lundi 13 février 2017

Les Machines du Diable - 1970 - Jack STARRETT

Titre original: The Losers

Pendant la guerre du Viet Nam, un ponte de la CIA est capturé. L'armée américaine monte une opération de sauvetage à l'aide d'un gang de motards criminalisés.

Après The Black Gestapo, voici un autre film au pitch invraisemblable. Si le sujet à sourire, il faut remettre les choses dans leur contexte: en 1970, les films de bikers encombrent les écrans. Pour se démarquer, les auteurs décident de traiter de l'actualité: l'intervention américaine dans la péninsule indochinoise.

Les Machines du Diable doit être un des premiers films à parler du conflit après Les Bérets Verts de John WAYNE en 1968. Loin d'être le nanar que pouvait laisser imaginer l'histoire, il s'avère un très sympathique film d'exploitation. Il est mis en scène par Jack STARRETT (qui joue le rôle du fourbe de la CIA). Il a fait un bon boulot, très marqué par Sam PECKINPAH, au vue de l'utilisation des ralentis lors des scènes d'action. L'assaut final du camp par les bikers sur leurs motos customisés est particulièrement spectaculaire. Dix ans avant Mad Max 2, ce film invente le post-apocalyptique. Les moyens financiers sont minuscules, mais cela ne gène pas trop le récit qui se suit sans problèmes. Le casting compte pas mal de tronches habituées à la Série B, notamment William SMITH ou Adam ROARKE.


Les Machines du Diable est surprenant car on a l'impression de s'être trompé de conflit. Au lieu du Vietnam, le film semblerait plus logique s'il se déroulait pendant la Seconde Guerre. On est plus proche des Douze Salopards (ou plutôt d'un de ses rejetons infâmes comme Une Poignée de Salopards) que d'un Namsploitation. En fait, le principal problème de ce film est qu'il vient avant tous les autres. Parce que la guerre du Vietnam, ce n'est pas qu'une guerre, c'est un genre cinématographique à lui tout seul avec ses chefs-d’œuvre, ses sympathiques Série B et ses fils indignes. Ballets d'hélicoptère sur fond de solos de guitares électriques, soldats cernés dans l'étouffante jungle par l'invisible ennemi, bureaucrates de Washington et médias gauchistes qui trahirent les petits gars envoyés au front... Autant d'images que le cinéma hollywoodien a gravé dans la rétine des spectateurs. Mais il s'agit de la vision des studios de Los Angeles, pas forcément de la réalité. Par exemple, on ne voit jamais combattre les soldat sud-vietnamiens alors qu'il s'agit de leur pays (ou ailleurs ils sont présentés comme étant tous des incompétents et/ou des vendus au Vietcong). De même, on ne met jamais en scène les contingents étrangers autre que les américains, alors qu'il y a eu les corps expéditionnaires australien ou coréen. La guerre du Vietnam telle qu'on l'a connait, c'est celle que Hollywood nous a vendu, mais pas forcément la réalité. Les Machines du Diable est atypique: précurseur par certains aspects, il vend sa propre vision de la guerre, il est également victime des codes du Namsploitation, genre qu'il aura contribué à créer.


 Jack STARRETT, surtout connu pour son rôle de Shériff sadique dans le premier Rambo.



William SMITH, vétéran du cinéma bis avec plus de 270 crédits sur IMDB.


A gauche, Adam ROARKE, qui a également joué dans Hells Angels on Wheels et The Savage Seven
A droite Bernie HAMILTON qui jouera le capitaine DOBEY dans Starsky et Hutch à partir de 1975.


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Quentin TARANTINO est fan de ce film: Dans Pulp Fiction, Fabienne (Marie DE MEDEIROS) regarde un film à la télévision, c'est Les Machines du Diable.

"Un film avec des motocyclettes"

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