer une véritable atmosphère dans le film: on ne croit pas à cette bande de voyous et on ne ressent pas l'agressivité de l'univers dans lequel ils sont censés évoluer.

C'est dommage, car en terme d'écriture, il y a de bonnes choses: les personnages sont plutôt intéressants. Il s'agit de jeunes hommes dans la trentaine, intégrés socialement (l'un d'eux est enseignant, un autre mécanicien...). Ils se battent, mais à aucun moment ils ne sont capables d'expliquer pourquoi. De plus, l'histoire a l'intelligence de montrer que les codes qui régissent cette bande (loyauté, honneur, amitié...) sont relatifs et qu'il suffit d'un rien pour que l'on trahisse ses meilleurs amis.

Décevant, malgré de bonnes choses.

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