samedi 5 octobre 2019

Joker - 2019 - Todd PHILLIPS



 Une vision de l'origine du Joker, le méchant ultime du Chevalier Noir de Gotham.

Quand j'ai appris qu'un film sur le personnage du Joker allait sortir, j'ai pensé que cela pouvait donner quelque chose d'intéressant, qui changerait des films standards sur l'univers de super-héros. J'apprécie les films Marvel et les trouve plutôt distrayants, mais il faut également reconnaitre qu'ils ne sont pas non plus exceptionnels. La faute à une caractère interchangeable dû à la volonté du studio de ne pas trop bousculer le spectateur et lui offrir le même confort qu'une série TV. Au fond j'admire plus l'effort du studio qui arrive à mener un tel projet que le Marvel Cinematic Universe (23 films en 11 ans et c'est loin d'être fini) que les films eux-mêmes. 

Quand j'ai vu la hype qui a suivi les premières projections du film, je me suis inquiété car le dernier film de genre qui faisait l'unanimité est Midsommar, qui s'est avéré être une grosse bouse boursouflée.

Maintenant que je suis sorti de la salle, je suis rassuré et ai beaucoup aimé ce Joker.

Parlons tout de suite de la prestation de Joaquin PHOENIX qui est exceptionnelle et bouffe totalement l'écran. Il met vraiment mal à l'aise par son regard, son rire, sa façon de se tenir... Mais si le Joker effraie, on a également mal pour lui car il traîne un lourd passé psychiatrique et est loin d'avoir une vie facile dans le Gotham sale et étouffant des 80's.

Le film est assez malsain, car au fur et à mesure qu'il commet ses actes criminels, le Joker va de mieux en mieux, il s'affirme et résiste à tout qui le faisaient chier. On est partagé entre l'horreur de ses actes et le soulagement de le voir aller mieux. C'est un traitement moralement douteux, mais parfaitement logique avec un tel personnage. Le film s'avère, par son ambiance urbaine crade et son personnage principal déglingué qui sombre dans la folie homicide, proche de certains polars des 70's comme Death Wish ou Taxi Driver. On ne peut pas approuver ses actes, mais on comprend parfaitement pourquoi il en arrive à de telles extrémités. 

Si le film est indépendant du DC Cinematic Universe, il reste connecté à l'univers Batman: le Joker que l'on voit est celui qui affrontera le justicier masqué de Gotham. Certaines pistes narratives sont d'ailleurs ouvertes et offrent une nouvelle vision sur les futurs affrontement entre le Joker et le Dark Knight. Cependant, on ne sait pas s'il s'agit de la vérité ou du délire d'un psychopathe, le film restant heureusement ambigu à ce sujet.
Certains éléments de l'histoire entrent en résonance avec l'actualité, particulièrement avec les évènements récents s'étant déroulés en France depuis novembre 2018: peu après ses premiers crimes (il a tué trois jeunes financiers travaillant pour Thomas WAYNE), le Joker devient peu à peu une idole populaire, un symbole de la "lutte anti-riches". Des admirateurs se réclamant de lui revêtent un masque de clown et se livrent à de violents émeutes. Cela m'a rappelé le mouvement des Gilets Jaunes où des citoyens lambdas sont prêts à saccager la ville juste parce qu’un type peu recommandable leur a dit "A bas les riches!".

Joker a également un discours assez critique sur la prise en charge de la maladie mentale par les autorités sanitaires, il établit un lien clair entre les coupes dans les budgets sociaux qui empêchent Joker de prendre ses médicaments et sa montée dans la folie. Quelque part, Gotham se retrouve puni d'avoir laissé tomber ses citoyens les plus fragiles et le paie au centuple.











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