dimanche 19 mars 2017

L'Arbalète - 1984 - Sergio GOBBI

Sur fonds de trafic de drogue, différents gangs (Viets, Blackies...) s'affrontent à Paris. Vincent, un ancien loubard devenu flic est chargé d'infiltrer ce milieu qu'il a bien connu. Falco, un de ces collègues, va essayer de les dresser les bandes les unes contre les autres afin qu'elles s'entretuent.

Dans les années 80, la France faisait du polar, bon ou moins bon. L'Arbalète appartient à la seconde catégorie. Au début des années 80, si BEBEL et DELON réalisent encore de beaux succès au box-office, ils commencent à prendre de l'âge et il faut leur trouver des remplaçants. Divers comédiens (Bernard GIRAUDEAU, Richard BERRY...) vont être testés, mais aucun ne réussira réellement à s'imposer comme la nouvelle star du film d'action.

A l'époque, Daniel AUTEUIL n'est qu'un jeune acteur qui commence à être connu grâce aux comédies lourdingues comme Les Sous-doués. Il lui faut acquérir une crédibilité en tant que comédien et il va enchainer plusieurs films policiers en quelques années: L'Indic, Les Fauves et L'Arbalète. Si le premier est assez réussi, le deuxième est un nanar assez rigolo et le troisième une catastrophe absolue. Heureusement pour AUTEUIL, Claude BERRI va lui proposer le rôle d'Ugolin dans son diptyque Pagnolesque. 

L'Arbalète est très influencée par La Balance, excellent polar qui renouvelait intelligemment le genre. On retrouve ici les quartiers délabrés de Belleville sur fond de trafic de drogue. On sent également que GOBBI essaie de transposer à Paris les films de gangs américains comme The Warriors. Mais rien ne marche ici: La Balance proposait un nouveau type de flics obligé de s'adapter à son environnement. Dans l'Arbalète, Daniel AUTEUIL se contente de jouer un sous-BELMONDO sans avoir le charisme nécessaire à ce type de rôle. Avec son cuir étoilé, il fait réellement pitié. Les situations et les dialogues sont ridicules, on ne croit pas un instant à ces gangs tant ils font stéréotypés.

Mais le plus gros problème est que le personnage principal ne sert à rien: Vincent, interprété par Daniel AUTEUIL, est censé être le héros du film. Mais il ne fait rien, se contente d'interroger les voyous. Le personnage de FALCO a une véritable incidence sur l'histoire: il vole la cargaison de drogue, manipule les voyous, c'est lui qui fait avancer le film. Le personnage de Vincent pourrait être supprimé du script, cela ne poserait pas réellement de problèmes.

L'Arbalète est un des pires polars des années 80: il se contente de singer les codes des succès de l'époque sans les avoir compris. On peut se moquer lorsque les turcs ou les italiens copiaient les succès américains, mais les français ne font pas mieux. Cependant, j'aime beaucoup ce film: il est un tel exemple d’opportunisme commercial qu'il en devient presque touchant.

 
Tout polar français des années 80 se doit d'avoir une scène dans un bar gay à tendance cuir.



Didier SAUVEGRAIN, la belle gueule de voyou du cinéma français.


 
Marcel BOZZUFFI, l'homme qui était pourchassé par Gene HACKMAN dans French Connection


 
Voici la tête que devait faire Daniel AUTEUIL lorsqu'il a vu le résultat à l'écran.


 
Le repère des Justiciers, néo-nazis vivant dans des caravanes.


 
Marisa BERENSON qui tournait pour KUBRICK quelques années auparavant. 

Affiche canadienne




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