jeudi 29 septembre 2016

Harry Brown - 2009 - Daniel BARBER


Harry BROWN, paisible retraité, vit dans une banlieue de Londres qui est la proie de gangs de dealers. Le jour où son vieil ami Leonard est tué par les voyous, le passé d'ancien Royal Marine de Harry va ressurgir.

Un retraité de 70 ans qui flingue la racaille, c'est n'est pas forcément une bonne idée. Il n'y a qu'à voir les derniers films de Charles BRONSON où il se bat à mains nues contre des loubards ayant 30 ans de moins et 30 kilos de muscles supplémentaires: c'est pathétique! Heureusement, pour Harry Brown, les auteurs ont compris qu'il faut assumer l'âge du héros et ne pas lui faire des choses invraisemblables: toutes les cascades et actions violentes sont crédibles vue la condition physique du héros.

Harry Brown pourrait ressembler à de nombreux vigilante movie où suite à une sordide agression, un brave citoyen décide de  régler lui-même ses comptes. Cependant le propos est plus subtil qu'il n'y parait: tout d'abord il ne s'agit pas d'un représentant des classes moyennes supérieures ou bourgeoises qui s'égare dans un quartier mal famé ou se fait violenter chez lui par des voyous en maraude. Agresseurs et agressés vivent au sein du même environnement qui s'est dégradé au fil des années pour diverses causes (chômage de masse, abandon de l'action de l’État...). Ensuite sur les motivations de Harry, il semble qu'il se mette à agir suite à l'agression de son meilleur ami pour se venger: cependant l'histoire montre qu'il vient juste de perdre sa femme, que plus rien ne semble le retenir (a priori, il n'a pas d'enfants). A mon sens, il agit plus d'une attitude suicidaire, ce que certaines dialogues sous-entendent. Le principal souci du film est que l'on ne sait pas quel est l'état psychologique à la fin de l'histoire: a-t-il réussi ou pas à retrouver le goût à la vie?

A part ce problème de script, le film est réellement excellent: dès la première séquence le réalisateur montre un univers en proie au chaos et à la violence gratuite omniprésente. Le ton du film est terne et désespéré, la photographie ne fait jamais ressortir de couleurs vives, seulement grises ou verdâtres. Le casting est excellent avec un superbe festival de sales tronches pour les seconds rôles. Michael CAINE est juste impérial, mais vu son talent, cela n'a rien de surprenant.

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Un détail rigolo du casting est que beaucoup d'acteurs se retrouveront plus tard sur le tournage de Game of Thrones, univers où les conflits se règlent également d'une manière musclée:

David BRADLEY, a.k.a Walder FREY

Liam CUNNINGHAM, a.k.a Davos MERVAULT

Ian GLEN (au centre), a.k.a Jorah MORMONT










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