dimanche 12 juin 2016

Re-Animator - 1985 - Stuart GORDON

Herbert WEST, jeune étudiant en médecine est obsédé par une seule chose: faire revenir les morts de l'au-delà.

Re-Animator est lointainement inspiré d'une nouvelle d'H.P. LOVECRAFT, Herbert West, Réanimateur. Il s'agit d'une œuvre de commande, qui sans être inintéressante n'est pas la meilleure de son auteur. On n'y retrouve pas les grands thèmes de l'auteur: entités monstrueuses venues de l'Espace, savoir interdit, personnages au bord de la folie...

Re-Animator est l’œuvre de Stuart GORDON, vétéran du cinéma fantastique. Le film adopte un ton second degré et délirant. On est très proche d'un Evil Dead 2, en beaucoup plus gore, avec un script qui ne craint pas la surenchère et le surjeu de l'acteur principal (Jeffrey COMBS en totale roue libre). Face à lui, le gentil garçon est joué par un clone - plus fade - de Bruce CAMPBELL. A certains moments, le film m'a fait penser à un cartoon de la Warner parodiant les classiques de l'horreur: Sam le Pirate jouant le savant fou et Bugs BUNNY le complice involontaire.

Re-Animator ne cherche pas à jouer sur la suggestion ou le hors-champ: ce qui techniquement peut être montré l'est. Le scalp d'un cadavre ne sera pas masqué, il s'étalera d'un bout à l'autre de l'écran. On est loin du slasher en vogue à l'époque qui, s'il était parfois gore, restait souvent sage par sa représentation de la violence. L'utilisation du thème de Psychose est d'ailleurs intéressante: c'est une manière de dire au spectateur qu'il ne va pas regarder un film qui surfe sur la tendance en vogue, mais au contraire une œuvre d'un amoureux du cinéma. Stuart GORDON applique un principe simple et et primaire: montrer des choses dans un film que le spectateur peut voir. Il y a une véritable authenticité dans Re-Animator, une volonté old school de renouer avec les figures classiques de l'épouvante. L'humour n'est pas présent pour se moquer des protagonistes, mais pour désamorcer la violence. Un détail en apparence anodin, est que Herbert WEST est originaire de Suisse, tout comme Victor FRANKENSTEIN.

L'aspect le plus intéressant du film est que Herbert WEST n'est pas le vrai méchant de l'histoire. Certes sa santé mentale laisse à désirer. Mais tout ce qu'il cherche c'est de faire progresser la science, sans hésiter à sacrifier les autres ou à éliminer ceux qui se dressent devant lui. Les vrais méchants, ce sont les professeurs de médecine qui refusent de l'écouter ou cherche à s'accaparer ses découvertes pour leur gloire personnelle.

Détail amusant: la petite amie du héros a, dans sa chambre, une affiche du groupe Talking Heads.

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